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Pour les européistes, l’affaire est entendue : la "peste brune" est chez ceux qui contestent l’actuelle Union européenne.Quand Emmanuel Macron parle de la "lèpre qui monte", il vise ceux qui réclament le retour des nations, des frontières, des souverainetés. Le problème est que ces éveillés font masse. Les Gilets jaunes sont une des expressions les plus spectaculaires du refus des peuples de se diluer dans une Europe sans âme ni racine, ouverte à tous au nom des droits de l’homme et de la non-discrimination. Ce lundi soir, le Chef de l’Etat doit faire connaître, à travers un texte, les vues qu’il défendra aux Européennes. En septembre 2017, à la Sorbonne, il avait violemment fustigé "l’identitarisme" et le "souverainisme de repli", en accusant ses adversaires : "Ils mentent aux peuples !" (blog du 27 septembre 2017). Or c’est justement en souvenir d’une réflexion d’Alexandre Soljénitsyne à l’adresse de l’Occident - "Ne mentez plus !" - que Philippe de Villiers fait paraitre ce mercredi un livre-enquête (1) sur le profil caché des "pères fondateurs" de l’Europe. De cet utile travail de déboulonnage des fausses idoles ressort le visage trouble de cette UE construite sur des dissimulations. Villiers assure, au terme de sa démonstration : "Les architectes de l’Europe n’étaient pas des réfractaires à l’ordre de la peste brune". Les peuples dissidents ont toutes les raisons de se méfier des envolées vertueuses des donneurs de leçons, Macron en tête, qui ne veulent pas regarder l’histoire européenne en face.
Tout d’abord, Villiers fait un sort à l’idée que l’"Europe unie" serait sortie du cerveau de la Résistance. "C’est un mensonge. Ce sont les hommes de la "révolution nationale", dès 1941, (…) qui ont dessiné les contours du projet supranationaliste (…) C’est de l’école d’Uriage (NDLR : l’école des cadres de Vichy) qu’est sorti le projet européen de Monnet". Jean Monnet n’a d’ailleurs jamais participé à la Résistance. Il s’est contenté d’être l’homme au service des Américains, bénéficiant de financement de la CIA. Il sera en 1954 à la réunion constitutive du "groupe Bilderberg", ce club très secret qui réunit la crème des décideurs. L’Union européenne s’est notamment constituée dans ces lieux fermés et extrêmement élitistes. Robert Schuman, quant à lui, lorrain dont la famille choisit l’Allemagne à la fin du XIX e siècle, fut officier dans l’armée allemande lors de la première guerre mondiale. Il rejoint Vichy en 1940. Il n’a jamais résisté non plus et fut même frappé d’"indignité nationale". Enfin, le troisième "père de l’intégration européenne", Walter Hallstein, fut un officier instructeur du nazisme. Il a servi Hitler sous l’uniforme national-socialiste, tel qu’une photo le montre en mars 1943. Le 3 janvier dernier, Villiers a écrit à Donald Trump pour lui demander de rendre public le dossier Hallstein dans son implication au cœur du Reich. Mais pourquoi ces parcours ont-ils, jusqu’alors, été tenus secrets par ceux qui ne cessent d’alerter sur le retour de la bête immonde ?
(1) J’ai tiré sur e fil du mensonge et tout est venu, Fayard
Il y a presque un an, début avril 2018, les puissances occidentales accusaient Bachar el-Assad d'avoir perpétré une attaque chimique à Douma. Une accusation ne s'appuyant sur aucune preuve concrète à ce jour, mais qui s'est largement fondée sur la diffusion d'une vidéo de scènes de panique dans un hôpital, reprise en boucle par tous les médias.
J'avais relayé tout cela sur ce blog et les arguments de ceux qui doutaient de la réalité de cette attaque.
En voici un de plus:
Le journaliste de la BBC Riam Dalati soutient désormais que ces images n'étaient que le fruit d'une «mise en scène».
«Après presque six mois d’enquêtes, je peux prouver sans aucun doute que la scène de l'hôpital de Douma a été mise en scène. Aucun décès n'est survenu à l'hôpital», explique-t-il dans une série de messages sur Twitter.
Dans un rapport du 1er mars 2019, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques atteste qu’il n’y a jamais eu de substance chimique prohibée à Douma (Syrie) lors de l’attaque du 7 avril 2018 ; le bombardement tripatite de représailles (États-Unis, France, Royaume-Uni) était donc injustifié.
Ce scandale est exactement identique à celui des pseudos armes de destruction massive iraquiennes.
Les principaux médias occidentaux alignés désinforment ouvertement.
En effet ces médias de propagande préfèrent présenter cela en titrant que l'OIAC a bien découvert du chlore !
(mais le rapport ne précise pas par qui*, et hélas, le chlore ne figure pas dans la liste de la convention d'interdiction des armes chimiques.)
puis en présentant l'essentiel en fin de paragraphe derrière un : "en revanche " l'OIAC indique ne pas avoir découvert de preuves d'une utilisation d'agents neurotoxiques." (ce qui est la seule vraie info contredisant les raisons avancées pour le bombardement occidental.)
"Aujourd’hui le Venezuela est divisé entre deux légitimités, celle du président constitutionnel Nicolas Maduro et celle du président de l’Assemblée nationale, Juan Guaidó.
Ce dernier s’est autoproclamé président par intérim prétendument en vertu des articles 223 et 233 de la Constitution. Il suffit de lire ces articles pour constater qu’ils ne s’appliquent aucunement à son cas et qu’il ne peut en tirer de légitimité pour la fonction à laquelle il prétend. Il est toutefois reconnu en cette fonction usurpée, par les États-Unis, le Groupe de Lima et une partie de l’Union européenne.
Certains soutiens de Nicolas Maduro assurent que Washington reproduit le renversement d’un gouvernement de gauche sur le modèle de ce qu’il fit contre Salvador Allende, en 1973, à l’époque du président Richard Nixon.
D’autres, réagissant aux révélations de Max Blumenthal et Dan Cohen sur le parcours de Juan Guaidó [1], pensent au contraire qu’il s’agit d’une révolution colorée comme on en a vu sous la présidence de George W. Bush." source
L'analyse de Michel Collon sur la situation vénézuélienne avec l'alignement servile des médias français (et européens) sur les USA.
(le pétrole, Chavez, Maduro, Macron, rôle des USA , etc...)
Je n’ai jamais fait partie de ces irénistes de gauche qui, excités et énervés par la pensée 68, ont appelé à l’ouverture des prisons, à la haine de la police, à la dissolution de l’armée, au refus des services secrets, à l’interdiction des cartes d’identité biométriques. Sauf à se faire une idée de la nature humaine qui écarte les faits -selon le souhait méthodologique de Rousseau qui est le père de toute la gauche culturelle- il faut dans une société de quoi faire régner un ordre, pourvu qu’il soit vraiment républicain et ne soit pas celui d’une minorité, d’une caste, d’une oligarchie qui soumet la majorité à sa puissance.
Les forces de l’ordre, si elles sont force d’un ordre injuste, sont critiquables. La police de Vichy n’est pas la police de Macron, quoi que d’aucuns puissent en dire. La première avait massivement le droit de vie et de mort sur les citoyens, la seconde, pas. On sait que le défaut de police républicaine génère l’émergence d’un désir de police privée. Les "Voisins vigilants", par exemple, pallient l’impéritie de la police débordée par les cambriolages en effectuant une surveillance que je dirai populaire. Je n’y vois rien à redire.
Hobbes avait théorisé la chose: il faut renoncer à sa liberté individuelle afin d’obtenir, en la créant, une sécurité sociale. C’est la nature du contrat social: je renonce à la loi de la jungle et j’obtiens, par cette renonciation constitutive du contrat, la certitude que la société me protégera.
Mais, et tout Hobbes se trouve dans ce "mais", si la société ne fait pas sa part, si elle ne tient pas sa parole, si elle ne me protège pas, si elle m’expose à la loi de la jungle des autres, alors je recouvre de facto mon droit à me défendre moi-même. Autrement dit: si la police faillit, j’ai le droit de m’y substituer. A défaut, une police impuissante ne saurait disposer d’une légitimité à être et à rester police. A quoi bon des forces de l’ordre qui n’ont pas de force et ne parviennent pas à maintenir l’ordre?
Le mouvement des gilets-jaunes est travaillé par de puissantes tensions: entre une aile d’extrême-gauche et une aile d’extrême-droite, en passant par un centre de droite et de gauche, des maastrichtiens et des souverainistes, toutes les sensibilités politiques françaises s’y retrouvent. Comment pourrait-il en être autrement? Ingrid Levavasseur apparaît en pleine page du Figaro pour faire l’éloge de l’Europe maastrichtienne… Cette femme est du pain béni pour les médias. Eric Drouet quant à lui qui tient pour la version brutale des gilets-jaunes n’aura pas la faveur d’une pleine page dans le même support pour exposer ses idées…
De même, il existe dans les gilets-jaunes tout et le contraire de tout en matière d’intelligence et de culture: des gens cultivés, ayant lu les bons auteurs, capables de penser et de réfléchir en regard d’un savoir historique ainsi que de parfaits crétins. Il existe aussi des gens cultivés, ayant lu les bons auteurs, mais qui sont incapables de penser et de réfléchir en regard d’un savoir historique en même temps que de parfaits crétins qui ne maîtrisent pas les lois de la grammaire, de la syntaxe, de l’orthographe, ce dont témoignent des captures d’écran de leurs comptes diffusés avec une gourmandise non feinte par telle ou telle rédaction, bien qu’ils affirment un peu dans le désordre et de manière chaotique des idées de bon sens. La culture et l’intelligence ne sont pas des garanties de bon sens -et vice versa.
Je suis en relation avec certains gilets-jaunes qui m’invitent à lire des ouvrages dont j’ignorais l’existence avant qu’ils attirent mon attention sur eux. Nous échangeons sur leurs lectures: l’un souligne et annote "Le Contrat social" de Rousseau, l’autre me demande quoi lire de Proudhon, un troisième veut savoir ce qu’est le programme politique des girondins pendant la Révolution française ou ce qu’est le communalisme libertaire dont je dis du bien.
A l’heure où j’écris, je vois de mon bureau une vingtaine de gilets-jaunes rassemblés au pied de la statue de Jeanne d’Arc de la place de la Résistance à Caen. L’un d’entre eux grimpe sur la statue équestre et fait porter le gilet jaune à l’héroïne. Alentour, dans le petit groupe, une jeune fille crie: "Jeanne d’Arc, quel est ton métier?" et tous répondent en chœur: "avoue, avoue! Je fais une vidéo, pour moi. Je la mets sur une clé USB. Je l’efface de mon portable dont une source sûre m’a fait savoir qu’il pourrait bien intéresser d’autres personnes que mes interlocuteurs habituels… Pas question de la mettre en ligne pour que la police descende chez ceux qu’elle aurait reconnus et qu’ils finissent en garde à vue, puis en prison.
Il y a donc des gilets-jaunes qui méditent les grands auteurs de philosophie politique et des gilets-jaunes qui théâtralisent leur fraternité de façon festive et bon enfant. Il se peut d’ailleurs que certains soient les mêmes. On le voit nationalement, il y a des gilets-jaunes qui défilent pacifiquement et d’autres qui jouent avec le feu, à tous les sens du terme. Il y a des gilets-jaunes qui ont des sympathies pour le Rassemblement national et d’autres pour la France insoumise. Il y en a aussi qui votent blanc ou qui ne votent plus depuis longtemps, alors que d’autres ont voté Macron et sont des déçus de sa politique.
J’ai dit ailleurs que la violence montait depuis des semaines à cause de la stratégie adoptée par le gouvernement et plus particulièrement par le chef de l’Etat: les propos méprisants, les fins de non recevoir, les moratoires stratégiques en lieu et place des renoncements de bon sens, la criminalisation de tous au nom d’une poignée, l’organisation d’une tournée provinciale narcissique abondamment médiatisée et présentée comme une occasion de questionner les Français sur leurs problèmes non sans avoir dit au préalable que, quoi qu’il en soit des conclusions rédigées dans plusieurs mois, le cap politique maastrichtien sera maintenu…
Semaine après semaine, le pouvoir ne lâche rien et hausse le ton. Chacun le sait pour l’avoir expérimenté lors d’un repas de famille: cette stratégie offre la meilleure probabilité pour que la table soit renversée avant la fin des agapes… Sauf en dictature, le pouvoir écoute ce que le peuple lui dit quand il exprime sa souffrance. Sauf en dictature, le pouvoir répond aux demandes par la négociation, dont le candidat Macron, à grand renfort de citations du philosophe Habermas, avait dit qu’il était le cœur nucléaire de sa politique. Mais "l’agir communicationnel" du philosophe allemand n’est plus à l’ordre du jour chez le président de la République qui revendique un pensée complexe… Sauf en dictature, le pouvoir prend acte de la parole du peuple et agit en conséquence avec en tête le désir de calmer le jeu. Le chef de l’Etat ne le calme pas. Il semble même prendre plaisir à jeter de l’huile sur le feu.
J’ai écrit que la police était grandement instrumentalisée dans la riposte répressive à cette demande originaire de refondation de la démocratie -car c’est de cela qu’il s’agit. On ne saurait satisfaire une pareille demande en jetant sur la table une enveloppe de dix milliards, avec ce genre de geste trivial et vulgaire du client qui achète la sujétion de sa prostituée. Ce paquet de billets de banque (l’argent du contribuable…) fait dire à François Berléand (un ami du président que des photos souriantes montrent en compagnie joyeuse de Romain Goupil et de Daniel Cohn-Bendit…) que les gilets-jaunes auraient dû se faire acheter, la fermer et retourner au bagne la queue entre les jambes. Ne parle-t-on pas dans les médias et chez ces gens-là de la "grogne" d’un peuple qui dit sa souffrance comme on parlerait de la grogne de chiens enragés?
Il y a dans les forces de l’ordre tout et le contraire de tout: des cow-boys qui aiment taper, cogner, qui jouissent de tabasser, de molester, d’ajuster le tir tendu en visant un visage qu’ils s’apprêtent à défigurer avec la sale jubilation propre aux gens malsains. Mais il y a aussi des fonctionnaires de police qui croient à la République, à la loi, au droit, à la justice et qui n’aiment pas que le pouvoir leur fasse jouer le rôle d’une milice gouvernementale qui fait moins respecter l’ordre public qu’elle ne protège les intérêts privés de particuliers qui se servent de la République plus qu’ils ne la servent.
Chacun aura vu que le gouvernement, le ministre de l’Intérieur et le président de la République en première ligne, assurent les cow-boys de toute impunité. C’est la meilleure façon d’ajouter de l’huile sur le feu. Le choix de la répression est toutefois à géométrie variable.
Car, c’est indéniable, il existe des casseurs dans les manifestations des gilets-jaunes. J’ai régulièrement fait savoir que les forces de l’ordre avaient laissé dépaver tranquillement l’avenue des Champs-Elysées, ce qui était aveu que le pouvoir avait envie et besoin de ces violences pavées. J’ai également raconté que je disposais d’informations attestant que certains qui avaient provoqué des violences dans Caen certes arboraient le gilet-jaune, mais avaient été vus sortant de voitures habituellement affectées aux métiers plutôt destinés à empêcher les manifestations de gilets-jaunes…
Il existe aussi des "blacks blocs", comme il est dit, que le pouvoir a intérêt, sinon à noyauter, du moins à laisser faire. C’est tout bénéfice d’un point de vue médiatique puisque les manifestations seront vidées de leurs contenus politique et revendicatif pour devenir des explosions de colère, des manifestations de barbarie, des déchaînements de sauvagerie, des ravages de hordes sauvages… Il faut obtenir du Français moyen derrière son écran qu’il puisse penser qu’il n’est pas contre les manifestations mais que, là, ça commence à bien faire… C’est le B.A.BA de la propagande d’Etat.
Le paradoxe est le suivant: si on ne peut faire confiance à la police pour faire la police doit-on renoncer à toute police? La réponse est bien évidemment: non. Où l’on retrouve Hobbes et la justification que le citoyen peut recouvrer son droit abandonné si l’Etat ne lui accorde plus protection, pire, si, non content de ne pas lui apporter protection, l’Etat lui assure désormais bien plutôt la répression!
Il y a urgence pour les gilets-jaunes à ne pas tomber dans le piège que le pouvoir lui tend de nourrir la surenchère de violence. Les attaques ad hominem, les vandalisations de maisons d’élus, celle des commerces, il y a peu, le ravage d’une librairie parisienne, les menaces anonymes envoyées sur les réseaux sociaux, y compris la haine renvoyée en retour aux haineux -je songe à Berléand et à d’autres opposants…-, l’incendie du domicile breton du président de l’Assemblée nationale, celle du restaurant de la banlieue de Toulouse dont le chef a signifié qu’il n’était pas solidaire du mouvement: tout ceci est généalogiquement explicable mais moralement et politiquement inexcusable.
C’est très exactement ce que veut Macron et les siens: la surenchère de violence qui légitimera la surenchère de répression qui générera automatiquement la remontée du chef de l’Etat dans les sondages -donc son succès aux prochaines élections européennes. Quiconque fait le choix de la violence vote donc paradoxalement pour Macron!
Et puis, et puis, hélas, trois fois hélas, il y a dans ce mouvement un indéniable courant antisémite. Je me suis battu pour qu’on n’assimile pas tous le gilets-jaunes au comportement d’un seul, de deux, voire de quelques uns. Mais un seul, deux ou quelques uns, ça n’est pas rien non plus.
Un ami gilet-jaune m’a envoyé une quantité d’affiches apposées sur les murs de Caen qui disent ce que souhaitent ses compagnons. Il est beaucoup question de justice sociale et fiscale, de responsabilité de l’Europe maastrichtienne, de déni de démocratie, d’oubli du peuple, de responsabilité du MEDEF, de République sociale, de répression policière, de RIC, de collusion de Macron avec le monde des affaires, de chômage, de mutilations policières, on y trouve aussi des caricatures d’Emmanuel Macron, de Christophe Castaner, de Luc Ferry, de Benalla, c’est le jeu politique, mais aussi, or elle ne l’a mérité en rien et rien ne les justifie, de Brigitte Macron.
Je dispose très exactement de 151 affiches. L’une d’entre elle, certes, c’est une seule sur cent-cinquante, mais c’est une de trop, est à vomir. On y voit un homme qui ressemble à un vieux Juif lisant un livre qui pourrait bien être le Talmud et à qui les concepteurs graphistes font dire: "Il doit bien y avoir une formule pour se débarrasser de tous ces cons (sic)…" Cette affiche est vraiment de trop. Elle ramasse tous les poncifs antisémites et prête aux Juifs le projet de se "débarrasser" des gilets-jaunes comme d’aucuns en leur temps ont souhaité se débarrasser des Juifs. Les ennemis des gilets-jaunes disposent ainsi d’un boulevard pour affirmer que les gilets-jaunes d’aujourd’hui sont les antisémites de 1933. Comment dès lors leur donner tort? Que leur répondre puisqu’ils sont désormais fondés à utiliser cet argument que d’aucuns leurs apportent sur un plateau?
Des actes antisémites existent depuis le début dans ce mouvement des gilets-jaunes. Je me bats pour éviter l’amalgame entre ces gestes et la geste des gilets-jaunes. Une amie me fait parvenir ce jour la photo d’une vitrine parisienne de Bagel taguée avec le mot "Juden" en jaune… Je suis stupéfait, indigné, effondré, mortifié de voir une pareille chose… Qui a tagué cela? Qui? On sait que nombreux ont intérêt à ne pas savoir qui est à l’origine de cette infamie afin de pouvoir l’attribuer aux GJ. Mais il se peut aussi que ce soit l’œuvre d’un gilet jaune.
Tout est possible: d’authentiques antisémites sont évidemment envisageables, des provocateurs venus de partout, de l’extrême-droite (c’est-à-dire de la droite d’après Marine Le Pen) à l’extrême gauche (c’est-à-dire de la gauche d’après Jean-Luc Mélenchon), toutes deux judéophobes, sans oublier certaines officines d’Etat... On imagine bien que, dans le doute, puisque le crime profite aux adversaires et aux ennemis des gilets-jaunes, il n’y aura pas grand zèle du côté de l’Etat pour trouver le ou les coupables de cette peinture qui, hélas, entre dans l’Histoire.
Raison de plus pour que les gilets-jaunes se dotent d’un véritable service d’ordre qui fera ce que ne font plus un certain nombre de policiers, et ce pour de multiples raisons: zèle, idéologie, débordement, obéissance à leur hiérarchie… Que les gilets-jaunes demandent aux responsables des service d’ordre, des syndicats et des partis politiques des conseils pour s’organiser en urgence: c’est leur métier de contenir les pulsions du cerveau reptilien.Les quenelles, les propos antisémites, les affiches qui attaquent des rabbins, les insinuations judéophobes, les tags explicitement nazis parce que rédigés en allemand, tout cela doit être empêché par les gilets-jaunes eux-mêmes.
A défaut, ce combat des gilets-jaunes cessera immédiatement d’être le mien.
Michel Onfray
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Si 1 affiche sur 151 est de trop, à mon sens la fin en jaune est aussi en trop car en contradiction complète avec le sens global du texte (et des précédents) ...
Il ne faut pas céder aux injonctions moralisatrices et basées sur la peur ou la culpabilisation.
(dont on voit qu' elles se basent sur des "fausses informations", des cas ponctuels sur lesquels on focalise, des affirmations péremptoires, des faits non avérés ou très exagérés, le tout instrumentalisé et amalgamé dans un seul but...)
Certains observateurs (Gilets jaunes, M. Onfray, E. Todd...) et politiques (Mélenchon, Dupont-Aignan...) affirment ou suggérent que les militants des Black Blocs sont utilisés ou instrumentalisés par le gouvernement pour justifier la répression policière féroce des manifestations qu'ils infiltrent. Sous entendu ou clairement exprimé: "on" laisserait faire, pour discréditer le mouvement, en le rendant impopulaire.
Dupont-Aignan à l'intention de demander une commission d'enquête à ce sujet. (Ordres donnés pour interpeler les casseurs?)
On peut entendre pas mal de témoignages de gilets jaunes sur le Net, accusant les forces de l'ordre d'avoir laissé faire les casseurs BB quand ils auraient pu les arrêter.
un exemple concret donné par le Parisien (il faudra pas mal de voitures brulées et de dégâts pour que ce casseur déja connu soit enfin interpelé en fin de manifestation après avoir été suivi lors de ses exactions et filmé depuis le début.)
-Certaines vidéos montrent en effet des casseurs à l'oeuvre à proximité de CRS sans que ceux-ci n'interviennent.
-Sur Paris, très peu de militants d'extrème gauche semblent interpelés alors qu'ils semblent être à l'origine de 80% des violences, contre 10% à l'extrème droite et 10% aux Gilets Jaunes (estimation, "à la louche" , de source policière).
-Depuis 2 ou 3 week end, on assiste à des rixes entre extrème droite et extrème gauche, chaque groupe tentant de sortir l'autre des défilés GJ. Des militants de droite souverainiste (dont d'ancien militaires) ont renforcé ponctuellement les services d'ordres de manifestations déclarées (essayant d'éviter l'infiltration de casseurs). Des militants anti-fa ont pris à partie (voire lynché) des figures de "droite" controversées (mais intégrées pacifiquement aux défilés) avant de se faire sortir eux-même par des GJ.
Bref c'est un peu le souk...
Qui sont les militants des actions black blocs?
Francis Dupuis-Déri (écrivain canadien)
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• Rappel historique
3 Les Black Blocs sont apparus à Berlin Ouest pendant l’hiver de 1980 alors que les policiers vidaient brutalement des squats de militants du mouvement autonome. Décidés à défendre leur logement, ces militants formeront les premiers Black Blocs – expression lancée par la police allemande – qui affronteront les policiers dans de violents combats de rue [2][2]G. Katsiaficas, The Subversion of Politics : European….
Le Black Bloc est un type d’action collective, une tactique. Ceux et celles qui veulent former un Black Bloc se présentent lors d’une manifestation vêtus et masqués de noir : se reconnaissant aisément, ils peuvent alors constituer un contingent. La première fonction d’un Black Bloc est d’exprimer une présence anarchiste et une critique radicale au cœur d’une manifestation. Il offre aussi la possibilité à des militants de mener des actions directes car cette masse dans laquelle ils se fondent leur assure une solidarité politique et protège leur anonymat, ce qui rend d’autant plus difficile pour les policiers de cibler et d’arrêter un individu en particulier.
4Cette tactique deviendra rapidement populaire et les militants autonomes y auront recours lors de grandes manifestations. Un Black Bloc entrera par exemple en action à Berlin en 1988 à l’occasion – déjà – d’une réunion de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Ce type d’action se diffusera à travers le réseau anarcho-punk de la contre-culture radicale d’Europe centrale jusqu’au Canada et aux États-Unis, où un premier Black Bloc se forme dès 1991 lors d’une manifestation dénonçant la guerre contre l’Irak. Dans les années quatre-vingt-dix, les militants du mouvement nord-américain Anti-Racist Action (ARA) qui privilégient la confrontation directe contre les néo-nazis et les suprémacistes « Blancs » reprendront également cette tactique [3][3]Des membres de la section torontoise d’ARA se rendront par … qui sera enfin adoptée par des militants actifs au sein du mouvement « antimondialisation ».
• Black Blocs et anarchisme
5Les anarchistes en général et les Black Blocs en particulier ne sont pas les instigateurs du mouvement « antimondialisation », mais ils participent à la dynamique de ce mouvement et plusieurs y voient un lieu privilégié où exprimer leur critique du capitalisme et de l’État libéral. Journalistes, porte-parole des groupes réformistes et militants non-violents dérangés par la présence et les actions des Black Blocs concluent trop souvent que les Black Blocs sont anarchistes parce qu’ils ont recours à la force. Il s’agit là d’un amalgame fallacieux qui laisse dans l’ombre trois faits importants : toutes les idéologies politiques et mêmes religieuses ont su justifier la violence de leurs partisans lorsque cela leur convenait ; l’anarchisme compte beaucoup de partisans non-violents [4][4]N. Baillargeon, Les chiens ont soif : critiques et… et certains Black Blocs ont participé à des manifestations sans avoir recours à la force [5][5]Ce fut le cas, entre autres, lors des manifestations pour les …. Si les Black Blocs sont de sensibilité anarchiste, ce n’est pas en raison de leur potentiel violent mais bien plutôt parce qu’ils fonctionnent de façon égalitaire et libertaire ; en d’autres mots, leur structure et leur processus de prise de décision sont non autoritaires et non hiérarchiques.
6 Quiconque vêtu de noir peut en principe se présenter à une manifestation et se joindre au contingent noir. Mais un Black Bloc est d’abord un regroupement de plusieurs « groupes d’affinité », une expression très répandue au sein du mouvement « antimondialisation » et qui provient de la tradition anarchiste (de tels groupes – grupos de afinidad – existaient dès la fin du xixe siècle dans la mouvance anarchiste espagnole [6][6]D. Colson, Petit lexique philosophique de l’anarchisme de …). Un groupe d’affinité est généralement composé d’une demi-douzaine à quelques dizaines de membres. L’affinité entre les membres s’explique par les liens qui les unissent – ce sont des amis, des camarades d’étude, de travail ou de groupes politiques – et ils ont en partage une sensibilité à l’égard du type d’actions qu’ils entendent mener, de la façon de les mener ainsi que des modalités d’interaction sociopolitique qu’ils désirent établir et maintenir entre eux. Les réunions au sein des groupes d’affinité fonctionnent sur le mode de la démocratie directe, mais la recherche du consensus y est privilégiée et le recours au vote plutôt rare.
7 Il est difficile d’évaluer avec exactitude le profil sociologique des participants aux Black Blocs. Il semble qu’ils soient plutôt jeunes (autour de la vingtaine, avec des écarts jusqu’à quinze et cinquante-cinq ans) et souvent étudiants, mais tout en ayant une expérience militante (par exemple dans des journaux radicaux et des groupes de lutte contre le racisme, contre la brutalité policière ou pour les sans-emploi). De nombreuses femmes participent à l’organisation des Black Blocs (environ 40 % dans le cas du Sommet de Québec) et joignent l’action (environ 25 %). Lors des réunions, la parole est souvent distribuée en alternance aux hommes et aux femmes, une procédure qui permet de contrer partiellement la réalité sociopsychologique selon laquelle les hommes s’expriment et s’affirment généralement avec plus de facilité en public, ce qui leur confère de facto plus de pouvoir dans un processus délibératif [7][7]En cela, les Black Blocs s’inscrivent dans la mouvance du ….
8Un Black Bloc, tout comme les groupes d’affinité qui le composent, n’a pas de « chef » qui distribuerait les rôles à chacun et imposerait les objectifs collectifs. C’est au cours d’un processus délibératif que les membres discutent des risques qu’ils entendent prendre et qu’ils décident du type d’actions qu’ils désirent mener. Certains groupes opteront pour des actions offensives (ils auront alors des bâtons, frondes, boules de billard, cocktails Molotov, etc.) ou défensives (boucliers, plastrons, gants, jambières, casques, masques à gaz, etc.), d’autres se spécialiseront dans des actions de soutien : ils effectueront des opérations de reconnaissance et de communication (vélos, walkie-talkies ou téléphones portables) ; constitueront un corps d’infirmiers volontaires (doté de l’équipement nécessaire pour soulager les victimes des gaz lacrymogènes et du poivre de Cayenne et administrer les premiers soins aux blessés) ; ou se donneront comme tâche d’entretenir le moral des troupes en jouant de la musique.
9 Lors d’événements très importants, plusieurs groupes d’affinité peuvent organiser entre eux des réunions de coordination. Le processus de coordination des Black Blocs de la région de Montréal débuta ainsi dès 2000 en prévision du Sommet des Amériques à Québec en avril 2001. Il est toujours possible, toutefois, que des individus ou des groupes d’affinité n’ayant pas participé à cet effort de coordination se joignent au Black Bloc la veille ou le jour même des manifestations ou y forment leurs propres Black Blocs.