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09/06/2020

Les chiffres : premier bilan


Les chiffres sont clairs, il y a déja eu 13 années en France avec plus de surmortalité épidémique que celle-ci depuis 1948 ! Parfois 3 fois plus. La plupart du temps dues à la grippe saisonnière.

(CF tableau 1 ci-dessous).
Ce qui montre bien la disproportion des mesures liberticides et répressives de 2020.
Des analyses critiques bien documentées commencent à sortir.


***


Artcile du 5 Juin 2020 : Les chiffres de la mortalité liée au Covid-19: premier bilan

Par Dominique ANDOLFATTO (professeur de science politique, Credespo, Université de Bourgogne Franche-Comté) et Dominique LABBÉ (chercheur associé en science politique, Pacte-CNRS, Université de Grenoble-Alpes).

La dynamique de l'épidémie est étudiée grâce à la date du pic épidémique, du taux d'hospitalisation et de la mortalité à l'hôpital. Le virus s'est diffusé selon une dynamique propre et il ne peut pas être affirmé que le confinement l’aurait freiné. La mortalité à l'hôpital est très différente selon les départements. Ces différences pourraient tenir à l'organisation et à la nature des soins.

(Une première version de cet article a été publiée dans la Revue Politique et Parlementaire le 5 juin 2020.)
Cette seconde vient du blog médiapart de Laurent Mucchielli le 6 Juin.


L’épidémie de Covid-19 paraît se terminer après avoir connu son « pic » à la mi-avril. On peut en dresser un premier bilan et, à travers celui-ci, tenter d’évaluer la gestion de cette crise par les pouvoirs publics.


En premier lieu, un bilan statistique permet de mesurer l’ampleur de l’épidémie (rapportant celle-ci à d’autres épisodes épidémiques), puis de s’intéresser à sa diffusion, à sa prévalence – son impact dans la population – et à la mortalité à l’hôpital.


En second lieu, ces différents constats conduisent à poser la question essentielle qui émerge alors : comment expliquer les différences de mortalité selon les territoires observés ? Trois analyses en lien avec l’intensité du pic épidémique, la gravité des cas et la date de ce pic apportent la réponse avant d’introduire une dimension comparée et de déboucher sur plusieurs conclusions qui questionnent les politiques publiques de santé en France.


1. PREMIER BILAN STATISTIQUE


Un bilan statistique précis de l’épidémie – et de facto de l’action publique mise en œuvre – peut être dressé à partir des données publiées par Santé publique France, un établissement public sous tutelle du ministère de la Santé, assurant la veille sanitaire dans le pays. A l’heure du big data, censé contribuer à une refondation démocratique, les données collectées sont désormais mises en ligne et constituent une source d’informations non négligeable. Certes, les données publiées demeurent relativement agrégées et ne permettent pas toujours d’évaluer le plus finement possible l’impact épidémique et l’action sanitaire déployée. Ces données n’en autorisent pas moins un cadrage de la situation. Quatre types de données sont exploitées ici : le nombre cumulé de personnes hospitalisées (aux dates des 30 mars, 15 et 30 avril, 15 et 31 mai), le nombre de personnes en réanimation, le nombre cumulé de personnes décédées, le nombre cumulé de personnes « retournées à domicile », selon l’expression officielle et, en principe, guéries, aux mêmes dates (1).


L’ampleur  de l’épidémie


L’indicateur le plus significatif, celui qui permet des comparaisons avec d’autres épidémies, est sans conteste la mortalité causée par ce nouveau virus. Si l’on s’en tient au bilan officiel, celui-ci a fait 28 802 victimes (dont 18 455 à l’hôpital et 10 347 en « établissements sociaux et médico-sociaux », dont les EHPAD), à la date du 31 mai 2020 (2). A ce chiffre, il faudrait ajouter les morts survenues à domicile qui ne sont pas comptabilisées officiellement. Fin avril, le président du syndicat de médecins généralistes MG France estimait le nombre de ces dernières à quelque 9 000 (3). L’épidémie aurait donc causé plus de 38 000 décès.


Ce comptage n’est pas simple, d’autant plus que toutes les personnes décédées n’ont pas été dépistées. Il faut tenir compte aussi des comorbidités faisant que, dans certains cas, ce n’est pas le covid-19 qui est principalement en cause. C’est pourquoi, l’impact d’une épidémie est généralement apprécié non pas à travers les victimes directes qu’il aurait causées (leur nombre étant difficile à déterminer précisément) mais à travers l’épisode de surmortalité qui apparaît après coup dans les statistiques de décès. On regarde donc l’année ou les années antérieures à l’épidémie et on repère si, pour telle période, se manifeste un surcroît de mortalité. Ainsi, l’INSEE a observé que la mortalité a augmenté de 26 299 décès entre le 1er mars au 30 avril 2020 par rapport à la même période de 2019 (4). Cette dernière ayant été particulièrement clémente, en termes de mortalité, l’INSEE a également suggéré de s’en tenir plutôt à une évolution moyenne par rapport aux années 2018 et 2019, soit un surcroît de mortalité de 22 271 décès. Pour le mois de mai, les résultats – encore provisoires – du même institut traduisent un recul de la mortalité tant par rapport à 2019 que 2018 ce qui, si ces chiffres se confirmaient, obligeraient à revoir à la baisse l’impact de l’épidémie de covid-19 sur la mortalité globale.


Qu’observe-t-on lorsque l’on compare ces premiers bilans à des épisodes épidémiques antérieurs ? L’épidémie de covid-19 – en termes de mortalité – se distingue-t-elle de ces épisodes ? Est-elle l’épidémie la plus grave que le pays ait connu depuis un siècle comme cela a été affirmé jusque par les plus hautes autorités de l’État ? Le tableau 1, ci-dessous, dresse le bilan de toutes les épidémies qui, depuis 1945, ont engendré un surcroît de mortalité d’au moins 10 000 morts par rapport à l’année antérieure : 13 épisodes peuvent être recensés, sans compter l’épidémie de covid-19. Or, tant en données absolues (colonne B) que par rapport à la population générale, qui a beaucoup augmenté et, en l’occurrence, par fraction de 10 000 habitants (colonne C), 10 épisodes sont égaux ou supérieurs à celui de 2020.


Tableau 1 : La surmortalité lors des principales épidémies depuis 1945 (épisodes de surmortalité d’au moins 10 000 décès par rapport à l’année précédente ; il s’agit le plus souvent de grippes saisonnières)


tableau-1-la-surmortalite-lors-des-principales-epidemies-depuis-1945-1


Note de lecture : Calculs effectués par rapport aux données de l’INSEE, sauf pour l’avant-dernière ligne du tableau : données de Santé publique France (SPF). Il s'agit de données provisoires pour les 2 dernières lignes du tableau. Nous ne disposons pas du même type de données pour la grippe espagnole de 1918-19 mais elle causa au moins 211 000 décès et, si on reproduit le même calcul que celui appliqué aux données ci-dessus, elle entraina une surmortalité de 54,1 morts pour 10  000 habitants (5).


Bien sûr, on pourra toujours objecter que la politique du gouvernement aura permis de limiter l’épidémie de covid-19. En effet, à compter de la mi-mars 2020, prenant appui sur la loi d’urgence pour faire face à l’épidémie de covid-19 (loi du 23 mars 2020), c’est un véritable Etat d’exception sanitaire qui a été mis place. Totalement inédit, celui-ci a conduit à des mesures très contraignantes, supprimant la plupart des libertés civiles et publiques, mettant à l’arrêt des pans entiers de l’économie, obligeant à un « confinement » généralisé. Jamais, en temps de paix civile, de telles mesures n’avaient été adoptées, certains commentateurs allant jusqu’à parler de « dictature sanitaire » (6).


Enfin, une différence mérite d'être notée avec les épidémies antérieures. Par exemple, pour 2015, durant les 9 semaines de l’épidémie de grippe, et pour une mortalité finale équivalente à celle du covid-19, il y avait eu environ 3 millions de consultations médicales pour syndromes grippaux, 30 911 passages aux urgences débouchant sur 1 597 mises en réanimation (7). Pour le covid-19, le total des hospitalisations a d’ores et déjà dépassé les 100 000 et le total des patients en réanimation dépasserait les 15 000. Cette explosion des hospitalisations et des cas graves est-elle due à la nature particulière de la maladie ou au fait que la médecine de ville a été placée sur la touche alors qu’elle assurait le plus gros des prises en charge dans les épidémies précédentes ?


Quoi qu'il en soit, les hôpitaux ont été soumis à une pression beaucoup plus forte qu’auparavant. En contrepartie, les statistiques hospitalières donnent une image assez fidèle de la dernière épidémie.


La diffusion de l’épidémie sur le territoire français


Dans les principaux départements, les hospitalisations pour covid-19 ont suivi une évolution assez semblable en forme de cloche. Après une phase d’augmentation lente, il s’est produit un afflux de malades pendant quelques jours, puis, après un bref maximum («pic épidémique »), la décrue survient, assez rapide au début puis plus ou moins ralentie sur la fin. Etant donné le caractère assez général de ce profil, le « pic » des hospitalisations est un bon moyen d’observer la diffusion de l’épidémie sans avoir besoin de suivre la situation de chaque département au jour le jour. Il s’agit de la date où le système hospitalier départemental a subi le plus fort afflux de patients. Par exemple, pour la France entière, le pic épidémique se situe le 14 avril : à cette date, 32 131 patients avaient déjà été hospitalisés pour covid-19, soit 4,79 patients pour 10 000 habitants (« taux d’hospitalisation au moment du pic épidémique »). Le pic le plus précoce est atteint en Corse du Sud le 28 mars ; le plus tardif dans le Loir-et-Cher le 11 mai.


La date du pic fournit une indication approximative sur l’apparition du virus dans le département. Par exemple, si le pic de l’épidémie a été atteint le 28 mars en Corse du Sud, c’est que le virus était présent dans ce département au moins depuis la fin du mois précédent. De même pour la Guadeloupe, la Martinique ou, sur le continent : les Pyrénées Orientales, la Lozère et la Charente. Le Haut-Rhin – considéré comme l’épicentre de l’épidémie à cause du rassemblement évangélique de la mi-février – n’atteint le pic qu’en 9e position, le 3 avril (en même temps que les Pyrénées-Atlantiques et l’Aude). La carte 1, ci-dessous retrace l’évolution de cette épidémie en classant les pics par quintile (environ 20 départements à chaque fois). Les plus foncés sont les premiers atteints (ceux d’où est probablement partie l’épidémie). Les plus clairs les derniers. Paris et la majorité des départements franciliens figurent dans la 3e classe (milieu de la distribution).


Carte 1 : Les pics d’hospitalisation


carte-1-les-pics-dhospitalisation


Le fait que le pic épidémique ait été atteint dès le mois de mars dans un certain nombre de départements montre que le virus était présent sur le territoire national depuis février, spécialement en outre-mer mais aussi dans des départements inattendus comme la Lozère. En revanche, la présence des Pyrénées-Orientales, des Pyrénées-Atlantiques ou des Hautes-Alpes, parmi les plus anciens départements infectés, est moins une surprise quand on considère la situation en Espagne et en Italie du Nord limitrophes.


On remarque ensuite que la diffusion de l’épidémie s’est faite par « contiguïté », puis en suivant les principales lignes de communication (8), avant d’exploser. Les deux tiers des pics épidémiques sont intervenus en une semaine (12-19 avril). Le pic parisien arrive en 48e position au 14 avril (ex-aequo avec quinze autres départements : le Rhône, le Bas-Rhin, les Yvelines, le Nord, le Val d’Oise, la Somme, la Gironde, le Loiret, les Alpes Maritimes, l’Aube, le Doubs, le Maine et Loire, la Charente Maritime, les Côtes d’Armor et l’Allier). Ces pics sont intervenus près d’un mois après le début du confinement général de la population…


Au total, la diffusion du covid-19 sur le territoire français s’est faite selon le schéma et un rythme propre à ce type d’infection. Le confinement général de la population ne semble pas avoir entravé cette diffusion. Un dépistage plus systématique et la mise à l’écart des personnes à risque auraient sans doute produit de meilleurs résultats comme l’illustre l’exemple allemand (avec un taux de mortalité quatre à cinq fois inférieur à celui de la France).


La prévalence de l’épidémie


La France n’a pas mené, en effet, de campagne de tests systématiques qui auraient permis de connaître la prévalence du virus sur le territoire national. Celle-ci peut néanmoins être estimée grâce au taux d’hospitalisation, soit le nombre total de personnes ayant été hospitalisées pour covid-19 rapporté à l’ensemble de la population du département.


Carte 2 : Les hospitalisations pour covid-19 (pour 10 000 habitants) au 31 mai 2020


carte-2-les-hospitalisations-pour-covid-19


Les départements d’outre-mer ne sont pas figurés. Ils sont tous dans le premier quartile (moins de 6,4 hospitalisés pour 10 000 habitants, sauf Mayotte qui est dans le second quartile (moins de 12,5 pour 10 000).


En comparant ces deux premières cartes, on est frappé par l’absence de correspondance entre la diffusion de l’épidémie (carte 1) et la prévalence de celle-ci (carte 2), à part pour le Haut-Rhin qui figure dans le haut des deux classements (précocité de l’infection et prévalence). Au contraire, la plupart des départements où est d’abord apparu l’épidémie ont eu des taux d’hospitalisation inférieurs à la moyenne, c’est notamment le cas de tout l’outre-mer, des Pyrénées-Atlantiques, des Hautes-Alpes ou de la Lozère, alors que, dans ces départements, la diffusion de l’épidémie était déjà largement faite avant qu’ils soient « confinés »…  


Les départements qui ont subi la plus forte prévalence sont situés sur les principaux axes de communication du pays et les zones d’échanges les plus intenses (ce qui est classique pour toutes les épidémies). Ce constat, rapproché des dates de pic, suggère que le confinement général de la population et le fort ralentissement de l’activité économique n’ont guère influé sur l’expansion de l’épidémie et que le virus s’est propagé selon une dynamique propre.


La mortalité à l’hôpital


Partout en France, l’hospitalisation pour covid-19 s’est principalement faite lorsque le patient présentait des difficultés respiratoires graves et, théoriquement, le traitement a partout été le même. Dès lors, on s’attendrait à ce que la mortalité à l’hôpital soit à peu près semblable dans tous les départements. Pour l’ensemble du pays, ce taux est de 18,4 % (au 31 mai, sur 100 personnes hospitalisées pour covid-19 depuis le début de la crise, 18,4 % sont décédés). La carte 3 ci-dessous présente le taux de mortalité à l’hôpital (nombre de décès rapporté au total des hospitalisés).


Carte 3 : La mortalité à l’hôpital (au 31 mai 2020) en pourcentage du total des hospitalisés


carte-3-la-mortalite-a-l-hopital
L’outre-mer ne figure pas sur cette carte. Sauf la Guadeloupe (taux mortalité de 15,7 %), tous ces départements figurent dans le premier quartile (mortalité inférieure ou égale à 12,2 %).


De nouveau, il y a des différences considérables avec les cartes précédentes, sauf pour le Haut-Rhin que l’on retrouve ici dans le premier quartile et pour la Corse-du-Sud où l’épidémie a été particulièrement précoce. Pour l’Ile-de-France, seul Paris figure dans le premier quartile (avec une mortalité de 20,6 %).


La surmortalité à l’hôpital suit une ligne continue traversant la France d’est en ouest, des Ardennes à la Charente-Maritime en passant par la Moselle, la Meurthe et Moselle, les Vosges, la Haute-Saône, la Côte-d’Or, la Nièvre, le Cher, l’Indre, la Vienne, les Deux-Sèvres mais elle touche également l’Eure, l’Oise ou la Somme. Plutôt qu’en Seine-Saint-Denis, on cherchera dans ces départements les indices de l’inégalité face à la maladie : vieillissement mal accompagné, appauvrissement d’une partie de la population mais aussi défaillances du système médical. Dans la grande presse, on a souligné l’existence de « déserts médicaux » en citant le Lot, le Cher, l’Indre, les Deux-Sèvres, la Nièvre voire les Vosges, mais l’Eure, l’Oise, la Meurthe-et-Moselle ou la Côte d’Or, qui ont connu des mortalités proches de ces départements, ne sont pas des « déserts médicaux »…


Cette inégalité se lit dans la légende du graphique : l’étalement de la distribution est considérable. D’un minimum de 0,7 % (Réunion) à un maximum de 28,3 % (Indre). Un quart des départements ont un taux de mortalité à l’hôpital inférieur à 12 % alors qu’à l’opposé, un autre quart a une mortalité supérieure à 20 % et en moyenne double des premiers.


Un précédent article a montré que les écarts de mortalité ne peuvent s’expliquer par le hasard ni par le taux d’hospitalisation (ce que confirment les deux cartes ci-dessus) (9). Ceci met à mal l’idée simple selon laquelle, il y a eu d’autant plus de morts que le virus était plus présent dans le département.


2. POURQUOI CES DIFFÉRENCES DE MORTALITÉ ?


L’explication généralement avancée est que, dans un certain nombre de départements, le système hospitalier a été débordé par l’afflux des patients durant une période critique autour du « pic épidémique ».


Nous proposons ci-dessous trois manières de tester cette idée largement répandue. Pour ces trois tests, la procédure utilisée est la suivante :


- Un graphique dit de « corrélation » permet un jugement sur le profil du phénomène. Les valeurs de la variable à expliquer (ici la mortalité, notée Y) sont placées sur l’axe vertical, dit des « ordonnées », et celles de la variable explicative à tester (par exemple le taux d’hospitalisation, notée X) sur l’axe horizontal (abscisses). Chaque département est symbolisé par un point de coordonnées (X, Y). Si la liaison est avérée (« X explique Y »), les points du graphique seront à peu près alignés. Si cette liaison est positive (les deux variables évoluent dans le même sens), le nuage de points sera orienté vers le haut. A l’inverse, en cas de liaison négative, l’orientation sera descendante.


- Une droite (ou une courbe) d’ajustement (de Y par X) est calculée. Ici seul l’ajustement linéaire est réalisé. Cette droite passe par le point moyen du nuage et au plus près de chaque point. Sa pente dépend de l’échelle choisie pour chacune des deux variables. Si cette échelle est équivalente, une liaison linéaire se traduirait par une pente de 1 (chaque accroissement de X se traduit par une variation proportionnelle de Y). Plus cette pente est inférieure à 1, plus la liaison est faible.


- Un coefficient de « détermination » mesure la force de la liaison entre X et Y. Le coefficient utilisé – dit de « Bravais-Pearson » permet de décider si, avec un risque d’erreur (habituellement 5 %), il est possible d’accepter (ou de refuser) l’hypothèse selon laquelle la variable Y (la mortalité) est expliquée par la dimension sous revue (X). Ce coefficient varie entre +1 (liaison rigide et de même sens) et -1 (liaison de sens contraire), un coefficient nul indiquant une absence complète de liaison entre les deux variables. L’appréciation de ce coefficient dépend du nombre de mesures (ici une centaine) et du seuil d’erreur accepté (habituellement 5 %), elle se fait à l’aide de tables de valeurs seuils (10).


Nous allons examiner successivement, l’influence sur la mortalité à l’hôpital de l’intensité du pic, de la gravité supposée des cas et de la date de l’afflux des patients.


L’intensité du pic épidémique


Certains hôpitaux ont connu des afflux spectaculaires de malades et leurs services d’urgence ont parfois été débordés, notamment dans la région parisienne et dans l’Est. Cet engorgement pourrait-il expliquer un taux de mortalité à l’hôpital plus élevé dans ces départements ?


Une des données mises en ligne permet de mesurer l’intensité de l’épidémie : le nombre de malades hospitalisés à la date de l’afflux maximum. En rapportant cet effectif à la population totale du département, on obtient le « taux d’hospitalisation au moment du pic épidémique ». En quelque sorte, ce taux mesure l’intensité du stress auquel a été soumis le système hospitalier dans le département considéré.


On examine la corrélation entre ce taux et la mortalité finale (nombre de décès au 31 mai rapporté au total des hospitalisés durant toute l’épidémie). Le graphique 1 ci-dessous illustre ce calcul. Chaque département est figuré par un point avec en abscisses le taux d’hospitalisation au pic (la variable supposée explicative) et en ordonnées, le taux de mortalité.


Graphique 1 : Classement des départements métropolitains en fonction du taux d’hospitalisation au moment du pic de l’épidémie (pour 10 000 habitants) et du taux final de mortalité à l’hôpital (en pourcentage du total des hospitalisés) au 31 mai 2020


graphique-1-classement-des-departements


Le nuage est très dispersé. Le taux de corrélation est non significatif - 0,149 -  alors que, pour 96 mesures, d’après la table de Fisher et Yates, ce taux devrait être au minimum égal à 0,195 pour pouvoir affirmer, avec moins de 5 % de chances de se tromper, qu’une liaison existe entre les deux variables. Autrement dit, l’intensité du pic ne peut pas expliquer les différences de mortalité entre départements.


De plus, ce nuage est proche de l’horizontale. Etant donnée l’échelle choisie, si la hauteur du pic expliquait la mortalité à l’hôpital, tous les points devraient être grossièrement alignés selon la première diagonale du tableau (SO – NE). Sur le graphique, est portée en pointillés, la droite d’ajustement de la mortalité en fonction de l’intensité de l’hospitalisation. L’intérêt de cette droite est de signaler les départements avec une mortalité élevée – en fonction du stress subi au moment du pic – ou faible (en dessous). Cette droite est légèrement orientée vers le haut. On ne peut donc pas totalement écarter l’idée que, pour un petit nombre de départements, l’afflux des malades a pu entraîner un léger surcroît de mortalité.


Cependant, il a également été objecté que beaucoup de départements ont eu peu d’hospitalisés et que ces faibles valeurs pouvaient perturber le phénomène. Pour examiner cette objection, il est possible de réduire l’analyse aux départements ayant eu le plus d’hospitalisés au moment du pic. Le graphique 2 ci-dessous présente le même tableau réduit aux 16 départements qui ont fait face au plus gros afflux de malades.


Graphique 2 : Classement des principaux départements métropolitains affectés par l’épidémie en fonction du taux d’hospitalisation au moment du pic de l’épidémie (pour 10 000 habitants) et du taux final de mortalité à l’hôpital (en pourcentage du total des hospitalisés)


graphique-2-classement


Naturellement, on remarque que la hauteur du pic varie considérablement : elle est trois fois plus élevée à Paris ou dans le Val-de-Marne que dans le Nord et 2,5 fois plus que dans les Bouches-du-Rhône.  Toutefois, la dispersion du nuage est considérable, ce qui amène un  taux de corrélation nul (0,047). Par conséquent, pour les principaux départements touchés par l’épidémie, la thèse selon laquelle l’intensité du pic d’hospitalisation expliquerait les différences de mortalité ne peut être retenue.


Pour l’Ile de France, sous réserve des transferts de malades entre départements, on doit retenir que :


- Paris a une mortalité supérieure au Val-de-Marne tout en ayant affronté un pic un peu moins fort ;


- La Seine-Saint-Denis est dans la tendance moyenne. En termes de mortalité, elle est dépassée par le Val-d’Oise et la Seine-et-Marne qui ont pourtant connu un pic nettement moins fort. Sauf à admettre un transfert massif des malades les plus graves vers des hôpitaux d’autres départements, il est donc impossible d’affirmer que ce département (le plus pauvre de France) aurait connu une surmortalité significative par rapport au reste de la métropole et même de l’Ile-de-France.


- Trois départements franciliens se singularisent par une mortalité significativement inférieure à la moyenne : Hauts-de-Seine, Yvelines et Essonne. Le premier a connu un pic épidémique un peu inférieur à celui de Paris mais il affiche une mortalité de 20 % plus faible par rapport à la capitale ; pour l’Essonne, cet écart est de 25 %, ce qui est considérable.  Il faut donc examiner d’autres facteurs pour expliquer la surmortalité parisienne par rapport au reste de l’Ile de France.


Le graphique signale une fois de plus la position singulière des Bouches-du-Rhône avec une mortalité inférieure de 38 % à celle de Paris (11). Certes l’intensité du pic y a été nettement inférieure à celle enregistrée dans la plupart des principaux départements touchés par cette épidémie. Mais, même en tenant compte de cet effet possible, la mortalité dans les Bouches-du-Rhône est inférieure de 30 % à la valeur attendue (équivalente à la Seine-et-Marne) et pratiquement deux fois moindre que celle de l’Oise. Avec un pic épidémique à peine supérieur, le Rhône (Lyon) a une mortalité 20 % supérieure à celle des Bouches-du-Rhône.


La gravité des cas


De nombreux commentaires ont également mis l’accent sur la gravité des cas, affirmant que, dans certains départements – où les hôpitaux n’étaient pas saturés – on aurait accueilli des cas moins graves que dans les départements au cœur de l’épidémie où les services de réanimation étant saturés, les cas moins graves n’auraient pu être traités.


Les statistiques mises en ligne comprennent, au jour le jour, le nombre des malades pour covid-19 placés en réanimation par département. Certes, on ne connaît pas le nombre de lits disponibles en réanimation, ni le nombre total de lits disponibles. Il n’est donc pas possible de calculer un taux de saturation. Il est toutefois possible d’estimer le poids des cas les plus graves en rapportant le nombre de personnes en réanimation au total des hospitalisés à la même date. On obtient ainsi un « taux d’hospitalisation en réanimation ». Pour cette comparaison entre départements, la date du pic épidémique est également utilisée. Autrement dit, au paroxysme de l’épidémie, quelle était la proportion des patients en réanimation et cette proportion a-t-elle une relation avec la mortalité finale enregistrée dans le département ?


Pour l’ensemble du pays, la moyenne des patients hospitalisés placés en réanimation au moment du pic épidémique était de 21,8 %. La distribution s’étale de 50 % (Tarn-et-Garonne) à 8,5 % (Indre et Hautes-Pyrénées).


Les calculs et leur présentation sont les mêmes que précédemment, seul le tableau restreint aux principaux départements est reproduit ci-dessous (graphique 3).


Graphique 3 : Relation entre le pourcentage de patients en réanimation au moment du pic épidémique et le taux final de mortalité à l’hôpital (pour 10000 habitants) pour les principaux départements


graphique-3-relation
Le taux de corrélation est nul : il n’y a aucune relation entre la proportion de patients placés en réanimation et la mortalité finale. Aucune droite d’ajustement ne peut être tracée.


Le graphique montre que la Meurthe-et-Moselle s’est trouvée dans une situation singulière par rapport aux autres grands départements. Dans ce cas particulier, l’hypothèse d’un débordement entraînant un surcroît de mortalité ne peut être écartée. En revanche, pour la Moselle ou l’Oise, il faut chercher ailleurs l’explication d’une surmortalité anormale par rapport à la moyenne nationale. Enfin, il n’est pas possible d’affirmer que, dans les Bouches-du-Rhône, on aurait hospitalisé moins de « cas graves » que dans le reste de la France. Au contraire, la proportion de patients en réanimation au moment du pic épidémique y est supérieure à la moyenne nationale.


La date du pic épidémique


Enfin, on peut penser qu’une circulation précoce du virus peut expliquer ces différences de mortalité à l’hôpital. Il s’agissait d’affronter une maladie largement inconnue. Il semblerait logique que la mortalité ait été plus forte dans les premiers départements qui ont affronté la vague épidémique, les suivants bénéficiant d’une meilleure connaissance et d’une meilleure maîtrise des traitements possibles.


La variable temps étant mesurée de manière discontinue (jour), contrairement à la mortalité, on recourt au coefficient de corrélation de rang (appelé coefficient de Spearman) qui permet de savoir s'il existe une relation entre le rang des observations pour les deux caractères (les valeurs seuils sont les mêmes que pour le coefficient de Bravais-Pearson utilisé précédemment).


Par exemple, dans l’Ain, le pic se situe le 18 avril, ce qui en fait le 76e, son taux de mortalité, de 16,8 % le place au 57e rang. La différence entre les deux classements est de 76-57 = 19.


Le cumul de ces écarts aboutit à une corrélation négative (-0,174). Ce taux est légèrement inférieur au minimum (0,195) nécessaire pour pouvoir affirmer, avec moins de 5 % de chances de se tromper, qu’une liaison existe entre les deux variables. De plus cette faible liaison est négative, contrairement à l’intuition : « plus le pic a été précoce plus la mortalité a été faible », comme si, à la phase initiale de mobilisation et d’expérimentation, avait succédé une sorte de fatalisme, voire de démobilisation ?


Toutefois, cette tendance est loin d’être générale et d’autres facteurs devront donc être pris en compte. L’identification des départements « anormaux » pourra aider à les identifier. D’un côté, on trouve les départements d’outre-mer, la Lozère, les Pyrénées-Atlantiques, la Haute-Corse, les Hautes-Alpes, le Vaucluse, la Haute-Garonne. Bien qu’atteints précocement par l’épidémie, ces départements ont eu des taux de survie à l’hôpital tout à fait remarquables.


A l’opposé, l’Indre, le Cher, l’Eure, le Lot, la Saône-et-Loire, l’Oise, la Manche, bien qu’atteints tardivement par l’épidémie ont eu des taux de mortalité significativement supérieurs à la moyenne nationale.


Avec Paris, les Bouches-du-Rhône et la Haute-Garonne, ces départements singuliers pourraient peut-être éclairer les différences considérables de mortalité ? En tous cas une conclusion s’impose : les écarts de mortalité sont trop importants pour qu’on puisse affirmer que les malades atteints de covid-19 ont tous été traités de la même manière dans les principaux hôpitaux français.


Comparaison internationale


Chaque pays est tenu de déclarer à l’OMS, les causes de décès. Par convention, le nombre de décès (dans lesquels le covid-19 a été impliqué) est rapporté à la population totale et exprimé par millions d’habitants (tableau 2, ci-dessous).


Écartons d’emblée une objection souvent entendue : certains pays « dissimuleraient » une partie de la mortalité en enregistrant des décès sous d’autres rubriques (par exemple : arrêt cardiaque, AVC, etc). En fait, dans tous les grands pays, les statistiques démographiques sont réalisées par des organismes indépendants de qualité qui suivent les mêmes conventions en la matière. A l’inverse, en France il règne pas mal de flou autour de la mortalité hors structures hospitalières. En fait, le chiffre de 441 morts par million – généralement publié dans la presse – ne porte que sur le nombre de décès enregistrés dans les hôpitaux et les EHPAD. Si l’on intègre une estimation de la mortalité à domicile et dans les maisons de retraite, le covid-19 a été associé en France à au moins 38 000 décès, soit 580 morts par millions d’habitants. La mortalité française est donc comparable à celle enregistrée en Italie, au Royaume-Uni et en Espagne et n’est dépassée que par celle de la Belgique.


Tableau 2 : Taux de mortalité pour covid-19 (par million d’habitants) au 31 mai 2020


tableau-2


En revanche, la mortalité française pour covid-19 a été 4 à 5 fois plus élevée qu’au Portugal ou en Allemagne ; deux fois et demie plus élevée qu’en Suisse ou au Canada. L’Allemagne a un budget santé comparable à la France ; c’est un pays nettement plus vieux qui devrait donc avoir une mortalité plus élevée. Or le confinement en Allemagne ou au Portugal a été moins strict et moins long qu’en France. La comparaison est également éclairante avec la Corée et le Japon. Comme l’Allemagne, le Japon est nettement plus âgé que la France, pourtant les bars et les restaurants sont restés ouverts pendant toute la crise, les écoles n’ont été que très brièvement fermées, l’économie a fonctionné normalement et… le nombre des décès pour covid-19 a été presque 100 fois plus faible qu’en France.


Dès lors, un constat est inévitable. La population française s’est vu imposer des contraintes beaucoup plus fortes que dans les autres grands pays ; manifestement ces contraintes n’ont pas eu l’effet attendu sur l’épidémie et sur le bilan final. L’on peut même se demander si elles n’ont pas plutôt été contre-productives.


Conclusions


L’épidémie de covid-19 a donc fait en France au moins 38 000 victimes au 31 mai 2020 mais, selon l’INSEE, au 30 avril, le surcroît de mortalité par rapport aux années antérieures est de l’ordre de 22 000 à 26 000 victimes.


Notre analyse statistique montre que, pour la France, aucune des justifications habituellement avancées ne peut expliquer les écarts considérables constatés dans les taux de mortalité à l’hôpital (afflux des patients, débordement des capacités hospitalières, plus ou moins grande gravité des cas hospitalisés)


Il est donc impossible d’affirmer que les hôpitaux français ont tous traité de la même manière les malades, ce qui pose quelques questions dérangeantes.


Comment expliquer que les malades hospitalisés pour covid-19 sont morts 2,5 fois plus à Paris qu'à Toulouse ou qu'en outre-mer ? Pourquoi est-on mort deux fois plus dans les hôpitaux mosellans, ou de Meurthe-et-Moselle, que dans ceux du Var ou des Bouches-du-Rhône ? Ou encore 1,6 fois plus dans la région parisienne que dans les Bouches-du-Rhône ? Pourquoi une différence de près de 50 % de mortalité entre des départements voisins comme le Var et les Alpes-Maritimes ? Voire de 1 à 3 entre la Haute-Corse et la Corse-du-Sud ? Pourquoi la mortalité à Paris est-elle significativement plus élevée que dans le reste de l’Ile-de-France et dans la plupart des départements de province, alors que les hôpitaux parisiens sont richement dotés et que les plus grands spécialistes y travaillent ?


Bien sûr, il serait intéressant d’examiner cette situation au niveau des hôpitaux. Les résultats seraient sans aucun doute encore plus contrastés, mais il n’existe pas à ce niveau de transparence.


Tous ces constats et ces questions, s’agissant d’une même pathologie, touchant des personnes au profil assez comparable, ne peuvent renvoyer qu’au système de soins, aux pratiques mises en œuvre et surtout aux traitements.


A l’heure du bilan définitif, il faudra comprendre pourquoi une partie du système hospitalier français a semblé dépassé – spécialement au cœur même de ce système dans les établissements les plus prestigieux – alors qu’une autre partie a fait face à l’épidémie avec plus de succès.


Enfin, le questionnement de l’action gouvernementale ne pourra pas être esquivé. En effet, en mars 2020, les autorités françaises se sont posées en « chefs de guerre » face à l’épidémie. Elles ont eu recours à un « confinement » général extrêmement dur pour tenter de ralentir la diffusion du virus dans le pays. De plus, les autorités ont mis sur la touche la médecine de ville, interdit aux médecins de prescrire certains médicaments et aux pharmaciens de les délivrer ; elles ont levé le secret médical et obligé les médecins à transmettre à l’administration le nom des patients atteints de covid-19. Elles ont édicté une réglementation « sanitaire » tatillonne. Elles ont mis l’économie quasiment à l’arrêt et obéré pour longtemps l’équilibre de l’assurance maladie et de l’assurance chômage sans parler des coups très durs portés au système scolaire.


Or, comme nous l’avons montré, toutes les données empiriques disponibles suggèrent que cette politique n’a pas eu d’effet sur la dynamique de l’épidémie ni sur la mortalité finale, mortalité très lourde par rapport à la plupart des autres grands pays comparables.


Les pays qui ont obtenu les meilleurs résultats face à l’épidémie, ont adopté une attitude exactement opposée : prévention (spécialement protection spécifique pour les personnes à risques), dépistage systématique (particulièrement du personnel soignant), mise à l’écart des malades et soins précoces (souvent avec des traitements comparables à ceux interdits en France). Ces pays ont fait confiance au corps médical et aux citoyens. Ils se sont bien gardés de mettre entre parenthèse les libertés publiques et ils n’ont pas plongé leur économie et leurs assurances sociales dans une crise sans précédent.


 


NOTES


(1) Cet article poursuit et actualise une recherche commencée dans les premiers jours de l’épidémie :


- Dominique Andolfatto, « Covid-19 et surmortalité en France », Revue politique et parlementaire, 10 avril 2020, en ligne : https://www.revuepolitique.fr/covid-19-et-surmortalite-en... ;


- Dominique Andolfatto, Dominique Labbé, « Destin du covid-19 », Revue politique et parlementaire, 22 avril 2020, en ligne : https://www.revuepolitique.fr/destin-du-covid-19/


- Dominique Andolfatto, Dominique Labbé, « Covid-19 : ce que nous apprennent les statistiques hospitalières ? », Revue politique et parlementaire, 20 mai 2020, en ligne : https://www.revuepolitique.fr/covid-19-ce-que-nous-appren...


Les tableaux de données ayant servi à la réalisation du présent article sont disponibles sur demande auprès de D. Labbé.


(2) Ou 29 021 victimes (dont 18 671 à l’hôpital et 10 350 en EMS) à la date du 3 juin 2020.


(3) Voir son interview dans Ouest France, 27 avril 2020.


(4) INSEE, « Evolution du nombre de décès entre le 1er mars et le 30 avril 2020 », En ligne : https://insee.fr/fr/statistiques/4500439?sommaire=4487854#consulter-sommaire


(5) Voir Pierre Darmon, « Une tragédie dans la tragédie : la grippe espagnole en France (avril 1918-avril 1919) », Annales de démographie historique, n° 2, 2000, p. 153-175.


(6) La paternité de l’expression appartient probablement à Plotin Samsa, Katia Lambert, Alain Maufinet et Yoann Laurent-Rouault, auteur – quelques jours avant la mise en place de cet Etdt d’exception – du livre Coronavirus, la dictature sanitaire (Bussy-St-Georges, JDH Editions, 2020). En lien avec ce sujet, on signalera aussi l’article de Jean Quatremer, « Confinement : le débat interdit », Libération, 30 avril 2020 (blog : coulisses de Bruxelles). Il écrit notamment que du fait de cette législation, « la France n’est plus une démocratie, même si elle n’est pas tout à fait une dictature ». 


(7) Institut de veille sanitaire. Surveillance de la grippe en France métropolitaine. Saison 2014-2015. Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 32-33, 13 octobre 2015.


(8) Ce type de diffusion est classique comme déjà le montrait le petit livre d’André Siegfried : Itinéraires de contagions. Epidémies et idéologies, Paris, Armand Colin, 1960.


(9) Voir note 1.


(10) Fisher Ronald et Yates Franck. Statistical tables for biological, agricultural, and medical research. Edinburgh : Oliver and Boyd. De nombreux sites internet reproduisent ces tables.


(11) Nous ne sommes pas les premiers à signaler cette singularité des Bouches-du-Rhône (où est localisé l’Institut hospitalier universitaire de Marseille qui a régulièrement fait la « une » de cette actualité sanitaire et proposé un traitement contre le covid-19 et, en fait, plus que celui-ci, une approche thérapeutique). En ce sens, voir par exemple : Christophe Basile et Laurent Mucchielli, « Mortalité hospitalière liée au covid-19 : l’anomalie des Bouches-du-Rhône », blog, Mediapart,  23 avril 2020. Voir aussi : Marc Souris, Jean-Paul Gonzalez, « Covid-19 : Spatial Analisis of Hospital Case-Fatality Rate in France », medRxiv preprint, 26 mai 2020. En ligne : https://doi.org/10.1101/2020.05.16.20104026. Ces deux derniers auteurs écrivent : « Another particular case, is the one of the Bouches-du-Rhône, which appears with a high hospitalization rate (1.96 per 1,000, for a national average of 1.27) and a low case-fatality rate (0.11 for the Bouches-du-Rhône for a national average per district of 0.15). This situation could be due to a medical policy of more active screening and earlier hospitalization of the infected in the district, particularly in Marseille metropolitan area. » On ajoutera que, dans le cas de ce département, les bons résultats obtenus face à l’épidémie, que révèlent les statistiques départementales, restent probablement sous-évalués à ce niveau dans la mesure où les résultats de Marseille (1 millions d’habitants sur les 2,4 millions d’habitants que compte le département) sont « noyés » avec ceux du reste du département.

***


Ajout du 8 Juin:

1/« Les données publiées par l’OMS prouvent que la propagation de l’épidémie n’a été ni retardée, ni amoindrie par le confinement aveugle dans aucun des pays qui l’ont imposé à leur population.[…] »

« Dans les pays confinés, les évolutions du nombre de contaminations quotidiennes avant et après le verrouillage, ne montrent en effet aucun signe de discontinuité, ni dans leurs taux de croissance, ni dans leurs temps de doublement. Cette remarque a été le sujet d’un article bien documenté. Ceux qui prétendent que le confinement aurait évité l’accélération, protégeant de fait d’une surcharge des hôpitaux, sont démentis par les faits que démontrent les résultats comparés entre pays voisins de même culture.[…] »

« Le bilan médical actuel du confinement aveugle franco-italien appliqué aussi en Belgique et en Espagne est catastrophique.[…] » source 2

2/Comparaison des chiffres de la plupart des pays. Dossier très complet. France très mal placée.
Ici


08/06/2020

Odorat quantique (Luca Turin)

"Jusqu’à récemment, il semblait plausible que la forme des molécules détermine leur odeur, mais cette idée s’est avérée incapable de prédire le caractère olfactif d’un odorant.
Il y a quelques années j’ai repris et mis à jour une théorie alors discréditée basée sur l’idée que le nez mesure les vibrations moléculaires et proposé pour cela un mécanisme électronique : l’effet tunnel inélastique.
Je me propose de passer en revue l’histoire et les faits saillants du problème et de décrire des expériences récentes qui apportent une réponse partielle à la question."


Seule vidéo en français ici
L'aspect quantique vers 23mn.
Diverses expériences avec les mouches drosophiles.



Plus court , en anglais sous-titré.

07/06/2020

Le spectaculaire jeu de la vie de Conway









John Horton Conway, né le 26 décembre 1937 à Liverpool est mort le 11 avril 2020.
Il était professeur émérite de mathématiques à l'université de Princeton. Extrêmement prolifique, il s'est penché sur les théories des groupes finis, des nœuds, des nombres, des jeux et du codage.

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Dans la même veine: la fourmi de Langton.

06/06/2020

Bas les masques 3 (Retrouvez le sourire)



Continuer à porter des masques en plein air dans le contexte de fin d'épidémie n'est pas raisonnable, cela relève de la superstition mais surtout cela alerte sur le degré de soumission mentale aux autorités "sanitaires scientifiques politiques".

(Etrangement il y avait beaucoup moins de porteurs de masques pendant le confinement.)

"Les gens n'ont plus peur, ils incarnent la peur".

"Le port du masque renforce la peur".

"C'est par les mains que la contagion se fait."

"Porter un masque dans une voiture c'est ouvrir un parapluie dans un appartement."

Muselières ou Baillons ?





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Veste étude canadienne sur le porte du masque (ne tranche pas, pour et contre)






C'est un cauchemar, cette soumission mondiale à une injonction aussi peu justifiable scientifiquement.

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Rappel
>>> Bas les masques 1/3
>>> Bas les masques 2/3

Rebelote


Après la mascarade grotesque du Lancet ou du "New England Journal of Medecine" les labos et leurs serviteurs zélés auraient pu faire profil bas.
Pas vraiment.
Une n ième étude à charge, l'étude Recovery sort aujourd'hui.Plus précisément, elle annonce l'arrêt du "bras" testant l'hydroxychloroquine (pourtant confirmé il y a moins d'une semaine) pour manque de résultat probant..
(Les détails ne sont pas encore publiés.)
L'équipe Raoult va l'étudier ce week end.

Elle semble plus sérieuse a priori, mais on voit bien vite qu'elle est tout aussi biaisée.
Les taux de mortalité très haut montre déja qu'elle porte sur des patients à un stade déja avancé (donc hors protocole Raoult).
Et les doses d'hydroxychloroquine semblent inappropriées (bien au delà du seuil autorisé en France).

Cela commence à faire beaucoup!

On aura appris à quel point la malhonnêteté des labos (et des scientifiques au service des marchands) ne prenait même plus vraiment la peine de se cacher tant ces gens se sentaient protégés.

Voir l'article de Francesoir.fr Ici


04/06/2020

Conscience quantique

Ci-dessous vous pouvez trouver une traduction complète d'un article du 1er Mars 2018 paru dans le Discovermagazine présentant la théorie ORCH OR (Réduction Objective orchestrée) de Stuart Hameroff et Roger Penrose.

Cette théorie suggère que la conscience serait liée à un phénomène quantique dans les microtubules cellulaires des neurones.


La physique quantique peut-elle expliquer la conscience? Un scientifique pense que cela se pourrait.


Ses collègues scientifiques l'ont qualifié de cinglé. Maintenant, les théories de la conscience quantique de Stuart Hameroff reçoivent le soutien de milieux improbables.


Par Steve Volk 1 mars 2018 18h00




Stuart-Hameroff

L'anesthésiste Stuart Hameroff pense que de minuscules structures dans nos cellules appelées microtubules pourraient expliquer la conscience. (Crédit: Steve Craft)



Stuart Hameroff est une figure espiègle - courte, ronde, avec des cheveux gris et un large visage gnomique. Sa voix est fumée - profonde et granuleuse, grondant sous le poids de ses 70 ans. Pendant plus de deux décennies, il a dirigé une conférence scientifique sur la recherche sur la conscience. Il se présente chaque jour en jeans froissés et chemises à manches courtes. L'effet est décontracté à la limite de la négligence. Mais de près, il est aux commandes, et pour ses détracteurs, il se montre comme pugnace.
Il ne se soucie pas tellement de la façon dont il est habillé. Il se soucie beaucoup de la façon dont lui et ses théories sont abordées.

Hameroff est surtout connu comme "la mouche du coche" dans les domaines des neurosciences et de la philosophie. Il a émergé en 1994 des entrailles sans fenêtre de l'hôpital de l'Arizona où il travaille toujours comme anesthésiste pour proposer ce qui semblait - à l'époque - certaines des idées les plus bizarres sur le cerveau humain.

La plupart des neuroscientifiques affirment que les pensées naissent de cellules cérébrales appelées neurones. Hameroff suggère que l'action la plus significative se produit au niveau quantique incroyablement petit, où les particules subatomiques comme les photons et les électrons présentent un comportement bizarre. La physique quantique anime la conscience, croit-il.

Si Hameroff a proposé ces idées lui-même, il aurait pu être ignoré, mais son co-théoricien était Sir Roger Penrose, une figure estimée de la physique mathématique. Leur théorie, surnommée «réduction objective orchestrée» ou Orch-OR, suggère que des structures appelées microtubules, qui transportent du matériel à l'intérieur des cellules, sous-tendent notre pensée consciente.

Mais le modèle Penrose-Hameroff de ce que vous appelleriez la conscience quantique n'était pas scientifique. D'éminents experts ont carrément rejeté le nouveau modèle. Les effets quantiques, selon la critique, sont notoirement difficiles à maintenir en laboratoire, nécessitant des températures ultra-froides et un blindage pour se protéger contre les interférences les plus légères. Les critiques ont déclaré que les êtres vivants sont tout simplement trop «chauds, humides et bruyants» pour permettre la persistance d'importants effets quantiques. De plus, selon les neuroscientifiques, le modèle de Penrose-Hameroff n'offrait aucune hypothèse vérifiable.

Sir-Roger-Penrose

Le physicien mathématicien Sir Roger Penrose prend la parole lors de la conférence 2017 Science of Consciousness. (Crédit: Brad Buhr)



Les deux parties ont exprimé leur désaccord sans équivoque, produisant de plus en plus de documents au fil des ans.. Mais alors que la réputation de Penrose est trop imposante pour être détruite, Hameroff semble trouver sa base la plus ferme dans la culture pop. Il a embrassé le soutien de Deepak Chopra, un auteur et gourou du New Age des théories de la conscience quantique. Il a également figuré dans What the Bleep Do We Know? , un film qui a mis en colère les scientifiques pour avoir promu un mysticisme quantique qui serait à la base de notre existence..

En cours de route en 2006, Hameroff a donné une conférence qui résumait sa relation avec la communauté scientifique. Lors d'une conférence intitulée "Beyond Belief" qui était remplie de sommités de nombreuses disciplines, il a présenté ses théories sur tout, de la conscience jusqu'à une "spiritualité" basée sur la mécanique quantique. À la fin, l'éminent physicien Lawrence Krauss a pris la parole depuis son siège dans l'auditoire. «Du point de vue de la physique», a-t-il dit, «tout ce que vous avez dit n'a pas de sens.»

Beaucoup considèrent Hameroff comme un non-sens, une créature tirée d'une histoire de Lewis Carroll criant de dessous un champignon que nous avons tout faux, qu'une sorte de magie quantique sous-tend notre fonctionnement cérébral.

Mais à peine quatre ans plus tard, un changement était en cours. En 2010, Hameroff a été invité à prendre la parole lors d'une réunion moins publique, sur le campus de Google à Mountain View, en Californie. Sa présentation a suggéré qu'il pourrait avoir une vision plus ferme de la réalité que certains ne le pensaient.

Hameroff et plusieurs autres scientifiques ont été invités par Hartmut Neven, un chercheur de Google sur les technologies de recherche visuelle. À ce moment-là, les scientifiques essayaient déjà d'exploiter les lois de la physique quantique pour construire des ordinateurs plus petits et plus intelligents . Et les biologistes avaient commencé à soupçonner que la physique quantique pouvait être importante pour des processus comme la photosynthèse et la migration en utilisant le champ magnétique terrestre. Neven dit qu'il était intéressé par les recherches de Hameroff, car la compréhension de l'efficacité du cerveau pourrait entraîner d'énormes économies pour Google.

"Je pense qu'il est assez remarquable que le cerveau humain soit capable d'accomplir ses exploits extraordinaires avec juste une cuillerée de sucre par jour", dit Neven.

Il s'est passé quelque chose de drôle lors du voyage de Hameroff dans les champs de la dérision scientifique : Des données sont apparues.

Les données ne sont pas suffisantes pour confirmer Orch-OR, mais les nouvelles découvertes suggèrent que certaines des affirmations de Hameroff sont plus plausibles qu'on ne le pensait auparavant. De plus, le microtubule - les minuscules structures qui, selon Hameroff, abritent des opérations quantiques dans le cerveau - est soudainement un sujet brûlant. Et deux chercheurs découvrent que l'ancien anesthésiste pourrait avoir raison: la physique quantique pourrait être vitale pour notre conscience, notre cognition et même notre mémoire.




Le problème difficile


Malgré la position controversée de Hameroff dans la communauté scientifique, les conférences qu'il organise restent un bon atout pour les chercheurs et les philosophes en neurosciences. Lors de sa première conférence sur la conscience à Tucson, Arizona, en 1994, un jeune philosophe du nom de David Chalmers - un Australien avec une veste en cuir, et surmonté de longs cheveux hirsutes d'un fan de heavy metal - a fait des vagues avec une nouvelle interprétation d'une question ancienne. .

Chalmers a soutenu que certains problèmes associés aux études cognitives sont relativement «faciles» à résoudre. La plupart du traitement de l'information, comme la conduite d'une voiture, n'est qu'un simple calcul. Et pour cela, la mise à feu des neurones suffit. Le «problème difficile», dit-il, est l'existence de la conscience elle-même . Le même câblage dans notre cerveau nous permet de profiter de manger une pomme et nous permet également d'imaginer en manger une quand aucune pomme réelle n'est autour. La science ne peut pas expliquer précisément comment. Les théories abondaient déjà et des chercheurs comme le neuroscientifique Christof Koch - en partenariat avec Francis Crick, le co-découvreur de la molécule d'ADN - ont cherché ce qu'il appelait les corrélats neuronaux de la conscience.

Mais là où la plupart sont restés fidèles à la compréhension orthodoxe de la physique et des neurosciences, Hameroff est venu vanter ses idées les plus lointaines.

Lors de la conférence Tucson Science of Consciousness de 2016, Hameroff a été traité avec le respect accordé à un organisateur de la conférence et a également fait l'objet de blagues occasionnelles. Des gémissements audibles se faisaient entendre dans le public, par exemple, lorsque Hameroff prenait le micro et reliait ce qui venait d'être présenté à sa propre théorie.

Mais au cours du déjeuner, par une journée particulièrement chaude à mi-parcours de la conférence, M. Hameroff a cherché une place à l'ombre et a fait valoir qu'il se contentait de donner ce qu'il reçoit : Ses détracteurs peuvent exprimer leurs jugements par des subtilités académiques, dit-il, mais ils disent essentiellement qu'il a gâché sa carrière dans une tentative malavisée d'orienter la neuroscience vers la pure spéculation et la courtoisie quantique.

"Roger est toujours à bord", dit-il à propos de Penrose. "Pour être honnête, nous avons un peu d'aller très haut."

Penrose reste fidèle à ce que le couple a co-publié au fil des ans - la science théorique. Ils se distinguent en dehors de leurs écrits. Penrose a surtout été muet sur les implications philosophiques de leur théorie. Hameroff a librement spéculé sur ce que tout cela signifie. Par exemple, il a avancé que les expériences de mort imminente pourraient refléter quelque chose de réel : une vie quantique potentiellement éphémère après la mort.

Le défi, alors, est de mettre de côté les spéculations de Hameroff et de regarder plutôt ce que lui et Penrose ont publié, et comment ce couple étrange est devenu partenaire en premier lieu.

La biographie de Hameroff, et au moins certaines de ses affirmations, sont plus fermement ancrées dans la science que ne le permettent normalement ses critiques.

Fils d'un aboyeur de Carnaval


Hameroff est né en 1947 à Buffalo, New York. Son père, Harry, s'est produit comme aboyeur de carnaval et comédien au théâtre burlesque et au vaudeville. Son grand-père Abraham a eu une énorme influence sur lui. Il achetait les jeunes livres de Stuart sur la science et lui parlait d'Einstein. «Il était une sorte de dilettante intellectuel», explique Hameroff. "Il en savait beaucoup sur beaucoup."

Lorsqu'il était temps de poursuivre des études supérieures, Hameroff était déjà profondément intéressé par le «problème corps-esprit» - en substance, le «problème difficile» de Chalmers avant qu'il n'invente le terme.

Hameroff a choisi l'école de médecine, mais trouver une spécialité lui a posé problème. Neurologie? Psychiatrie? Lors d'un stage au Tucson Medical Center, le président du département d'anesthésiologie lui a dit que l'anesthésiologie était la clé pour comprendre la conscience. Hameroff a donc enquêté et sa carrière en anesthésiologie a rapidement pris forme.

Hameroff affirme qu'un patient sous anesthésie présente des fonctions cérébrales relativement normales, à l'exception d'une chose : la conscience. Les neurones continuent de fonctionner et même les signaux de douleur suivent leur cheminement normal. Mais cette douleur n'est jamais ressentie, jamais vécue. La science de l'anesthésie se trouve au cœur du problème - permettant aux processus informatiques "faciles" de se poursuivre tout en éliminant sélectivement l'expérience subjective. Mais personne ne sait vraiment comment.

Au début de sa carrière, Hameroff soupçonnait que les microtubules pourraient apporter une réponse. Les microtubules ont été découverts par accident dans les années 1960. Au cours des décennies suivantes, elles se sont révélées être parmi les structures biologiques les plus polyvalentes de la nature. La tubuline, une protéine flexible, s'assemble en une longue chaîne pour créer des microtubules. Ces tubes de 25 nanomètres de large - des milliers de fois plus petits qu'un globule rouge - se trouvent dans chaque cellule des plantes et des animaux.

Microtubules-Illustration

Ces structures cylindriques creuses sont constituées de deux types de protéines de tubuline - appelées alpha et bêta - qui se lient ensemble en une seule unité. Ces unités s'assemblent en chaînes, formant le microtubule. Présent dans toutes les cellules végétales et animales, les microtubules servent à diverses fins, des structures de soutien aux tapis roulants, et peut-être même au siège de la conscience. (Crédit: Alison Mackey / Découvrir)



Les microtubules agissent comme le cytosquelette crucial, soutenant la structure des cellules vivantes; comme des tapis roulants, déplaçant les composants chimiques d'une cellule à une autre; et en tant que moteurs eux-mêmes, prenant différentes formations et divisant les chromosomes. Pendant la division cellulaire, les microtubules déplacent les chromosomes d'une extrémité à l'autre de la cellule, puis positionnent les chromosomes dans les nouvelles cellules filles. Les microtubules entrent même en jeu à l'extérieur des cellules, formant des cils et des flagelles qui permettent le mouvement des cellules. Cela fait de ces structures quelque chose comme les transformateurs de la biologie.

Microtubules

Un microscope à fluorescence spécial révèle les structures cytosquelettiques qui aident à donner forme et support mécanique aux cellules. Ce cytosquelette est en grande partie fabriqué à partir des protéines de tubuline qui forment des filaments de microtubules. (Crédit: Gopal Murti / Source scientifique)



Hameroff en est venu à croire que le microtubule joue un rôle déterminant dans les effets de l'anesthésie - dans la conscience. Il montre la paramécie unicellulaire comme preuve. «La paramécie n'a pas de système nerveux central», dit-il. «Pas de cerveau, pas de neurones, mais elle nage, trouve de la nourriture, trouve un compagnon et évite le danger.Il semble faire des choix et semble définitivement traiter l'information. »

Comment ? Ou plutôt, où, selon Hameroff ? Dans quelle partie de la paramécie ce genre de connaissance grossière se produit-elle ? Hameroff pensait pouvoir trouver les réponses dans la seule structure interne de la paramécie : les microtubules, le cytosquelette de la paramécie. Et comme il s'agit de structures à l'échelle nanométrique, il a également commencé à penser que la physique quantique pourrait jouer un rôle. Mais tout au long des années 1980, ses recherches n'ont pas été reconnues par le public. Puis, un soir de 1990, il s'est assis pour lire le livre de Penrose, The Emperor's New Mind, un best-seller surprenant qui parcourt la physique, la cosmologie, les mathématiques et la philosophie avant de marquer un arrêt final, slam-bang, à la conscience.

Coupe-cils

(Crédit: Dennis Kunkel Microscopy / Science Source)


Dans ses dernières pages, Penrose se demande comment la mise à feu des neurones génère de l'expérience. Il pense que la physique quantique pourrait être nécessaire pour comprendre la conscience.

Mais où dans le corps - un endroit inhospitalier pour de délicates perturbations quantiques - de tels événements pourraient-ils se produire ? Hameroff a ressenti un lien immédiat avec Penrose. Et bien sûr, il pensait que les microtubules détenaient la réponse.

De loin, les deux semblaient être un couple étrange: Penrose est l'un des scientifiques les plus respectés du dernier demi-siècle, et ses travaux en cosmologie et en relativité générale lui ont valu de grands honneurs. Hameroff était un relatif inconnu , criant au sujet d' une structure biologique obscure. Mais en quelques années, ils ont co-écrit des articles ensemble et attiré le mépris d'une génération de collègues scientifiques.

Paramécie

Les organismes unicellulaires comme cette paramécie semblent traiter l'information même sans cerveau ni neurones. Hameroff pense que les microtubules pourraient expliquer comment. (Crédit: Ted Kinsman / Science Source)


Les données arrivent


En somme, Orch-OR propose que la conscience provienne des microtubules et des actions à l'intérieur des neurones, plutôt que des connexions entre les neurones. Frappez une balle de tennis avec une raquette, et ensuite vous pouvez utiliser la physique traditionnelle pour prédire où elle se trouve à un moment donné. Mais dans le domaine quantique, de telles attentes ne sont pas satisfaites. Selon l'interprétation traditionnelle de la mécanique quantique, les mouvements sont inconnus tant qu'ils ne sont pas observés. Les physiciens appellent cette dernière observation, qui détermine ce qui s'est passé, une onde "s'effondrant" dans un état unique.

Dans les systèmes quantiques à l'intérieur du neurone, Hameroff et Penrose soutiennent que c'est chaque effondrement de la fonction d'onde qui produit un moment conscient.

Hameroff et Penrose étaient coupables d'avoir invoqué un mystère pour en résoudre un autre: nous ne comprenons pas la conscience et nous ne comprenons pas la physique quantique, alors peut-être qu'ils s'expliquent l'un l'autre?

Orch-OR était et reste vulnérable aux attaques - et beaucoup le font avec grand d'enthousiasme. Il y a vingt ans, la neurophilosophe Patricia Churchland et le physicien Max Tegmark faisaient partie de ceux qui ont ouvert le bal. Hameroff et Penrose ont répondu, et Hameroff a publié une liste de 20 prédictions testables fournies par Orch-OR.

ORCH-OR-Theory

Cette théorie de la conscience quantique développée par Stuart Hameroff et Sir Roger Penrose suggère que de minuscules structures cellulaires appelées microtubules sous-tendent la pensée consciente. (Crédit: Alison Mackey / Découvrir)


Cependant, la théorie plus large sert en quelque sorte à détourner l'attention de certaines des idées d'Hameroff : que la physique quantique pourrait jouer un rôle non négligeable dans la cognition et la conscience humaines, et que les microtubules - activité à l'intérieur du neurone - pourraient abriter ces événements quantiques.

"Si vous aviez spéculé dans ce sens, disons il y a 10 ans, vous auriez été catalogué comme un fou", dit Neven de Google.

Réduction d'objectifs

La mécanique quantique traditionnelle dit qu'un système physique n'a pas de propriétés définies jusqu'à ce qu'il soit observé - un acte connu sous le nom d'effondrement d'une fonction d'onde. Par exemple, dans l'expérience de pensée classique d'Erwin Schrödinger, un chat dans une boîte est à la fois mort et vivant - connu sous le nom de superposition - jusqu'à ce qu'il soit observé comme l'un ou l'autre. Ainsi, une observation, ou la conscience elle-même, provoque l'effondrement de la vague. OU propose le contraire: l'effondrement fait naître la conscience. (Crédit: Alison Mackey / Découvrir)


Mais les chercheurs ont récemment découvert que les effets quantiques sont importants pour certains processus biologiques, comme la photosynthèse. Lorsqu'un photon frappe un électron dans une feuille, l'électron le livre à une autre molécule surnommée le centre de réaction, qui convertit cette lumière en énergie chimique pour nourrir la plante. Les scientifiques ont toujours pensé que le processus semblait presque trop efficace car très peu d'énergie excédentaire était perdue dans le processus.

Puis, en 2007, les chercheurs ont commencé à soupçonner que la physique quantique était à l'origine de cette efficacité. L'électron pourrait utiliser l'effet quantique de la superposition, où une particule peut se trouver à deux endroits à la fois, pour tester plusieurs voies vers le centre de réaction où la photosynthèse a lieu, et prendre la plus efficace. Le concept n'est pas encore éprouvé, mais il a gagné en popularité. Neven dit que les scientifiques font maintenant attention à ne pas rejeter carrément de telles idées.

Par exemple, dans un récent article de Nature Physics , le physicien Neill Lambert de l'Institut des sciences avancées du Japon a qualifié de nouvelles recherches sur la photosynthèse de remarquables juste pour suggérer que des effets quantiques peuvent se produire dans les systèmes biologiques à température ambiante.

Et plus récemment, Rod Eckenhoff, chercheur à l'Université de Pennsylvanie et critique de Hameroff, a donné des anesthésiques aux têtards pour comprendre à quelles molécules ils se lient. Son équipe a découvert que les protéines de tubuline en faisaient partie, puis a découvert que si une sorte d'agent inverse était administré - un médicament stabilisant les microtubules - les effets anesthésiques l'étaient également. Il reste un critique des théories «spéculatives» de Hameroff, mais dit que ses recherches suggèrent que les microtubules pourraient jouer «un certain rôle» dans la conscience.

Pourtant, Hameroff reste controversé. Koch, le chercheur sur le cerveau et expert en conscience, a refusé de commenter, affirmant qu'il ne voulait pas être le «critique éternel» auquel tout le monde s'adressait pour les démolitions de la théorie de Hameroff-Penrose. Mais certains s'en sortent.


«J'ai toujours été assez sceptique quant aux affirmations de Stuart concernant les microtubules», explique Anthony Hudetz, neuroscientifique au département d'anesthésiologie de l'Université du Michigan. «Mais maintenant, il y a des données. Et je dois dire que je pense que Stuart a un certain élan maintenant. »

Hudetz voit les microtubules comme un bon mécanisme potentiel pour expliquer l'anesthésie. "J'ai le sentiment que toute cette théorie des microtubules a bien mûri", dit-il. Pour Hudetz, la clé pour l'avenir est de tester si les événements moléculaires à l'intérieur des microtubules sont réellement liés aux événements quantiques comme le propose Hameroff.

Et maintenant, deux scientifiques travaillant indépendamment l'un de l'autre, mais tous deux ouvertement inspirés par Hameroff, amènent la recherche sur les microtubules à un tout autre niveau.

À l'intérieur du neurone


Anirban Bandyopadhyay a résumé ses recherches dans un exposé lors de la conférence sur la science de la conscience de Hameroff en 2016. Grand et mince, avec des cheveux noirs et sombres et un large sourire joyeux, Bandyopadhyay occupe un "emploi de prune" pour un scientifique au début de la quarantaine, dirigeant son propre groupe de recherche à l'Institut national des sciences des matériaux (NIMS) au Japon. En tant que physicien, il a étudié le fonctionnement interne des cerveaux naturels et artificiels. Pour comprendre le fonctionnement du cerveau, M. Bandyopadhyay pense que les scientifiques doivent comprendre les rouages à l'intérieur du neurone, y compris le microtubule.

La vision conventionnelle est que les neurones se déclenchent lorsqu'un canal à l'intérieur de la membrane cellulaire s'ouvre, inondant le neurone d'ions chargés positivement. Une fois qu'un seuil spécifique est atteint, un signal électrique descend l'axone - les fibres nerveuses à l'intérieur du neurone - et le neurone se déclenche. Les axones sont de longs fils qui connectent les neurones à d'autres cellules. Et à l'intérieur de chaque axone se trouve un faisceau de nanofils, y compris le microtubule.

Bandyopadhyay a découvert qu'il pouvait appliquer l'une de ces charges spécifiques au microtubule, provoquant une accumulation d'activité dans le neurone. En permettant au courant de continuer, il pourrait provoquer le déclenchement du neurone, ou - en coupant le signal - l'empêcher de se déclencher complètement.

Il dit que ce faisceau de nanofils résonne comme une corde de guitare, se déclenchant des milliers de fois plus rapidement que l'activité normale d'un neurone. Le neurone, pensait-il, contrairement à toute compréhension scientifique actuelle, n'était pas la cause essentielle, ni la première cause du processus de pensée humaine.

«[Les neuroscientifiques] doivent aller plus loin - dans le microtubule», dit-il.

Pour Bandyopadhyay, l'accent mis par la science du cerveau moderne sur le neurone est erroné. Parfois effronté, il qualifie les neurosciences de dermatologie.

«Le neurone est la peau», dit-il. "C'est important, oui, mais pas tout."

Frange ou frontière?


Les travaux de Bandyopadhyay en 2013 sur le microtubule ont nécessité la remise en place d'un microscope spécial et la conclusion d'un contrat avec une entreprise extérieure pour créer une aiguille avec une pointe de 1 sur 1 nanomètre - la plus petite jamais construite, dit Bandyopadhyay. Son équipe l'a utilisé pour scruter l'intérieur du microtubule avec une précision incroyable.

Bandyopadhyay a inséré l'aiguille dans un neurone de rat pour voir le microtubule. Comme il l'a fait, les écrans d'un des murs de la pièce ont clignoté avec des images du plus petit niveau de la biologie animale. La série d'expériences suivante consistait à appliquer diverses charges électriques et à observer la "peau" du neurone ainsi que l'intérieur du microtubule. Au début, il ne s'est rien passé. Mais lorsqu'il a commencé à appliquer des charges énergétiques spécifiques au microtubule, celui-ci a réagi, vibrant et conduisant l'électricité. C'était curieux et excitant.

Anirban-Bandyopadhyay

Anirban Bandyopadhyay, un physicien qui étudie les cerveaux artificiels et naturels, a appliqué des courants aux microtubules pour voir comment ils réagissent. (Crédit: Brad Buhr)


Un microtubule est composé de nombreuses sous-unités individuelles. S'ils fonctionnaient de manière purement classique, en tant qu'isolateurs - comme le bois, le verre et d'autres matériaux courants qui empêchent le courant électrique de circuler librement - la quantité de résistance à travers le microtubule devrait augmenter. Mais Bandyopadhyay a trouvé quelque chose de très différent lorsqu'il a appliqué des charges spécifiques de courant alternatif. Les niveaux de résistance ont augmenté d'un facteur 1 milliard. Le microtubule agissait comme un semi-conducteur, l'un des développements les plus importants de l'électronique. Il était là, émerveillé par ses propres résultats.

«Lorsque vous obtenez des résultats comme celui-ci», dit-il, «vous avez peur. Est-ce que je me trompe en quelque sorte? "

Mais il a vérifié, même si des collègues à l'extérieur de son laboratoire au NIMS examinaient ses résultats. Dans des expériences ultérieures, il a vu que cette activité conductrice dans le microtubule précédait la cuisson neuronale ou membranaire. Ses recherches sur les microtubules ont été publiées dans la revue Biosensors and Bioelectronics . Et il a une autre étude en cours d'examen par les pairs.

Les résultats doivent encore être reproduits par d'autres scientifiques. Mais ceux qui vantent les conclusions de Bandyopadhyay sont philosophiques quant à sa position.

«Si vous êtes à la recherche de la science pionnière, vous devez aller au bord de ce qui est connu», explique David Sonntag, un toxicologue qui travaillait auparavant à Tokyo pour l'aile de recherche et développement de l'US Air Force et a aidé à financer certaines des recherches de Bandyopadhyay.


«Si vous prenez un mauvais virage», dit-il, «vous rencontrerez son voisin fou, la science marginale. Le problème est de comprendre quand vous êtes au point de bifurcation. Quand la frange devient-elle la frontière? »

Pour l'instant, Bandyopadhyay reste clairement en marge. Mais il a apporté quelque chose de nouveau au débat: une expérience qui peut être reproduite ou non, et une perspective différente sur Hameroff.

Il prend soin de se distancier de la théorie plus large de la conscience de Hameroff. «Ce n'est pas ma préoccupation», dit-il. Pourtant, il décrit Hameroff comme le père de ses propres recherches. «Cet homme parlait de microtubules en 1982», dit-il. «Rien que par la pensée, sans pouvoir les étudier comme j'ai pu le faire, il savait , et si loin devant tout le monde. Je me suis demandé: "Quel genre de cerveau a-t-il?" "

Élément manquant d'un circuit


Il y a aussi un autre scientifique beaucoup plus expérimenté qui travaille dans la même veine de recherche et voit des résultats spectaculaires concernant le microtubule.

Jack Tuszynski, biophysicien à l'Université de l'Alberta, est un collaborateur de longue date de Hameroff qui crée des médicaments contre le cancer. Ses dernières découvertes suggèrent que les microtubules ont des propriétés conductrices intéressantes, mais indiquent qu'ils pourraient également être ce que l'on appelle des «memristors». Le memristor est le quatrième élément très recherché d'un circuit électrique, théorisé pour la première fois par Leon Chua, ingénieur électricien à l'Université de Californie à Berkeley.

Chua a repéré quelque chose d'évident. Les trois éléments de circuit existants - résistance, condensateur et inductance - dépendent des relations entre les paires qui contrôlent la façon dont l'électricité circule, comment elle est stockée et comment elle change au fur et à mesure qu'elle se déplace dans un circuit:

• résistance (tension + courant)

• condensateur (tension + charge)

• inductance (flux magnétique + courant)

En étudiant les paires, Chua a théorisé qu'il devrait y avoir un quatrième élément de circuit régissant la relation entre la paire «manquante» - charge et flux. Chua a inventé le terme memristor , jouant sur les mots mémoire et résistance , et à partir de là, son travail était strictement mathématique. Si un tel élément de circuit existait, que ferait-il? Les équations de Chua suggéraient que la résistance électrique ou la conductivité d'un memristor ne serait pas constante, comme celle d'une ampoule, mais dynamique, et déterminée par l'histoire du courant qui avait traversé l'appareil.

Memristor

Les circuits électriques utilisent quatre variables fondamentales: courant, tension, charge et liaison de flux magnétique. Les relations entre ces variables ont conduit aux composants classiques d'un circuit - résistance, condensateur, inductance - à l'exception d'un appariement: charge + flux. Le memristor remplit ce trou, créant un quatrième élément de circuit qui fonctionnerait comme une résistance avec mémoire. (Crédit: Alison Mackey / Découvrir)


Quel est le problème? Dans les transistors, toute interruption du flux d'électrons entraîne une perte de données. Les memristors, cependant, incorporent à la fois le flux d'électrons et les ions - des atomes chargés électriquement.

Parce qu'ils se souviennent de la charge qui a précédemment transité par le matériel, les informations peuvent être conservées même lorsqu'elles sont désactivées. Dans les ordinateurs, l'innovation signifie qu'il n'y a plus de redémarrage. Les ordinateurs s'allumeraient comme des ampoules électriques et les disques durs deviendraient une chose du passé.

La course est lancée pour construire des puces memristor à un coût évolutif pour les ordinateurs grand public, et pour cause: les memristors nécessitent peut-être 1% de l'énergie d'une puce standard. Et tandis que les puces informatiques standard sont limitées au code binaire de 0 et de 1, les memristors traitent en unités fractionnaires d'information - un développement considéré comme clé dans la construction d'ordinateurs qui se comportent comme le cerveau humain.

Tuszynski ne connaissait pas les memristors jusqu'à ce qu'il rencontre Chua lors d'une conférence en 2015 en Inde. "Je pense que les microtubules sont des memristors", lui a dit Chua, révélant un intérêt de longue date pour le travail de Hameroff. Chua a été particulièrement frappé, dit-il, lorsqu'il a entendu Hameroff souligner que les microtubules sont omniprésents dans la nature, contrairement aux neurones. Cette perspicacité - vraiment, une simple déclaration de fait - a semblé cruciale à Chua. «Tous ces systèmes biologiques se livrent à une sorte de traitement de l'information», dit-il. "Alors, comment font-ils?"

Il pensait que Hameroff avait trouvé la réponse dans des microtubules.

Tuszynski est très différent de Hameroff, son collaborateur de recherche de longue date. Solide et pratique, il a publié plus de 400 articles dans des publications à comité de lecture, travaillant dans les domaines terrestres de la médecine de précision et de la biologie computationnelle. "Stuart, je pense, est très enclin à la spéculation", dit-il. «À bien des égards, il est son pire ennemi et serait mieux s'il se limitait un peu. Mais Stuart est un génie. Son travail sur les microtubules, avant même de s'impliquer dans Penrose, est brillant, et c'est la raison pour laquelle je travaille sur les microtubules aujourd'hui. »

Pour tester la théorie des memristors, l'équipe de Tuszynski a rempli une boîte de microtubules, de protéines de tubuline et d'une solution tampon, puis a ajouté de l'électricité. Au cours de plusieurs semaines, il a trouvé un résultat fascinant. Plus il a remplacé la solution tampon par plus de microtubules, meilleure fût la conductance.

«La conductance a été multipliée par deux ou trois par la présence accrue de microtubules», explique Tuszynski, suggérant que les microtubules étaient plus efficaces pour conduire l'énergie que la solution tampon.

De plus, il a trouvé l'effet "mémristor signature": lorsqu'il inversait le flux d'électricité, comme dans un courant alternatif, l'efficacité de la conductance augmentait, comme si le microtubule s'était souvenu du courant qui le traversait auparavant.

Le laboratoire de Tuszynski a publié un article l'été dernier sur les propriétés conductrices des microtubules dans Nature Scientific Reports , et il prépare un article sur les microtubules en tant que memristors. Si ces résultats se maintiennent, cela pourrait soutenir le cas de Hameroff.

Le royaume quantique


Le dernier matin de la conférence à Tucson, Hameroff déroule lentement une valise dans le hall et se laisse tomber sur une chaise longue pour s'acquitter de quelques tâches administratives supplémentaires.

"Je pense que ça s'est bien passé", dit-il. "Les gens me disent qu'ils ont apprécié. J'ai organisé ça, donc ça pourrait être des conneries. Mais je crois qu'ils le pensent vraiment."

Ceci étant une production Hameroff, il y avait une bonne quantité de combat. Chalmers a accusé Hameroff d'avoir poussé la conférence trop loin dans le domaine quantique.

Hameroff a une réponse prête. Il a pu inclure autant de sessions de conférence orientées quantique, dit-il, parce que la biologie quantique est un domaine en pleine croissance.

Bien sûr, rien de tout cela ne veut dire que Hameroff remporte ce débat. Il n'a pas encore recadré la frange comme frontière, et il ne le fera peut-être jamais. Mais en ce moment, le succès scientifique étant en partie une simple fonction des mathématiques - une idée gagne-t-elle ou perd-elle des adhérents? - il est clairement en train de monter, et ce n'est peut-être jamais aussi apparent que lorsqu'il se lève pour partir.

Avec une main sur la poignée de ses bagages, il est immédiatement arrêté. Hudetz, l'anesthésiste qui avait autrefois dédaigné Hameroff, s'approche pour lui dire bonjour. Il dit à son hôte, avec un sérieux apparent, «Ce fut une très bonne conférence, Stuart. J'ai passé un bon moment."

Hameroff le remercie. Ils plaisantent un peu et Hudetz se tourne pour s'éloigner. "Vous savez," dit Hameroff, en l'arrêtant, "vous devriez faire des recherches sur les microtubules."

«C'est drôle que tu dises ça», répond Hudetz. «Parce que nous en parlons dans mon laboratoire. Il y a un certain intérêt. Nous pourrions simplement le faire. "

Steve Volk est un éditeur collaborateur de Discover.

Placebo & Nocebo




La lettre hebdomadaire de Néosanté (naturopathie radicale par "décodage biologique") revient sur ce qui pourrait expliquer le succès du traitement de l'épidémie à l'IHU de Marseille.
Je suis en grande partie d'accord avec cette analyse basée sur le coté anxiolytique, rassurant et placebo du Dr Raoult en lui même.
Pareillement, le coté anxiogène des médias et des scientistes alarmistes est totalement sous-estimé dans cet épisode planétaire. Alors qu'ils ont tué en suscitant la peur et détruisant ainsi l'immunité naturelle.
Il suffit de voir encore aujourd'hui, le nombre d'ahuris qui portent fièrement et docilement un masque en extérieur dans des zones qui n'ont jamais été touchées pour comprendre la gravité de l'intoxication mentale qui a eu lieu. Ou le nombre de boutiques arborant un "masque obligatoire" , 3 semaines après le déconfinement, alors que le "fameux virus" ne circule plus, n'est plus actif et cela dans des petites villes où la mortalité est restée à 0.
On nage dans l'absurde.

***




Le vrai protocole Raoult

Lamentable. Depuis le 22 mai, jour où la revue The Lancet  a publié une étude ne montrant pas d’effet thérapeutique de la chloroquine dans le traitement du Covid-19,  le Pr Didier Raoult  est au centre d’une virulente polémique fracturant la France en deux. D’un côté, la meute de ses détracteurs se déchaîne et lui taille le costard d’un charlatan égaré par sa mégalomanie. De l’autre, ses partisans hurlent au complot et persistent à le considérer comme un génie incompris. Et s’il n’était ni l’un ni l’autre ? S’il ne méritait ni excès d’honneur ni indignité ? Si vous nous suivez depuis le mois de janvier, vous savez tout le bien que nous pensons de l’infectiologue marseillais. C’est lui qui, le premier, a osé dire que la terreur inspirée par un banal agent viral tenait de l’hystérie irrationnelle et de la « déconnexion totale avec la réalité ». C’est lui qui, l’un des premiers,  avait bien prédit que cette virose saisonnière ne méritant pas psychose  allait s’éteindre naturellement avec le retour du printemps. C’est lui qui, à contre-courant de l’establishment médical, a fustigé la politique de confinement  des bien-portants en expliquant que l’isolement des malades était la seule méthode prophylactique ayant fait ses preuves au cours de l’histoire.  C’est lui aussi qui, à l’inverse des politiciens et de ses confrères liés aux laboratoires pharmaceutiques, a très vite souligné que la quête d’un vaccin était un « défi idiot » n’ayant que très peu de chances d’aboutir. Bref, ce n’est pas seulement son look de druide gaulois qui nous a plu chez Didier Raoult, c’est surtout sa résistance irréductible à la terreur et à l’envahissement  médiatique des marchands de panique. Qu’il en soit chaleureusement félicité et remercié !

La question à se poser

Pour autant, Néosanté s’est bien gardé de vénérer le Panoramix de la Cannebière et de lui vouer une admiration sans bornes. D’abord parce que cet homme est un médecin tout ce qu’il y a de plus classique fonctionnant sous logiciel pasteurien. C’est un chasseur de germes, virus et bactéries, qui n’a de cesse de considérer les micro-organismes comme des ennemis du genre humain. Ensuite parce que c’est un praticien recourant très volontiers aux antibiotiques à large spectre (bonjour la biorésistance !) et aux vaccins dont il critique seulement l’inutilité de quelques-uns. Emporté par son zèle pro-vaccinal, le Pr Raoult recommande même de relancer de grandes campagnes contre l’hépatite B  - dont le vaccin serait, selon lui, « lavé de tout soupçon »,- et d’instaurer la vaccination obligatoire contre la varicelle ! Ce n’est pas pour rien qu’il a reçu comme premier soutien celui du « Lyme Doctor » Christian Perronne, fanatique des antibiotiques et vaccinolâtre invétéré. Enfin, dans la saga du coronavirus, nous n’avons jamais adhéré à la conviction raoultienne que la chloroquine constitue un remède de choix à la fois dénué de danger et doté d’une belle efficacité. Dès nos premières infolettres sur le sujet, nous avons souligné que ce médicament antipaludéen engendrait pas moins de 70 effets secondaires potentiels,  dont celui de provoquer des … détresses respiratoires. Et nous ne voyions pas très bien ce qui permettait de croire que cette molécule chimique allait beaucoup         apporter sur le plan thérapeutique face au Covid-19.  C’est logique d’être pragmatique et de « soigner d’abord ceux qui souffrent » au lieu d’attendre de vastes  études scientifiques en double aveugle randomisées. Mais quand ces travaux de haut niveau arrivent, il faut pouvoir en accepter les conclusions ! Le 7 mai déjà, le New England Journal of Medicine a publié les résultats d’une grande recherche américaine montrant que les  811 patients ayant reçu l’hydroxychloroquine n’en avaient nullement bénéficié : ils présentaient le même risque d’intubation et de décès que ceux qui n’avaient pas reçu le médicament. Et avec la méga-étude du Lancet, c’est encore pire : non seulement les 90.000 patients suivis dans 671 hôpitaux de six continents n’ont pas tiré profit de la consommation de chloroquine, mais le risque d’arythmie cardiaque et de mortalité était plus élevé dans le groupe traité ! S’agit-il d’une étude  biaisée et méthodologiquement « foireuse » comme l’affirme Raoult ?  Une manœuvre  téléguidée par Big Pharma  pour saper un remède bon marché, comme certains « lanceurs d’alerte » le prétendent ?  Personnellement, ce débat ne m’intéresse guère. Ce qui m’importe, c’est d’élucider un insondable mystère : comment se fait-il que l’IHU de Marseille ait pris en charge 4.000 « covidés » et que seulement 18 d’entre eux, aux dernières nouvelles, soient ressortis les pieds devant ? Comment se fait-il que Didier Raoult et son équipe aient obtenu « les meilleurs résultats du monde »  - et là, ce n’est  pas de la vantardise – dans la gestion de l’épidémie ? Si ce n’est pas la potion magique à base de chloroquine,  d’où vient que le druide phocéen ait pu sauver  la très grande majorité des malades faisant la file devant son chaudron ? À mon sens, ce succès phénoménal tient probablement moins au protocole médicamenteux qu’à d’autres facteurs préventifs et guérisseurs négligés par les observateurs. Voici, selon moi,  la vraie recette du triomphe marseillais :

Un effet nocebo proche de zéro

Venant du latin « je nuirai », ce terme désigne l’impact possiblement délétère d’une substance inerte, mais aussi, par extension, l’action dommageable du stress psychique sur la physiologie. L’angoisse et l’anxiété, c’est très mauvais pour la santé en général et pour l’immunité en particulier. Or qui cherche toujours à rassurer et tranquilliser ? S’il est devenu récemment une star mondiale, Didier Raoult n’est pas un illustre inconnu pour ses concitoyens français. Publié en 2016 par un éditeur grand public, son livre « Arrêtons d’avoir peur » a eu un relatif retentissement et lui a apporté une certaine notoriété. Dans cet ouvrage, le microbiologiste disait déjà qu’il fallait arrêter de s’épouvanter avec les fléaux infectieux. Pour lui, ce sont des tragédies du passé liées à des écosystèmes particuliers et peu susceptibles de se reproduire aujourd’hui. Quand le coronavirus a déboulé sur les écrans, il a haussé les épaules, indiqué que cette famille de particules n’était pas à craindre outre-mesure et qu’au final, l’épidémie hivernale ferait probablement moins de morts que les accidents de trottinettes ! Depuis le mois de février, j’ai regardé beaucoup de ses vidéos et le discours anxiolytique du Dr Raoult n’a jamais varié. Reviennent sans cesse des phrases comme « je suis très serein », « je ne suis absolument pas inquiet » ou « cessons d’exagérer le danger». On pourrait lui reprocher d’avoir sous-estimé la menace mais on pourrait également se demander si ses propos apaisants n’ont pas étouffé le phénomène nocebo chez les cohortes de patients qui lui ont fait confiance et sont venus de toute la France se faire soigner chez lui. Avec lui, peu de risque d’encaisser ce que le Dr Hamer appelait le « conflit de diagnostic », à savoir un choc émotionnel pathogène généré par l’annonce même de la maladie.

Un super effet placebo

Extincteur du stress négatif, le docteur Raoult a également le profil du docteur insufflant un puissant placebo, autrement dit une foi décuplée dans le bien-fondé du traitement et se traduisant par une augmentation parfois spectaculaire des guérisons. Comme nous l’avons maintes fois souligné dans  la revue Néosanté,  ce phénomène participe grandement à l’action des médicaments dont il représente toujours un large pourcentage, (30%, 40%, 50 % et jusqu’à 100% pour certains antidépresseurs !). Or on sait – de nombreuses études l’ont déjà montré -  que la performance d’une substance résulte aussi de  la personnalité et du comportement de celui qui la prescrit. Invariablement vêtu de son tablier blanc, Didier Raoult incarne le savant sûr de sa science et fort de sa longue expérience. Pour ceux qui ont connu les anciens catéchismes et leurs chromos ridicules, il fait aussi irrésistiblement songer au Dieu-le-Père à barbe et robe blanches s’adressant à ses enfants humains depuis son nuage. Chez les plus vieux de ses patients, ça a peut-être joué inconsciemment. Surtout que le bonhomme barbu est assez imbu de sa personne et qu’il n’hésite jamais à proclamer qu’il est le meilleur et le plus reconnu de sa corporation : voilà encore un élément qui a pu renforcer l’adhésion au protocole proposé et en multiplier les effets psycho-physiologiques bénéfiques. Vous vous souvenez d’ « Astérix chez les Bretons » ? À la fin de cette aventure, au moment de se confronter aux Romains, le druide Panoramix ne dispose plus d’un ingrédient indispensable de la potion magique et il le remplace par des feuilles de thé, ce qui n’empêche pas Bretons et Gaulois de remporter la bataille. Face aux légions de coronavirus,  Raoult et sa chloroquine ont sans doute – au moins partiellement - remporté la guerre de « placebelle » manière….

Un traitement peu iatrogène

C’est, vous le savez, une hypothèse que je soulève depuis des mois: la létalité attribuée à un agent viral est en réalité, en grande partie, la conséquence  funeste de l’interventionnisme médical.  Dans de nombreux hôpitaux, et singulièrement en Italie, on a administré des antiviraux très toxiques,  donné des anti-inflammatoires favorisant les orages de cytokines,  recouru hâtivement à l’oxygénation artificielle et employé trop fréquemment la très périlleuse technique d’intubation pour protéger le personnel soignant.  Sans ce déferlement iatrogénique, la pandémie aurait certainement fait beaucoup moins de victimes ! Tout s’est passé différemment à Marseille : Didier Raoult et ses assistants s’en sont tenus  en première ligne au tandem chloroquine/ azithromycine et ont ainsi évité de nuire davantage à leurs patients.  Même si leurs effets secondaires ne sont pas nuls, ces deux molécules sont assurément moins nuisibles que l’arsenal chimique déployé ailleurs. Chose remarquable : Didier Raoult attribue aussi une part de son succès au fait que les malades ne sont pas restés chez eux à consommer du paracétamol. Dans sa vidéo du 25 mai, il déclare que le Doliprane est bien plus dangereux que l’hydroxychloroquine et que ce médicament par trop banalisé est « la première cause d’intoxication dans les pays modernes ». Depuis janvier, j’ai lu plein de témoignages de « covidés » parus dans la presse :  on  y retrouve systématiquement – je dis bien dans TOUS les récits que j’ai lus – le recours au paracétamol pour faire taire les premiers symptômes douloureux. Il faudra encore combien de crises planétaires pour bannir ce poison sur terre ?

La vidange intestinale

Comme le Pr Raoult n’a jamais cessé de le préciser, le protocole appliqué à l’IHU de Marseille est un tout composé de deux parties indissociables : la chloroquine et l’azithromycine. L’antipaludéen et l’antibiotique  sont prescrits de conserve car leurs effets seraient à la fois complémentaires et synergiques. Et quand la chloroquine ne peut pas être donnée en raison de ses risques pour le cœur, l’antibactérien est donné seul pour qu’il exerce ses supposés effets antiviraux. Dans son dernier livre paru en avril, (« Épidémies : vrais dangers et fausses alertes »), Didier Raoult  raconte même qu’il a conseillé au grand spécialiste mondiale du virus Zika de tester l’azithromycine, médicament qui, selon lui, « marche parfaitement » dans le traitement de cette virose entraînant (selon la théorie dominante) de graves malformations du fœtus. Et si, bien plus que la chloroquine, c’était l’antibiotique qui avait fonctionné chez les « Covidés » ?  Il est très dommage que l’étude du Lancet n’ait pas suivi de patients soignés uniquement avec l’azithromycine. Impossible donc à vérifier. Mais comme  je le notais dans ma lettre du 29 avril , on peut sérieusement le subodorer puisque des médecins italiens et français  ont obtenu tout autant de succès et n’ont déploré aucun décès  en prescrivant le seul antibiotique, ou un autre équivalent de la famille des macrolides. Or leur effet secondaire le plus fréquent, à ces médocs, comme vous pouvez le constater en cliquant ici , est de provoquer une diarrhée. Ce qui a très probablement sauvé des tas de gens, c’est la vidange intestinale induite par la composante bactéricide du protocole. Désolé pour le glamour et les pages glacées de Paris-Match, mais c’est dans la chiasse qu’il faut à mon avis  chercher le secret  de la réussite Raoult…

Le soleil et la mer

Ils ne font pas partie du protocole, mais peut-on douter que l’écosystème marseillais, et celui du Sud de la France plus globalement, a joué un rôle  dans la faible mortalité enregistrée en bord de Méditerranée ?  De façon scandaleusement tardive, l’Académie nationale française de Médecine a fait savoir il y a 10 jours que la vitamine D était un très précieux allié anti-infectieux.  Dans son communiqué du 22 mai,  l’institution informe que cette vitamine procurée par le soleil  « joue un rôle dans la régulation et la suppression de la réponse inflammatoire cytokinique à l’origine du syndrome  de détresse respiratoire aigu qui caractérise les formes sévères et souvent létales de Covid-19 ».  Et elle ajoute qu’ «une corrélation significative entre de faibles taux sériques de vitamine D et la mortalité par Covid-19 a été montrée» .  Tous les vieux emprisonnés dans les maisons de retraite apprécieront cette révélation ! En plus de l’ensoleillement vitalisant, les Marseillais ont pu bénéficier d’une autre ressource méridionale primordiale : les produits de la mer.  Ceux-ci apportent du zinc à profusion et on sait combien cet oligo-élément joue un rôle essentiel dans le système immunitaire.  Le Dr  Philippe Maurin, dont nous avons publié une « lettre aux patients » le  26 mars , insistait beaucoup sur l’action cruciale du minéral. En cherchant plus avant dans la littérature médicale, le médecin de Béthune a trouvé et m’a communiqué que la chloroquine et l’azithromycine avait tous deux pour effet indirect de stabiliser les niveaux de zinc dans l’organisme !  Qui dit ressources halieutiques dit aussi richesse en sélénium. Or une étude chinoise parue l’American Journal of  Clinical Nutrition  du 11 mai  vient de montrer qu’il existe une nette  corrélation entre  la gravité du Covid-19 et  la consommation de sélénium, laquelle était validée par examen du cheveu.  Selon les chercheurs, la mortalité par cas confirmé a été 5 fois plus élevée dans les provinces faiblement consommatrices. Dernière de la classe de ce point de vue nutritionnel,  la province de Hubei (dont Wuhan est la capitale), a enregistré un taux de guérison  trois  fois moindre qu’ailleurs en Chine. Poissons et crustacés sont les meilleurs vecteurs de sélénium et on peut se demander si les patients du Dr Raoult n’ont  pas aussi profité de leur cadre de vie marin et de la culture culinaire locale. Si ça trouve, la raison majeure de leur résistance au coronavirus  réside dans  un formidable protocole thérapeutique  appelé…. la  bouillabaisse.


Yves Rasir
Source   Néosanté

02/06/2020

Fausse alerte mondiale...

Le vent a vraiment tourné.

Un rapport officiel du ministère de l'Intérieur allemand dénonce la pandémie COVID-19 comme « une fausse alerte mondiale ».

Ici (en allemand)

Le gouvernement fédéral allemand et les grands médias se sont efforcés de limiter les dégâts après la divulgation d’un rapport du ministère de l’Intérieur qui conteste le récit officiel du coronavirus.

Voici quelques passages clés du rapport :

- La dangerosité de la Covid-19 a été surestimée : apparemment, à aucun moment le danger que représente le nouveau virus n’a dépassé le niveau normal.
-Les personnes qui meurent du coronavirus sont essentiellement celles qui, statistiquement, mourraient cette année, car elles sont en fin de vie et leur corps affaibli ne peut plus faire face à un stress quotidien aléatoire (y compris les quelque 150 virus actuellement en circulation).
- Dans le monde, en un quart d’année, il n’y a pas eu plus de 250 000 décès dus au Covid-19, contre 1,5 million de décès [25 100 en Allemagne] lors de la vague de grippe 2017/18.
- Le danger n’est évidemment pas plus grand que celui de nombreux autres virus. Rien n’indique que ce n’était plus qu’une fausse alerte.
- Un reproche pourrait aller dans ce sens : Lors de la crise du coronavirus, l’État a prouvé qu’il était l’un des plus grands producteurs de fausses nouvelles.

Lire l'article en entier en français sur Mondialisation.ca par Daniele Pozzati.

*


Autres infos du jour:

-L'OMS annonce la reprise des essais cliniques sur l'hydroxychloroquine

-Etude française mettant en cause OMS et le confinement (l'escroquerie sanitaire du siècle).

-Pr Toussaint : La Panique dans la crise

Et surtout : Le Pr Raoult suggère que 40 à 70% de la population (surtout ceux de moins de 35/40 ans) serait déja immunisée et cela, même avant le début de l'épidémie!
(Il confirme ce que d'autres équipes de chercheurs annonçaient en parlant d'immunité croisée due à la circulation régulière d'autres coronavirus tous les ans..)
Vers la 20ieme mn dans la vidéo

Jean-dominique Michel sur TSBC

France-soir.fr :
-Pourquoi l'étude Discovery désavoue celle du Lancet. Ici
-Crédibilité de Surgisphere ? Ici

Ajout du 3 Juin:
-Retournement de veste spectaculaire.
Longue interview clairement "pro" Raoult de BFMTV à 20h par l'exaspérante Ruth Elkrief (qui le méprisait ouvertement jusqu'alors).
ITW commentée positivement par tous les éditorialistes présents.

Il est présenté comme celui qui a privilégié le soin aux malades plutôt que la recherche méthodolique.

Etonnante quasi-réhabilitation du mainstream !!!
Dans quel but?
Il faut dire que l'étude du Lancet a explosé en plein vol et que c'est un énorme scandale dénoncé de plus en plus fortement par médecins et scientifiques, même si politiques et journaux ne mangent pas leurs chapeaux.

Ajout du 4: Lancet , la fin !
Bam ! Trois des quatre auteurs de l’étude du Lancet se rétractent.
Ce qui équivaut à un retrait.
Ici ou
Cette étude a clairement été bidonnée à partir d'une base de donnée trafiquée ou fictive.
Voir icila réaction du Pr Froguel.
Grossière opération (sur demande?) pour décrédibiliser l'hydroxychloroquine et promouvoir le remdesivir.
C'est le plus gros scandale du moment mais la plupart des journaux qui titraient en gros sur l'étude pour descendre Raoult tournent la tête et regardent ailleurs. Pas de démission de Véran , non plus.
Pas de honte, pas d'excuse, ils continuent comme si de rien n'était. ("Cela prouve que le système fonctionne puisque ce sont des scientifiques qui ont dénoncé la fraude.") Ils ne manquent pas d'air.
Jusqu'où descendra t-on?