25/01/2017
Le scandale de l'industrie pharmaceutique...
Les Français figurent toujours sur la première marche du podium de la consommation pharmaceutique.
En moyenne : quatre comprimés avalés par jour pour l’ensemble de la population et une facture de 34 milliards d’euros en 2014, dont 20 milliards pris en charge par la Caisse nationale d’assurance maladie.
Cette surconsommation de médicaments est encouragée (c'est un euphémisme) par les labos.
C'est un fait.
1. Manipuler les normes en vigueur.
" L’industrie, puis les agences de santé et les médecins ont redéfini l’hypertension à 14, contre 16 auparavant. Alors que la tension moyenne de la population se situe aux alentours de 13."
"Cela veut dire quadrupler le marché des antihypertenseurs, parce qu’il y a quatre fois plus de gens qui ont une tension entre 14 et 16 ! "
2. Transformer des facteurs de risque en maladies.
Exemple classique : le cholestérol, « notre ennemi à tous ». Parmi les traitements phares, le Crestor, du laboratoire Astrazeneca. Il est la troisième référence pharmaceutique la plus commercialisée au monde. Cette pilule anticholestérol fait partie de la famille des statines, prescrites à outrance et souvent à vie.
3. Visiteurs médicaux
« Les lobbies sont omniprésents dans les couloirs des hôpitaux, affirme Jean-Sébastien Borde. Or, le médicament prescrit par le spécialiste aura tendance ensuite à être prescrit par le généraliste à la sortie de l’hôpital. »
4. Controler les études (et les consciences)
Sur les 2.000 médicaments commercialisés (10.000 au total avec les copies), seuls « 200 sont utiles », selon Philippe Even.
Un rapport de la Chambre des Communes anglaises sur l’industrie pharmaceutique concluait : « Elle est maintenant hors de tout contrôle. Ses tentacules s’infiltrent à tous les niveaux »
Conclusion:
La prévention c'est mieux: vie active et alimentation équilibrée.
Il existe des médecines douces, alternatives, spirituelles, (efficaces mais peu relayées car gratuites et à portée de main ).
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24/01/2017
Remix
22:32 Publié dans Musique, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
Bruno a encore frappé...
Bruno Guigue est décidément inspiré ces temps-ci, il poste régulièrement sur son compte Facebook ou divers sites alternatifs (Agora Vox, etc...) des articles qui tranchent avec ce qu'on peut entendre en général dans les "mass media".
Toujours très pertinent et bien décapant.
Pourquoi votre gauche n'est pas la nôtre
Vous pourrez faire toutes les primaires que vous voudrez, votre gauche ne nous inspirera que du mépris. Charlatans au sourire enjôleur ou matamores au style mussolinien, vous êtes des progressistes de pacotille. Vous voulez un monde plus solidaire, paraît-il, mais vous n'avez cessé d'approuver l'ingérence occidentale dans les affaires des autres. Honte à vous, héritiers de Guy Mollet ! Votre humanisme se métamorphose toujours en arrogance néo-coloniale. La lutte contre la pauvreté, à vos yeux, c'est lorsque les pays riches commandent aux pays pauvres.
Socialistes, ou gauchistes, vous avez jeté Jaurès aux orties depuis belle lurette. La guerre, vous en redemandez ! Pour répandre la « démocratie », vous comptez sur les vertus pédagogiques des B 52. En guise de publicité pour les « droits de l'homme », vous exigez le bombardement de pays qui ne nous ont rien fait. Ignobles jusqu'au bout, vous réclamez l'embargo, cette arme des riches contre les pauvres. Que vaut votre compassion pour les réfugiés, quand vous privez les Syriens de médicaments pour les punir d'avoir soutenu leur gouvernement ?
Faux-derches de première, vous livrez des armes, en Syrie, à ces allumés de la charia que vous prétendez combattre en France. Affreux terroristes au Bataclan, rebelles modérés à Idleb, quel tour de passe-passe, vous êtes experts en transformation chimique ! Vous dites que vous détestez ces criminels, et pourtant vous les aimez chez les autres. Vous y tenez, à votre lune de miel avec les coupeurs de têtes ! Votre égérie n'est-elle pas Elisabeth Badinter, féministe milliardaire qui clame son islamophobie tout en assurant à la tête d'Havas la promotion publicitaire du royaume saoudien ?
Vous êtes très forts pour prononcer des incantations à la gloire de la laïcité, mais vous allez quand même vous aplatir devant le CRIF, cette officine confessionnelle qui sert d'ambassade officieuse à un Etat-voyou. Avec M. Valls, vous roulez des mécaniques face aux musulmans, mais face aux sionistes, vous vous livrez à un concours de lèche-bottes. Le communautarisme vous répugne, paraît-il ? Oui, sauf lorsqu'il est au service d'une puissance étrangère qui spolie les Palestiniens et bombarde la résistance arabe en Syrie avec votre complicité.
Reniements, trahisons, la liste est longue. Vous prétendez défendre les intérêts du peuple, mais vous lui refusez l'exercice de la souveraineté. Au lieu de lui restituer le pouvoir usurpé par les riches, vous lui imposez le carcan d'une Union européenne qui tue la délibération démocratique, sanctuarise le dogme monétariste et asservit les travailleurs à la loi d'airain du capital. Au nom d'un internationalisme dévoyé, vous êtes les fourriers des multinationales qui ont colonisé l'Europe, vous avez bradé la souveraineté, discrédité l'idée nationale, abandonnée par votre faute aux imposteurs de l'extrême-droite.
Vous dites, la main sur le cœur, que vous êtes pour la réduction des inégalités, mais vous vous interdisez de toucher aux structures qui les nourrissent. Vous condamnez verbalement les effets sans chercher le moins du monde à agir sur les causes. Vous voulez mieux répartir les richesses, mais sans préjudice pour ceux qui les détiennent. Vous vous proclamez socialistes, mais vous ménagez le capital, vous cajolez la finance, vous montrez patte blanche à ceux qui possèdent l'argent et l'influence.
Où sont les propositions de gauche, dans vos programmes ? Où est la sortie de l'OTAN et de l'Union européenne ? Où sont la nationalisation des banques, la taxation des activités spéculatives, le plafonnement des revenus, la relocalisation des industries, le développement des services publics, le protectionnisme raisonné, le contrôle des mouvements de capitaux, la refonte de la fiscalité et l'éradication de la fraude, où sont, en un mot, l'abolition des privilèges de l'oligarchie financière et le rétablissement de la souveraineté populaire ?
Notre gauche n'est pas la vôtre. Pour nous, la gauche, c'est Sahra Wagenknecht, qui réclame au Bundestag la sortie de l'OTAN et le dialogue avec la Russie. C'est Tulsi Gabbard, élue hawaïenne du parti démocrate américain, qui exige la fin de la stratégie du chaos au Moyen-Orient. C'est le parti communiste syrien qui combat, au côté des baasistes, les mercenaires wahhabites. C'est le Front populaire tunisien, qui défend le progrès social et l'égalité entre les hommes et les femmes. C'est cette gauche française qui se réveille, dans « La France insoumise », au PRCF ou ailleurs, pour tirer un trait sur des décennies d'imposture socialiste.
Cette gauche, moins connue, c'est aussi celle des communistes indiens du Kérala, qui ont donné à cet Etat de 33 millions d'habitants le meilleur indice de développement humain du sous-continent. C'est celle des communistes cubains qui ont obtenu, dans un pays isolé par le blocus impérialiste, un taux de mortalité infantile inférieur à celui des USA et élu 48% de femmes à l'Assemblée nationale du pouvoir populaire. Ce sont tous ceux, en Bolivie et au Vénézuéla, qui ont fait reculer la pauvreté de masse et redonné leur fierté aux peuples sud-américains.
Cette gauche, la vraie, contrairement à cette contrefaçon qui se donne en spectacle à la télévision, prend au sérieux le droit des nations à disposer d'elles-mêmes. Elle sait que, sans l'indépendance nationale, la souveraineté populaire n'est qu'un leurre. Son patriotisme ne l'éloigne pas de son internationalisme, car elle revendique pour chaque pays le droit de suivre sa voie dans le respect des autres. Elle ose s'attaquer aux structures de la domination capitaliste, elle en prend le risque, au lieu de fuir lâchement devant l'obstacle, faisant allégeance aux puissants et jouant le rôle de supplétifs dont leurs maîtres se débarrasseront à la première occasion.
Bruno Guigue (24/01/2017)
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23/01/2017
La marche des femmes pour la guerre ?
"La marche des femmes pour la guerre"
article d' Ariane Walter
"Le monde s'éveille peu à peu à son Histoire. Grâce à internet qui est pour nous ce qu'était l'"Encyclopedia universalis" pour les hommes du 18 ème siècle. Et encore...Qui lisait l'Encyclopedia réservée à une élite ? Alors qu'Internet et sa prodigieuse richesse est entre toutes les mains.
On nous dit : "il y a de tout sur internet. " Je suppose que ceux qui disent cela sont les tenants de la vérité unique.
"Il y a de tout" me plaît.
Autour de nous, deux groupes se forment.
Ceux qui consultent internet et ceux qui ne le consultent pas. Nous le voyons quand nous parlons avec des amis qui en sont à préférer mordicus l'Amérique à la Russie, quelles que soient les circonstances. Il y a d'un côté ceux qui apprécient Poutine et Trump et ceux qui les haïssent.
Ceux qui les haïssent appartient à une bourgeoisie issue d'enfants sages, d'élèves attentifs, de gamins qui ont tout de suite été à l'aise dans les codes de la société et de la famille. La révolte, l'insolence n'ont jamais été leur domaine. A présent, ils vivent bien. Aller contre les vérités reçues leur est difficile. C'est pour eux un peu vulgaire. C'est sortir du groupe. Et on leur a appris que quand on était un bon élément du groupe, on était récompensé.
Leur connaissance de l'Histoire est donc fragmentaire, liée à ce qu'ils ont appris.
Ils ignorent que ce sont les multinationales US qui ont mis le pied à l'étrier à Hitler. ils ignorent que la construction d'Israël commence bien avant l'histoire de la Shoah. ils ignorent que le projet de L'UE est un plan nazi et anglo-américain. Ils ignorent que Ben Laden était une créature de Bzrezinski et que les US sont un impérialisme noir qui vit grâce au commerce des armes et de la drogue.
Comment pourrait-ils comprendre que Trump, qui n'est pas sans défauts et même sans défauts gravissimes, (je pense , par exemple aux gaz de schistes dont il veut poursuivre l'exploitation), est un cadeau de l'Histoire que le peuple américain vient de faire au monde ? Que Trump est, après Poutine, la première résistance qui s'élève au plus haut niveau, contre les seigneurs de la guerre qui tuent notre monde en accordant à la Finance et aux multinationales, en particulier celles qui vendent des armes, les privilèges les plus absolus ?
Que sommes-nous, nous, face à tout cela ?
J'ai toujours eu le sentiment que notre liberté, transitoire certes, ne pouvait venir que d'un affrontement entre puissants au plus haut niveau.
Que c'est la guerre entre géants, que nous observons, comme les dieux autrefois dans l'Iliade , du ciel de nos petits claviers, qui pourrait desserrer l'étreinte de nos malheurs.
Sommes-nous totalement impuissants ?
Non, car c'est notre conscience, notre parole, notre entrée dans l'Histoire par la porte d'internet qui pousse ces puissances à servir nos valeurs.
Et nos valeurs sont celles de l'Humain, de la sauvegarde de notre pauvre petite planète, de l'équilibre, du respect, de l'éducation ; Tout ceci s'élevant sur un champ de ruines, notre monde étant encore livré à des prédateurs malsains que leur ubris détruit et nous avec, hélas.
Mais venons-en à l'actualité.
Je ne peux vous dire combien de fois, les mois précédents, m'éveillant le matin, mon premier geste était de consulter l'actualité, redoutant cet "inside job", cette folie des fous de guerre qui allait lancer le monde dans une troisième guerre mondiale.
Voilà pourquoi l'élection de Trump dont les premiers mots ont été de parler de reconstruction et non de destruction, de respect des autres pays, de non-interventionnisme m'ont fait croire à un conte de fées. Il faut être ignorant pour ne pas voir que tous les djihadistes du moyen-orient ne pouvaient faire la guerre que grâce aux vendeurs d'armes de l'Empire du chaos. et voilà que cet empire venait de se prendre un gros pain dans la gueule : un gros pain qui s'appelle Donald Trump , voix de l'Amérique.
Mais le rouquin ne respecte pas les femmes. Et les femmes sont dans la rue. Avec à leur tête Madonna qui proposait des pipes à tous ceux qui allaient voter Clinton...
Ces femmes sans doute, ne connaissent pas le nom de Soros. Elles ne savent pas que derrière leur marche, le pire de l'humanité, l'Empire du chaos se frotte les mains. Elles ne savent pas qu'elles défilent pour le monde de la guerre alors que l'Histoire vient de leur offrir un monde de la paix qui n'est certes pas parfait , qui doit être construit, mais qui du moins ne se pavane plus en danseur mondain dont l'élégance cache des ordres qui ont tué des milliers d'hommes de femmes et d'enfants. Le carnage du moyen-Orient , voilà ce qu'elles défendent. Et elles jouent à mettre des hijabs !! Les contrastes de la vie ne les frappent pas ! Elles ne savent pas que défile avec elles l'ombre de Madeline Allbright qui trouvait que la mort de 500 000 enfants Irakiens, ce n'était pas cher payé pour une victoire.
Qui n'a pas eu lieu.
Car ce n'est pas la victoire que cherchent ces forces du mal.
Elles cherchent la guerre permanente, le chaos permanent. Car rien ne rapporte autant que la vente d'armes, la destruction d'hommes transformés en migrants que l'on peut employer trois sous dans des usines. N'est-ce pas M. Macron ?
Voilà pourquoi et pour qui vous avez défilé, les filles.
Il faut se reprendre, là, les bonnets roses..."
source: Agora vox média citoyen où l'on trouve des articles de toutes tendances
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18/01/2017
Bruno Guigue Transition
Sputnik : L'année 2016 est terminée. Pour beaucoup, elle a été associée aux tensions montantes entre la Russie et les États-Unis, et plus globalement entre la Russie et l'Occident politique. Quelles sont les principales analyses que vous feriez de l'année passée?
Les pourparlers qui auront lieu à Astana, capitale du Kazakhstan, symbolisent le basculement du monde vers de nouveaux pôles de puissance. Toutes proportions gardées, c'est un événement comparable à la conférence de Bandoeng, qui marqua en 1955 l'émergence d'un « tiers-monde » assoiffé d'indépendance et résolument non-aligné. Les puissances occidentales ayant démontré leur capacité de nuisance au Moyen-Orient, toute initiative consistant à se passer de leurs services est un exemple à suivre si l'on veut tuer dans l'œuf l'ingérence néo-coloniale et permettre aux puissances régionales de régler elles-mêmes leurs propres affaires.
Sputnik: Une nouvelle administration, celle du président élu Donald Trump, prendra officiellement sous très peu le pouvoir aux États-Unis. Certains partagent un optimisme important au vu de certaines déclarations de M. Trump qui laissaient supposer une éventuelle normalisation des relations avec la Russie. D'un autre côté, sa rhétorique anti-chinoise, anti-iranienne et notamment anti-cubaine, des pays ayant des relations fortes avec la Russie, laissent supposer la poursuite de la confrontation. D'autant plus qu'au vu des déclarations récentes de certains représentants de son équipe, les risques d'une poursuite des tensions avec la Russie restent également d'actualité. Quel est votre avis sur la question?
Bruno Guigue: Personne ne sachant lire dans le marc de café, il est impossible de dire ce que sera la politique étrangère de Donald Trump. La composition de son équipe envoie des signaux contradictoires. Le conseiller à la sécurité nationale est Michael Flynn, chef du renseignement militaire limogé par Barack Obama pour avoir critiqué la politique du président en Syrie. Le secrétaire d'État est Rex Tillerson, l'un des dirigeants du groupe pétrolier ExxonMobil qui s'opposa aux sanctions contre Moscou en 2014. Au secrétariat à la Défense, c'est le général James Mattis, ancien commandant des forces US au Moyen-Orient et partisan notoire de la fermeté à l'égard de l'Iran. Difficile de s'y repérer, mais M. Trump se déclare prêt au dialogue avec Moscou et affirme que les USA n'interviendront plus pour « changer le régime politique » chez les autres. C'est un désaveu explicite des politiques néo-conservatrices! En même temps, il adhère aux thèses israéliennes sur Jérusalem et envisage d'y déplacer l'ambassade US en violation du droit international. Il veut remettre en question l'accord péniblement négocié par son prédécesseur sur le nucléaire iranien. Enfin, il bombe le torse face à la République populaire de Chine.
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13/01/2017
« Mensonge, fausse bannière et vidéos », une politique américaine
Un article de Bruno Guigue
Vietnam, Irak, Syrie, trois exemples parmi tant d'autres ! La liste des pays qui ont subi l'ingérence fomentée grâce à la manipulation de l'opinion est interminable (Cuba, Cambodge, Soudan, Nicaragua, Somalie, Serbie, Libye, Yémen, Chili, Venezuela, Honduras, la liste est non exhaustive ..). A chaque fois, cette manipulation repose sur un mensonge inaugural, énorme de préférence, qui fabrique le casus belli requis par l'ingérence en tétanisant l'opinion internationale. Spécialité US, cette production de la guerre par l'invention pure et simple de son motif est la marque de fabrique de la maison-mère.
Pour justifier l'ingérence dans les affaires des autres, Washington manifeste à la fois un véritable génie de l'affabulation et un manque évident d'imagination. Les dirigeants US n'oublient jamais d'inventer une histoire à dormir debout, mais elle a toujours un air de déjà-vu. Le plus étonnant n'est pas que Washington fasse preuve d'une telle répétition dans son répertoire, c'est plutôt qu'on semble le découvrir à chaque fois. En attendant, les faits parlent d'eux-mêmes. L'analyse des conflits du demi-siècle écoulé révèle le même modus operandi, elle fait apparaître les mêmes grosses ficelles.
Premier cas d'école, la guerre du Vietnam. En août 1964, le fameux incident du Golfe du Tonkin fait subitement basculer l'opinion américaine dans le camp belliciste. Des vedettes lance-torpilles nord-vietnamiennes, accuse Washington, ont attaqué le destroyer de la Navy « Maddox » au milieu des eaux internationales le 2 août. Dans un contexte de tensions entre Washington et Hanoï, la Maison-Blanche soutient que cette provocation communiste ne peut rester sans réponse. Mis sous pression, le Congrès des Etats-Unis autorise le président Johnson, le 7 août, à riposter militairement. Dans les mois qui suivent, des centaines de milliers de soldats volent au secours du régime sud-vietnamien et les bombardiers US pilonnent les positions nord-vietnamiennes.
A l'époque, la presse occidentale reprend mot pour mot la version officielle, accréditant la thèse d'une agression des forces communistes nord-vietnamiennes qui seraient donc responsables de l'escalade militaire. Pourtant, cette narration de l'incident est totalement fictive. Elle a été fabriquée de A à Z. En réalité, aucune attaque n'a eu lieu. Le « Maddox » était dans les eaux territoriales nord-vietnamiennes et non dans les eaux internationales. Il a bien tiré 350 obus, mais dans le vide, contre un ennemi parfaitement imaginaire, pour faire croire à une attaque. Mais peu importe. Il fallait démontrer l'agressivité criminelle du camp adverse, lui faire porter la responsabilité d'une guerre totale. Elle fera trois millions de morts, et les USA la perdront.
Deuxième cas d'école, la guerre contre l'Irak. Les attaques terroristes du 11 septembre 2001 fournissent à l'administration Bush un prétexte idéal pour lancer une vaste offensive au Moyen-Orient. Elle passe d'abord par la destruction du régime taliban en Afghanistan (pourtant installé avec la bénédiction de Washington), puis par l'attaque contre l'Irak de Saddam Hussein (mars 2003). Privée de toute légitimité internationale, cette agression militaire contre un Etat qui ne menace personne se prévaut, officiellement, d'un double « casus belli ». Bagdad détiendrait des armes de destruction massive représentant un danger mortel pour la sécurité collective, et le régime baasiste fournirait une aide logistique à l'organisation terroriste Al-Qaida.
Comme pour l'incident du Golfe du Tonkin, cette double accusation est une monstrueuse affabulation. On eut beau faire semblant de les chercher, on n'a trouvé aucune arme de destruction massive en Irak, ni aucune connivence entre le régime irakien et l'organisation terroriste fondée par Ben Laden. En revanche, l'implication des services secrets américains et saoudiens dans les attentats du 9/11 est un secret de polichinelle. La version officielle permet donc d'occulter cette responsabilité (qui reste obscure dans ses détails) en se livrant à une inversion accusatoire. Pour justifier la liquidation d'un Etat qui s'oppose à ses ambitions, Washington l'accuse de ses propres turpitudes. Habituée à avaler des couleuvres, la presse occidentale reproduira servilement l'argumentaire contre Bagdad.
Troisième cas d'école, la Syrie. A partir du printemps 2011, une contestation minoritaire et encouragée de l'extérieur, sur le modèle préfabriqué des « révolutions arabes », réclame la destitution du président syrien. Des provocations et des attentats créent un climat de guerre civile, aggravé par l'aide massive que fournissent à la rébellion armée les puissances occidentales et les pétromonarchies du Golfe. Refroidi par les fiascos afghan et irakien, Washington préfère intervenir contre Damas en utilisant des « proxys », des organisations de mercenaires. Mais une partie de l'establishment, acharnée, veut provoquer la chute de Bachar Al-Assad en persuadant Barack Obama d'infliger des frappes aériennes aux forces syriennes.
Pour justifier cette intervention, il faut évidemment un prétexte. On va vite le trouver ! Par l'horreur qu'il inspire, l'usage de l'arme chimique contre des populations civiles constitue le motif idéal. Le 21 août 2013, des images d'enfants gazés dans la banlieue de Damas font le tour du monde. Faute de preuves, les enquêteurs de l'ONU ne désignent aucun coupable. Une étude menée par le prestigieux MIT révélera que cette attaque ne pouvait provenir que des zones rebelles. Mais c'est trop tard. La machine à mensonges tourne à plein régime. Accréditée par Washington, avalisée par ses alliés, la version officielle est reprise par la presse et les ONG subventionnées. Elle devient « la vérité » sur le conflit syrien, le prétexte de l'ingérence étrangère et le faux-nez du néo-colonialisme.
Vietnam, Irak, Syrie, trois exemples parmi tant d'autres ! La liste des pays qui ont subi l'ingérence fomentée grâce à la manipulation de l'opinion est interminable (Cuba, Cambodge, Soudan, Nicaragua, Somalie, Serbie, Libye, Yémen, Chili, Venezuela, Honduras, la liste est non exhaustive ..). A chaque fois, cette manipulation repose sur un mensonge inaugural, énorme de préférence, qui fabrique le casus belli requis par l'ingérence en tétanisant l'opinion internationale. Spécialité US, cette production de la guerre par l'invention pure et simple de son motif est la marque de fabrique de la maison-mère. Lyndon Johnson invente des vedettes-lance-torpilles, Colin Powell brandit sa fiole de jus de pomme à l'ONU, Barack Obama désigne le coupable d'une attaque chimique organisée par ses protégés. Tout est bon pour édifier le bon peuple.
La formule-clé de cette politique, c'est « mensonge, fausse bannière et vidéos ». Le mensonge est l'élément générateur de la guerre impérialiste, sa matière première, son carburant. La fausse bannière (« false flag ») est son mode opératoire préféré, car il autorise l'inversion accusatoire, l'imputation de ses propres crimes à l'adversaire qu'on veut abattre. Les vidéos, enfin, sont l'instrument de communication qui donne corps à la fable fondatrice. Avec la force persuasive de l'image, avec ses effets de réel, elles permettent de substituer une post-vérité construite à la simple véracité des faits. Ce n'est pas un hasard si le Pentagone a dépensé 500 millions de dollars pour fabriquer de fausses vidéos djihadistes, et si les Casques Blancs, en Syrie, montaient leurs vidéos dans des décors de cinéma.
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11/01/2017
Alep libérée (les habitants)
Je reposte ici un article du Saker francophone ( site alternatif d'information à connaître absolument) présentant la traduction du témoignage de Jan Olberg , photographe allemand présent à Alep, sur son blog.
"Pour la plupart des médias, des commentateurs et des politiciens occidentaux, cela ne faisait aucun doute : Alep est tombée (de nouveau) aux mains du « régime », du « dictateur ». Ils se sont concentrés sur les civils et les rebelles modérés, comme ils les appellent, tués dans les dernières heures de la bataille autour d’Alep orientale, qui était occupée depuis mi-2012.
J’étais là – autant à l’est qu’à l’ouest d’Alep – quand c’est arrivé. J’étais dans le quartier Hanano d’Alep, sa vieille ville et dans la ville industrielle de Shaykh Najjar.
Je marchais dans les rues et je pouvais parler à n’importe qui et photographier ce que je voulais, personne ne me guidant vers des personnes particulières.
Ces images sont réelles, elles sont authentiques.
Voila ce que j’ai vu et entendu."
Suite de la traduction de cet article
***
Alors même qu'Alep a été libérée, et que bon nombre de journalistes français ont mis de l'eau dans leur vin, ou pris conscience de leur aveuglement, beaucoup (de politiques, journalistes, artistes) continuent de rester dans un déni étrange ...
***
Mais JF Kahn dans un article (Syrie, une victime de plus : la crédibilité médiatique)
de Marianne du 3 Janvier reconnait ces mensonges (même s'il essaie de les justifier)
"Concernant la Syrie, une vision, purement idéologique, s’est substituée à la prise en compte objective d’une situation qui échappait totalement au confort intellectuel d’un tel schématisme binaire.
Aussi respectable et même juste soit-elle, une cause justifie-t-elle que, pour la défendre, on abolisse le réel à partir du moment où il devient dérangeant, jusqu’à se construire un monde complètement imaginaire ?
Le cas syrien est certes moins limite. Il n’en était pas moins louable, a priori, de se déclarer solidaire d’une rébellion qui entendait lutter contre une implacable dictature. Est-ce à dire qu’il convenait de plier totalement, comme on l’a fait, le réel à une vision manichéenne que rien de dérangeant ne devait brouiller ? L’approche journalistique devait-elle à ce point se transformer en approche ultra militante ?
La façon dont certains grands médias ont rendu compte de cette épouvantable tragédie correspondait de moins en moins à la vérité complexe de ce drame.
Pour des raisons sans doute respectables, on s’est de plus en plus raconté des histoires, auto-intoxiqué. Une vision, purement idéologique, s’est substituée à la prise en compte objective d’une situation qui échappait totalement au confort intellectuel d’un tel schématisme binaire."
etc...
Ajout ultérieur:
Lettre ouverte de Pierre Le Corf ...
extrait:
".../Quel que soient les pays où ils ont été utilisés, les vidéos et contenus créés par les djihadistes et partisans, parfois montés de toute pièce, ont été diffusés en prime time par nos médias, instrumentalisant la mort et la souffrance des gens vivant au milieu des combats, l’amour et la compassion de ceux qui regardaient ces images. Comme les terroristes, nous avons vendu tellement de peur que personne ne s’est rendu compte que ces contenus avaient tous une visée et étaient créés en conséquence, sans jamais donner une voix aux civils concernés, sinon à des partisans ou combattants (je précise que les civils pouvaient difficilement s’offrir du pain, alors une caméra et surtout un réseau internet 3G c’était le bout du monde, coutant l’équivalent de 5 kilos de viande). À défaut d’avoir le nombre de combattants pour détruire le gouvernement, nous avons complété notre impact sur le conflit en jouant sur les sentiments pour influencer l’opinion publique et son consentement tacite dans ce conflit./..."
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05/01/2017
Jean-claude Michéa
Jean-Claude Michéa (né en 1950) est un professeur de philosophie (aujourd'hui à la retraite) et philosophe français, auteur de plusieurs essais consacrés notamment à la pensée et à l'œuvre de George Orwell.
Jean-Claude Michéa est connu pour ses positions très engagées contre les courants dominants de la gauche qui, selon lui, ont perdu tout esprit de lutte anticapitaliste pour laisser place à la « religion du progrès ».
Prônant des valeurs morales proches du socialisme de George Orwell, Jean-Claude Michéa fustige l'intelligentsia de gauche qui s'est selon lui éloignée du monde prolétarien et populaire.La gauche étant devenue identique à la droite, cherche à dissimuler cette proximité en mettant en avant les questions « sociétales »
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