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23/05/2021

Ingénierie sociale, manipulation et consentement (Réinfocovid)


Il vous faut des lunettes?

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Source: site Reinfocovid.fr le 2 avril 2021


Par : Julie Lioré, anthropologue, pour le collectif REINFOCOVID

L’ingénierie sociale est une méthodologie consistant à manipuler les foules au travers de stratagèmes habilement étudiés, issus de la psychologie et la psychosociologie, visant à imposer de nouvelles normes et, pour parvenir à ses fins, à influencer toute une population en contournant ses résistances aux changements à opérer.


« L’ingénierie sociale est, dans le contexte de la sécurité de l’information, une pratique de manipulation psychologique à des fins d’escroquerie. » (Wikipedia)

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L’ingénierie sociale, à laquelle il serait légitime d’ajouter, « et psychologique », est une méthodologie consistant à manipuler les foules au travers de stratagèmes habilement étudiés, issus de découvertes faites dans deux champs connexes, la psychologie et la psychosociologie. Ces disciplines cherchent à comprendre la manière dont les individus s’envisagent, sont en relation et s’influencent les uns avec les autres. Fort de ces connaissances en matière de mécanismes psychologiques de l’être humain et physiologiques de son cerveau, lorsqu’il est isolé ou en groupe, cette ingénierie vise à imposer de nouvelles normes et, pour parvenir à ses fins, à influencer toute une population en contournant ses résistances aux changements à opérer.

Parmi les « prérequis », l’ingénierie sociale et psychologique sait notamment que tout individu a fondamentalement besoin d’être en lien et d’appartenir à un groupe, le troisième besoin essentiel dans la pyramide de Maslow, après celui des besoins physiologiques pour survivre et de protection pour se sentir en sécurité. La mise au ban est proprement insupportable. Elle sait aussi qu’un individu, dans une foule, est amené à perdre son libre-arbitre (Gabriel Tarde, père de la psychologie sociale), par une sorte de « passivité imitative », et que le comportement d’une masse de personnes diffère de celui d’individus lors qu’ils sont isolés (Gustave Le Bon [1], anthropologue et psychosociologue). La foule est, en somme, une entité une et indivisible, soumise à une « âme collective » et ayant sa propre nature psychique, une entité distincte de l’addition des individus isolés qui la compose, une sorte de totum agissant bien mieux et plus fortement en synergie, plutôt que chacun dans son coin. Pour le meilleur ou pour le pire.

Tarde et Le Bon ont grandement influencé Edward Bernays [2], neveu de Freud et grand-oncle du co-fondateur et premier PDG de Netflix, pour qui la foule n’est pas une entité pensante, ne réagissant seulement qu’à ses émotions. Fort de ses connaissances en matière de processus mentaux inconscients, Bernays a, à son palmarès, un grand nombre manipulations du consentement. En 1917, il a orchestré, avec le gouvernement d’alors, une véritable métamorphose : la jeunesse américaine, alors pacifique, est devenue, en masse et en 1 an, guerrière, prête au combat. Dans les années 20, il a été chargé de rendre la cigarette populaire auprès des femmes pour le compte de l’industrie du tabac, en vue d’augmenter ses ventes et profits. Jusqu’alors, fumer était une pratique des femmes de mauvaise vie, l’objectif était donc de changer l’image de la cigarette. Il est aussi l’un des pères du consumérisme américain, en association avec Henry Ford. Bernays a mis au point une stratégie, élaborée à partir d’un arsenal mental, visant à forger l’opinion dans un sens donné et à façonner le consentement qui va avec. Or, pour que cela fonctionne, le mécanisme psychosocial doit rester imperceptible et la main, en train de fabriquer le consentement, invisible.

Des stratégies aujourd’hui dévoilées

L’influence et le contrôle des foules ne datent pas d’hier et jusqu’à peu, restaient couvertes d’un voile opaque dont il était bien difficile de voir au travers. Le cinéma, Hollywood à l’époque et Netflix aujourd’hui, dont le nombre d’abonnés a explosé ces derniers mois, véhicule toutes sortes de messages orientés, ainsi que diverses propositions de potentiels futurs [3]. La télévision n’est pas en reste. D’ailleurs, qu’en serait-il aujourd’hui de la Covid-19 de mars 2020 sans elle ? Probablement plus rien depuis des mois.

La première stratégie de manipulation à mettre en place, parmi les dix énoncés par Noam Chomsky, linguiste et penseur américain, est celle de la distraction. Dans l’Empire romain déjà, les puissants de l’époque contrôlaient les foules avec des jeux, dans les arènes, et du pain (une sorte de revenu universel antique). Plus près de nous, Zbigniew Brzezinski, politologue américain décédé en 2017, a donné naissance à la notion de tittytainment, qui signifie donner la tétée (titty) au peuple, composée de divertissements (entertainment), soit un mélange d’aliments physiques (malbouffe) et psychologiques (séries, émissions de télé-réalité, entre autres), très addictifs, ayant pour vocation d’endormir (au sein) les masses, afin d’en contrôler les frustrations et protestations potentielles, et d’en amoindrir l’esprit critique. Le tittytainment a manifestement servi à préparer ce qu’il se passe aujourd’hui.

Vient ensuite la stratégie du choc, en créant un problème en amont et en coulisse, pour le résoudre en aval et sur scène. L’insécurité est un bon exemple, celle-là même qui a permis d’instaurer un état de sécurité globale. Le choc de la « pandémie », dont le critère de mortalité a été supprimé en 2009 par l’OMS, a été la voie royale à l’état d’urgence sanitaire, prolongé depuis sans relâche. Saccager l’économie en est un autre : après avoir créé la pénurie de travail, le revenu universel pourrait être accueilli comme l’extrême-onction. Nous ignorons encore si ces chocs consécutifs permettront à la main d’imposer sa nouvelle norme. Nous voyons nettement, en revanche, comment cet état de sidération, devenu chronique, inhibe l’action.

Le choc est une bête noire pour chacun de nous, qui préférons la sécurité, la stabilité, voire un certain conservatisme. Or, la multiplication des dissonances cognitives (entre autres, confiner-déconfiner-reconfiner, masque au départ inutile devenu indispensable puis obligatoire pour tous et partout) génère des tensions venant déstructurer nos habitudes de fonctionnement, jusqu’à disloquer les groupes, en créant des pro-, des anti- ou bien celui des « rideaux baissés », qui ont fini par fermer boutique, tant les informations sont discordantes. Naomi Klein, dans son ouvrage La stratégie du choc (2007), explique combien cette prolifération d’informations contradictoires en arrive rapidement à désorienter une boussole, à faire perdre son libre arbitre et sa capacité à faire une analyse juste des faits. L’ingénierie sociale et psychologique sait que ces contradictions permettent de mieux soumettre.

Cette méthodologie procède par étapes, graduellement, insidieusement. La suivante est la stratégie de la dégradation progressive. Si nous avions eu à accepter, en une fois, confinement, distanciation sociale, couvre-feux, masque, vaccin, passeport, nous aurions tout rejeté en bloc. Nous renvoyons ici à la fenêtre d’Overton, selon qui l’opinion publique peut être progressivement modifiée, afin que des idées initialement considérées comme impensables finissent par être acceptées, voire légiférées, en passant par la caution scientifique et la création de besoins (masque, vaccin).

Vient ensuite la stratégie du différé. D’abord s’occuper de la pandémie, « quoi qu’il en coûte », nous règlerons la question économique plus tard. Notre cerveau est composé de neurones, qui établissent des connexions via des synapses. Tous les 21 jours, les chemins synaptiques changent, en retirant les connexions devenues obsolètes et ajoutant les plus récentes. Toutes les mesures sanitaires ont ainsi établi, au fil des mois, des connexions et des déconnections qui ont été, au fur et à mesure, à force de répétition, intégrées dans des représentations mentales.

Pour mener à bien cette reprogrammation, il s’agit de s’adresser au public comme à un enfant. L’ingénierie sociale a bien compris que, quand on cherche à tromper un individu, il suffit d’adopter un ton infantilisant pour s’adresser à lui, stratégie largement utilisée par le marketing et la publicité. Eric Berne [4] a compris qu’en chaque adulte, coexistent plusieurs personnalités : l’enfant, docile et/ou rebelle, le parent et l’adulte, l’une ou l’autre endossée en fonction des circonstances. En multipliant les messages infantilisants, le gouvernement, en bonne figure paternaliste en général et dans la toute-puissance en particulier, soumet ses sujets en les menaçant de couper le lien : agissez comme je dis (pas comme je fais…) et vous ne serez pas puni. Or, face à l’autorité et depuis la petite enfance, conditionné à la respecter, la plupart d’entre nous a tendance à régresser et face à cet « amour » conditionnel, à obéir, à porter un masque facial, à rester confiné, à se faire vacciner. Toutefois, en fonction de l’estime que l’on a de soi, on aura tendance à s’en remettre variablement au « père », à suivre ou pas ses consignes en toute confiance et à les remettre ou non en question.

En parallèle, il convient de s’adresser à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion. Les émotions sont innées, universelles et communicatives, elles sont surtout indispensables à la survie de l’homme et à la construction de son comportement. Pourtant, la plupart d’entre nous n’ont jamais appris à les gérer, mais plutôt à s’en méfier, à les réprimer, voire à les refouler.

Cette crise nous a tous, ou presque, mis dans une tourmente émotionnelle extrêmement forte, si ce n’est sans précédent : peur de mourir, l’émotion la plus profonde et celle sur laquelle cette « pandémie » a pris appui, mais aussi la peur de tomber malade, de contaminer nos proches, de l’absence de lien, de perdre son travail, de payer une amende, etc. Avec une telle intensité, la peur a fait ressurgir bon nombre de vieilles blessures de l’enfance et sans avoir appris à gérer cette émotion comme les autres, lorsqu’elles surgissent et de façon aussi intense, l’analyse rationnelle est alors court-circuitée et le sens critique désactivé. Les émotions sont, en outre, de bien mauvaises conseillères. Enfin, en utilisant le registre émotionnel, il devient facile de faire ressurgir certains comportements inconscients et d’en implanter de nouveaux. C’est ainsi que l’on fabrique le consentement, lorsque l’ingénierie sociale abat ses cartes au bon moment.
« Armes silencieuses pour guerres tranquilles » (Noam Chomsky)

L’agnotologie désigne l’étude des moyens mis en œuvre pour produire, propager et préserver l’ignorance et, par extension, la « production culturelle de l’ignorance ». (Robert N. Proctor, historien des sciences à l’Université de Stanford)

La pédagogie, ces dernières décennies, a mis un point d’honneur à cloisonner et hyper-spécialiser le savoir, jusqu’à exceller dans un domaine bien précis, au point aujourd’hui de ne plus permettre aux individus de relier les choses les unes aux autres, de discerner ni d’anticiper, autrement dit, d’avoir une vision globale et à long terme. De surcroît et malgré la technologie sous la forme d’ « assistants », censés rendre nos existences matérielles débarrassées de leurs contraintes, le monde va de plus en plus vite, ne nous permettant plus de prendre le temps pour anticiper. La visibilité à court-terme, à l’image de la distance qui nous sépare de nos écrans, et l’immédiateté l’ont emporté.

Notre cerveau est fait de trois strates. La première est reptilienne, dont le comportement archaïque concentre toute son attention sur la survie (aujourd’hui pour beaucoup financière) et la territorialité au sens large (géographique, hiérarchique, idéologique, etc.). La deuxième est limbique, elle est responsable des émotions et du stress. Ces deux premières strates, archéo- et paléo-cortex, constituent le cerveau « mammalien », dont les caractéristiques sont l’automatisme et l’émotionnel. La troisième, la plus récente dans l’évolution de l’espèce humaine, est le néocortex, qui permet la réflexion, l’adaptation et l’anticipation, en somme, d’avoir une vision globale du monde qui nous entoure. Or, sans avoir appris à gérer ses émotions et en état de choc chronique, le néocortex est mis en échec, pris en otage, et ses capacités sont comme inhibées. Prenons l’exemple des restaurateurs, dont le commerce a été fermé et qui perçoivent, en contre-partie de cette fermeture, une aide financière de l’État. À court terme, leur cerveau reptilien dit : grâce à cette aide, je peux manger, aussi, j’obéis à cette main qui me nourrit et respecte les mesures imposées. Quid de ce qu’il en sera à plus long terme, de cet assistanat et de son prix à payer ? Il s’agit là d’un parfait exemple de raisonnement à court terme et de soumission librement consentie, comme sous hypnose.

Nous sommes donc tous devenus experts dans notre domaine de compétences, sans avoir pu, ni su, ni eu le temps d’aller farfouiller ailleurs, et peu d’entre nous ont véritablement plongé dans les entrailles de nos émotions pour en explorer les moindres méandres, tandis que l’élite gouvernante, elle, n’a cessé d’ajuster sa vision globale pour anticiper et avoir une très large avance sur nous, le peuple.

La société tend désormais à se complaire dans la médiocrité, plus que jamais encouragée à le faire. La médiocrité est ici sociale, celle des comportements sociaux, et non individuelle. La pensée complexe, au sens d’Edgar Morin et d’enchevêtrement de relations pour faire sens, n’est désormais plus promue, voire ouvertement dénigrée. L’hyper-cloisonnement des disciplines et l’expertise d’une manière générale l’ont emporté sur la systémie, ce champ interdisciplinaire relatif à l’étude d’objets dans leur complexité. Aujourd’hui, on n’apprend plus à l’école et encore moins, nous l’avons vu, dans les grandes écoles et universités, à relier les choses entre elles, mais au contraire à être hyper spécialisé dans son domaine, ainsi que, à grand renfort d’évaluation et de peur de l’échec qui va avec, à être « docile au protocole ». Nul besoin de relier ce qui est séparé, qui permettrait d’avoir une compréhension du monde, un état que l’ingénierie sociale s’attelle à maintenir, à l’aide d’une partie de l’information, elle aussi gagnée par la médiocrité. En effet, le niveau des arguments est, aujourd’hui, au plus bas dans les médias mainstream, tant pis pour l’éthique et la déontologie, tout en s’efforçant de ne surtout pas bouleverser l’ordre établi. Le trouble est suffisamment grand, aussi, une explication qui ne tient pas vaut toujours mieux que pas d’explication du tout. Et ça fonctionne, la main le sait.

Le résultat en est que la majorité ne cherche plus à comprendre le monde dans lequel elle vit, ni ne remet en question ce qui est dit et montré, en boucle. Elle a baissé la garde et les armes, par peur inconsciente de perdre sa position, si le système venait à s’écrouler. Celles et ceux qui ont « baissé le rideau » sont entrés en passivité totale, comme d’autres, de plus en plus nombreux, entrent en résistance. Désormais convaincus qu’ils ne font pas le poids pour changer quoi que ce soit, ils accompagnent avec nonchalance le mouvement officiellement impulsé par le gouvernement, en bon père de famille, convaincus de ne plus être maîtres ni responsables de quoi que ce soit, de leurs pensées, leur liberté et leur destin.
Remplacer la révolte par la culpabilité

Nous ne reviendrons pas sur la déresponsabilisation qui fait rage et porter plus que jamais tout le poids de cette crise sur le dos des citoyens. Ainsi, au lieu de se révolter, ils s’auto-dévaluent et culpabilisent. Or, la culpabilité est une émotion faite de peur et de tristesse, assortie souvent d’un peu de honte, et tend à générer un état dépressif, dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Avec la sidération, la culpabilisation est un excellent moyen de tuer la révolte dans l’œuf. Ainsi submergée par ses émotions, la foule ne réagit plus à la raison. La main le sait aussi.

Les sciences de l’Homme (sociologie, psychologie, biologie humaine) n’ont plus de secret pour les détenteurs et exécutants de l’ingénierie sociale, qui ont une connaissance bien plus avancée et plus transversale de la nature humaine que les spécialistes de chacune des disciplines eux-mêmes. La main connaît mieux l’individu moyen qu’il ne se connaît lui-même et de fait, détient sur lui un pouvoir plus grand.

L’Humanité est aujourd’hui parvenue à une étape décisive de son évolution, celle de la vérité, de la responsabilité, de la liberté et de la souveraineté, ce qui ne signifie aucunement mettre celle de l’autre en danger. Cette crise est profondément salutaire, en ce sens qu’elle pourrait servir à chacun de nous, en procédant à une profonde introspection et en se posant une question essentielle : qu’est-ce que je veux, pour moi, pour les miens, pour la jeunesse, pour l’humanité ? Brader ma liberté pour 135€ et rester bâillonné en attendant de voir ce qui va se passer ou si quelqu’un d’autre va faire quelque chose à ma place ? Ou bien faire le choix de sortir de la prison de la pensée unique (#tousdesclones ? Non merci !), d’accueillir ses émotions, de les mettre au clair pour gagner en liberté, de retrouver confiance et estime de soi, de prendre du recul en remettant en question ce qui est dit et montré, en remplaçant la pensée unique par la pensée complexe, qui permet de croiser, de confronter, de réinterroger, afin de se forger son propre avis sur ce qui se passe et, en connaissance de cause, de résister à ce qui apparaîtrait clairement comme faux, injuste, absurde, pervers. Primo Levi, emprisonné en 1944 dans un camp de concentration et d’extermination, disait : « Un nazi, c’est quelqu’un qui a perdu son principe de résistance. » et J.-P. Sartre, qu’« on n’a jamais été aussi libre que pendant l’occupation ».

Personne n’a dit que cheminer dans ce sens n’était facile, à l’image d’une thérapie, ici sociétale [5] : c’est éprouvant, parfois douloureux, mais intense et le moyen d’ouvrir en grand le champ des possibles. Cette crise nous offre, et c’est une première historique, la possibilité de choisir, sachant que le retour en arrière n’est plus possible, n’en déplaise aux « comme-avantistes ». Le paradigme a désormais atteint son point de non-retour et la grande bascule amorcé son mouvement : sortir grandi de cette crise et souverain ou finir asservi et aliéné ? En somme, choisir entre le grand réveil ou le grand reset [6].

Bernays disait que, pour fonctionner, ces stratégies devaient rester invisibles. Or, ces derniers mois, elles sont devenues au contraire on ne peut plus observables, l’ingénierie sociale ne peut donc plus œuvrer dans l’ombre ni de manière aussi efficiente que prévu. Nous prendrons, pour finir, l’exemple de la mesure la plus « symptomatique » de cette manipulation, celle de la distanciation sociale. Cette mesure contraire à la vie, sans aucun fondement scientifique ni médical, cherche, en force, à retirer le lien dont les êtres humains sont faits, par conséquent, à envisager une société sans lien ni entraide, donc morte. Nous sommes des mammifères et en tant que tels, une espèce fondée sur le groupe et le contact. Pourtant, cette stratégie de distanciation sociale existait déjà partiellement, mais dans l’ombre de l’individualisme et du libéralisme. Elle est aujourd’hui devenue franchement ostensible, or, en se dévoilant, elle révèle un système en train de s’écrouler.


Références

[1] La psychologie des foules, 1895
[2] Propaganda. Comment manipuler l’opinion en démocratie, 1928
[3] Film documentaire Out Of Shadows
[4] https://analysetransactionnelle.fr/p-Eric_Berne
[5] Propos emprunté à Philippe Bobola, physicien, biologiste, anthropologue et psychanalyste : https://emakrusi.com/gallerie-videos/video-category/comprendre-votre-cerveau/
[6] COVID-19 : La grande réinitialisation, Klaus Schwab et Thierry Malleret, septembre 2020
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03/04/2021

Visages d'il y a 15000 ans.


La grotte de la Marche est une grotte préhistorique située à Lussac-les-Châteaux, dans la Vienne...

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Une abondante collection de 1 512 plaques en calcaire gravées y a été découverte au XXiéme siècle, collection unique dans l'histoire de l'archéologie préhistorique (aujourd'hui regroupée au Musée de l'Homme).

On peut y découvrir à quoi ressemblaient les visages de ces hommes et femmes d'il y a 15000 ans.
Assez différents de l'imagerie classique.

54 têtes isolées repérées par L.Pales, réduites à la même échelle et tournées vers la droite (Roussot 2017 d’après PalesetTassin de Saint-Péreuse,1976).

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16/10/2020

Le délire empire ... (couvre feu)


Début Octobre à fin Décembre...
Cette période de redémarrage en sens direct de la triple conjonction planétaire large ( Jupiter-Pluton-Saturne ) jusqu'à la fameuse conjonction exacte de Jupiter-Saturne à 0° du Verseau est ponctuée par une série de carrés entre chacune d'entre elles et Mars (qui lui, rétrograde en Bélier).
Cela correspond à toute une série de conflits, obstacles, erreurs, excès ou difficultés qui émaillent tout cet automne.



-Nos dirigeants continuent de s'enfoncer dans leur folie précautionneuse en agitant des chiffres biaisés ou trafiqués qui ne veulent plus rien dire et alors que la mortalité reste très habituelle pour cette période.
La solidarité l'emporte désormais sur la liberté.
Un concept de solidarité vraiment bidon puisque les mesures prises en son nom ne servent à rien d'autre qu'à soumettre une population bien portante et détruire le monde de la nuit ou des loisirs.
On est de plein pied dans une dictature sanitaire punitive (état d'urgence revoté, décrets et diktats imposés, répression, censure etc.).

S'ils recevaient l'approbation de 95% de la population lors du confinement de Mars, ils semblent encore être appuyés par 60 à 65% de la population, apeurée et désinformée par des médias aussi bêtes que serviles.
C'est encore trop mais déja beaucoup moins: l'opposition à cette politique du pire est passé de 5% à 35 ou 40%.

La bascule pour fin Décembre ?




Sur Twitter, Youtube, Facebook la censure est désormais officielle et avérée contre tout ceux qui s'opposent au discours officiel (taxés de complotistes), contre ceux qui critiquent les vaccins, qui louent l'HXC, qui critiquent Biden, la politique sanitaire , etc.

Alliance de circonstance entre les GAFAMs, l'industrie pharmaceutique et tous les dirigeants occidentaux paniqués ou incompétents qui laissent s'exprimer leurs tendances tyranniques, leur goût du pouvoir.
Avec la cohorte d'idiots utiles qui croient sincèrement que c'est la bonne voie.

- Malgré ce forcing des forces obscures qui nous gouvernent "pour notre bien" les protestations de toutes sortes continuent.
Les preuves des mensonges s'accumulent ( la presse ne les relaie pas beaucoup).
Une résistance s'organise doucement en même temps que la conscience progresse (très lentement).
La justice bouge et agit : perquisitions aux domiciles d’Edouard Philippe, Olivier Véran, Agnès Buzyn , Jérôme Salomon et d'autres. Ordinateurs saisis.

On avance...

(A suivre)

20/03/2020

JL Bonnamy

J'ai trouvé un article qui redit en d'autres termes ce que je pense et ce que tout homme de bonne foi, sans peur et sans oeillères n'a pu que constater au fil de Février et Mars, sur les errements de la gestion de crise du pouvoir en France en comparaison avec les pays asiatiques, notamment la Corée du Sud.

***


Extraits:

"La crise du coronavirus est le révélateur des fragilités stratégiques de la société française. Procédons à une rapide comparaison. La Corée du Sud, géographiquement proche de la Chine, a été l’un des pays les plus précocement et les plus massivement touchés. Cependant, la maladie y est désormais contenue, le nombre de nouveaux cas quotidiens décroît nettement et la mortalité est extrêmement faible (moins de 0,8 %). Et pourtant, la Corée du Sud a refusé le confinement et n’a pris aucune mesure contraignante. Même les restaurants sont ouverts. S’inscrivant dans le même schéma, le Japon, Hong-Kong, Taïwan et Singapour affichent un bilan spectaculaire dans leur lutte contre l’épidémie sans sacrifier ni leur économie ni les libertés fondamentales.

Pourquoi la France ne réagit-elle pas comme la Corée? Il nous faut regarder la vérité en face: la Corée, qui était en 1950 un pays du Tiers-Monde, encore plus pauvre que bien des pays africains, est aujourd’hui un pays développé. La France ne l’est plus./...

.../Les Français sont confinés chez eux car notre système de santé est à bout et n’a pas les capacités d’accueil suffisantes pour gérer l’afflux des nouveaux malades.

La stratégie gagnante de la Corée du Sud face au Coronavirus passe avant tout par des tests massifs: dépister le maximum de personnes infectées, les soigner, les isoler. En Corée du Sud, vous serez testé même si vous ne présentez aucun symptôme. En France, au contraire, même si vous présentez tous les symptômes du coronavirus, il sera très dur d’être testé, car les moyens de dépistage sont insuffisants. D’ailleurs, il n’y pas que face au coronavirus que les Coréens nous surclassent. /...

.../Examinons nos fragilités les plus criantes. Première faiblesse: notre système hospitalier. Si les Français sont aujourd’hui confinés chez eux, ce n’est pas à cause de l’épidémie en elle-même, dont le taux de mortalité est très faible. Mais c’est parce que notre système de santé est à bout et n’a pas les capacités d’accueil suffisantes pour gérer l’afflux des nouveaux malades. Désorganisé par le double effet des 35 heures et des restrictions budgétaires, notre hôpital est déjà saturé en temps normal. Il n’est donc pas surprenant qu’il ne puisse gérer un stress imprévu.

Notre pays peut offrir seulement six lits d’hôpital pour mille habitants, contre neuf en 1996, soit une baisse de 30 %. Au contraire, la Corée du Sud affiche un ratio de 14 pour 1 000, un chiffre qui n’a cessé d’augmenter puisqu’il a été multiplié par sept en 30 ans. Les Coréens ont donc 2,3 fois plus de lits d’hôpital par habitant que les Français. Autre chiffre alarmant: la France dispose seulement de 5 000 lits équipés d’un ventilateur, l’Allemagne, elle, en compte 25 000. En janvier, avant la crise actuelle, 1 000 médecins hospitaliers, dont 600 chefs de service, avaient symboliquement remis leur démission pour protester contre le manque de moyens./...

Jean-Loup Bonnamy (philosophie politique)
source

***


Je partage cette analyse. Le confinement n'est pas lié au coronavirus, il n'était ni nécessaire, ni inévitable mais une réaction paniquée ("Sauve qui peut!" camouflé en "Soyons unis et faisons face !") devant le constat tardif du fourvoiement complet de "la" politique de santé, illustré par la désorganisation et le manque de moyens des services hospitaliers et du système sanitaire, confrontés à une crise moyenne "facilement" maîtrisée ailleurs (Asie).
D'un jour à l'autre, par décret et par peur, le gouvernement et une majorité de français (affolés donc manipulés et consentants) ont changé d'avis et leur fusil d'épaule.
-Principal inconvénient de ce confinement global, amplifier la peur et le stress, ce qui exacerbe aussi les tensions dans la population.
-Un tel confinement favorise la dissémination géographique de la contagion qu'il prétend enrayer en provoquant un exode hors des villes et des foyers de contagion (5 millions de Chinois ont fui Wuhan, et près d'un million de parisiens se sont mis au vert, y emmenant leurs éventuels virus).
-Le confinement familial sans dépistage va augmenter les cas graves, tardivement soignés.
-Il favorise la constitution d'un réservoir de virus, pouvant provoquer une deuxième vague, plus redoutable quelques mois plus tard (Novembre).

Je crois donc que ce type de confinement est inefficace (c'est aussi l'avis d' experts reconnus dont le Dr Raoult, par expérience), punitif et abusif (infantilisant et totalitaire).

Il est déplacé et incohérent d' interdire les pêcheurs à la ligne isolés , les joggeurs isolés, les randonneurs isolés, les surfeurs isolés.Ils ne présentent aucun risque concret. Ils sont au contraire de "bons" citoyens qui renforce leur immunité et participent de ce seul fait à une meilleure santé collective.
Que des gens qui ne se préoccupent jamais de leur santé , les culpabilisent ou les insultent pour manque de civisme sur les réseaux sociaux montre le niveau de confusion , d'incohérence et d'ignorance qui régne en temps de peur.


Autre remarque importante:
Il est abusif de penser que le coronavirus est responsable de toutes ces morts, alors qu'on sait très bien que c'est un facteur additionnel venant s'ajouter à une série d'autres maladies ayant endommagé le système immunitaire.
Il n'est donc que partiellement responsable des morts (à 10% ou 20% ici, à 30% là , ailleurs à 50%) mais comme il est la goutte d'eau finale qui fait déborder le vase, tout lui est attribué.
Or il me semble qu'il n'a tué à lui seul aucune personne en bonne santé, presque toutes présentaient des risques importants (cancer, diabète, hypertension, obésité, tabagie, alcoolisme, coeur, poumon, etc ...) ou avait affaibli leur système immunitaire par la prise d'anti-inflammatoire (genre ibuprofène, aspirine ou même paracétamol, etc.).
C'est en tous cas le constat des premières études (à confirmer).
Pour faire court, si la même personne sans maladie avait été contaminée, elle n'en serait pas morte, alors que sans coronavirus sa maladie restait chronique et raccourcissait son espérance de vie.
Lors de cette épidémie, le virus n'est pas seul en cause.

L'âge est un facteur de risque dans la mesure où les maladies y sont statistiquement plus nombreuses et où l'immunité y est moins forte.
Mais plusieurs centenaires atteintes en Chine en ont guéri.
La clef est toujours l'immunité.

Dernière observation: Confiner toute une population, n'a rien d'égalitaire comme semblent le penser certains. C'est l'inverse, pour les uns ce sont des vacances, pour d'autres c'est punitif et stressant au point d'affaiblir notablement l'immunité. Et puis on se doute bien qu'être enfermé dans un studio dans une barre d'immeuble, ou dans une villa avec parc et jardin, ce n'est pas identique.

Bien que très opposé à cette mesure a priori (pour moi extravagante et injustifiée), je constate paradoxalement qu'elle a déja (hors du champ sanitaire qui était sa justification) de nombreux effets positifs individuellement et collectivement, indirectement, par ricochet ou retournement.
Moins de pollution, moins d'accidents, convivialité en famille, créativité, prise de conscience à tous les niveaux, révélations en tous genres.

Comme dans ces contes zen, où un malheur apparent provoque un grand bienfait.
Donc à ce titre je m'en réjouis.




26/01/2020

Sérendipité

Sérendipité...



La sérendipité  est la  démarche ou l'état d'esprit qui consiste à trouver quelque chose d'intéressant de façon imprévue, en cherchant (ou pas) tout autre chose.
Cette approche "heuristique" est bien sur éternelle mais le mot lui-même est relativement récent.


Il provient de l'anglais "serendipity" mot créé par Horace Walpole (considéré aujourd'hui comme le précurseur du roman gothique et du conte absurde) en 1754 dans une lettre à son ami Horace Mann.
Il y cite un conte persan, les Trois Princes de Serendip, publié en Italie en 1557.
(Serendip est le nom du Sri Lanka en vieux persan)


BahramGur.jpg


Dans cette histoire  le roi de Serendip envoie ses trois fils à l'étranger parfaire leur éducation.
Ils y connaissent de nombreuses aventures au cours desquelles, ils utilisent des indices infimes grâce auxquels ils reconstituent par déduction des faits dont ils ignoraient tout.
Ils y décrivent par exemple avec précisions un chameau qu'ils n'ont pas vu :
" J'ai cru, seigneur, que le chameau était borgne, en ce que j'ai remarqué d'un côté que l'herbe était toute rongée, et beaucoup plus mauvaise que celle de l'autre, où il n'avait pas touché ; ce
qui m'a fait croire qu'il n'avait qu'un œil, parce que, sans cela, il n'aurait jamais laissé la bonne pour manger la mauvaise".



Walpole précise dans sa lettre que les jeunes princes font simplement preuve de sagacité, et que leurs découvertes sont purement fortuites.
Ce serait alors une autre version de la démarche déductive que décrit avec fascination Edgar Alan Poe, ou de celle d'un Sherlock Holmes.


Mais ce n'est plus tout à fait le sens qu'on y met aujourd'hui puisqu' on définit la sérendipité comme une découverte, provoquée par une attitude d'esprit, qui consiste à rebondir sur les conséquences d'une aventure, d'une rencontre, d'une recherche ou d'une expérience.
L'accent s'est donc déplacé de l'aspect déductif d'un raisonnement pointu vers l'aspect d' adaption aux circonstances, tout en revendiquant ces heureux hasards comme favorisés par un état d'esprit, qu'il s'agit d'adopter.
Certains considèrent qu'on ne peut parler de sérendipité que quand on cherchait bien quelque chose au départ, et que l'on reconnaît que ce qu'on a trouvé a plus grande valeur que ce que l'on cherchait.
Sérendipité ne veut pas simplement dire qu'on a de la chance, mais qu'on a également l'intelligence nécessaire pour reconnaître l'intérêt de ce qu'on a trouvé par hasard et pour l'exploiter.



L'homme qui est tourné vers la sérendipité, on le nomme inventeur, aventurier, créateur ou traqueur d'indices.
Il reconnait les anomalies, les incohérences subtiles, les infîmes différences ou les exceptions qui peuvent engendrer du neuf.
Selon un dicton connu, " des milliers de gens avaient déjà vu tomber des pommes avant Isaac Newton et aucun n'en avait imaginé pour autant la gravitation universelle ".
Pour Paul Valéry : " Il fallait être Newton pour apercevoir que la Lune tombe, quand tout
le monde voit bien qu'elle ne tombe pas".


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Diverses définitions:
 Daniel B. Klein la définit ainsi:" La sérendipité est une découverte majeure qu'une personne ne recherchait pas, qui modifie sa propre interprétation de ce qu'il était en train de faire, et qui se révèle évidente au découvreur ".
En sociologie, il s'agit de l'observation d'une anomalie stratégique qui n'a pas été anticipée, et qui peut être " à l'origine d'une nouvelle théorie ".
D'après Yves-Michel Marti et Bruno Martinet:" la sérendipité est l'art de trouver la bonne information par
 hasard".

 Pasteur:"le hasard favorise l'esprit préparé".



Certains managers parlent de coïncidence, de contingence, d'autres de chance ou de hasard sans oublier la notion de foi.
La nature joue bien souvent son rôle (par l'eau,le feu,la neige,le chaud,le froid).
Dans d'autres cas, la fatigue ou le manque de concentration du découvreur déclenche l'effet de sérendipité.
(Par lapsus, rêve, coïncidence ou acte manqué notamment.)



-L'invention du Nutella, par exemple, est un effet de contingence en deux fois. Une première fois, les noisettes sont substituées au cacao, plus nombreuses dans la région concernée. La deuxième fois, l'inventeur bénéficie de la canicule qui fait fondre sa crème.



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On a beaucoup étudié  la notion de sérendipité dans le management (matérialisme oblige), où le meilleur entrepreneur sera attentif à ce qui lui semble anormal.
Soit, parce que tous les éléments sont présents pour la réussite, mais rien ne fonctionne.
Soit, inversement (on appelle ça l'effet Merton), tout semble a priori concourir vers un échec, pourtant les résultats sont positifs.
Par exemple, un commercial n'a pas le look de l'emploi ou n'est pas à l'heure à ses rendez-vous mais pourtant il fait partie des meilleurs vendeurs. Quel est son truc ?
Toutes ces anomalies et  exceptions lorsqu'elles sont remarquées servent de bases d'inflexion à la réflexion de nouvelles découvertes.
Généralement, les organisations modernes essaient de découvrir ces anomalies ptentiellement fécondes d'inovation.


Par exemple, Arthur Fry de chez 3M s'interroge sur ce qu'il peut faire avec « une-colle-qui-ne-colle-pas », la réponse est le post-it.



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En tant que processus de créativité, dans l'art ou les affaires, la sérendipité s'associe très bien avec d'autres méthodes :


le brainstorming d'Alex Osborn,
la synectique de William Gordon,
la pensée latérale d'Edward de Bono,
la carte mentale de Tony Buzan,
le «circept » ou concept circulaire de Michel Fustier,
les flashs d'intuitions,
les illuminations,
l'analyse,
l'improvisation,
les démarches oniriques,
l'identification,
la relaxation hypnagogique,
la méthode Triz qui propose, par comparaison ou benchmarking, de partir de ce qui a fonctionné ailleurs pour trouver une solution à son propre problème sans oublier les techniques projectives.


Être là au bon endroit (ou la synchronicité, comme la dénomme Carl Gustav Jung) joue aussi favorablement pour la sérendipité.
Comme la sérendipité ne peut pas être planifiée, les entreprises ne peuvent que créer les conditions favorables et vraisemblables à son émergence.
Mais pour les Grecs, ou toute une lignée d'artiste (surréalisme, mouvement Panique, improvisation, free jazz) cet état d'esprit est exactement ce qui définit le travail conscient de l'artiste:
créer le cadre, au travers duquel va jaillir l'inspiration, la création.


Selon les chercheurs Foster et Ford, l'interaction sociale entre des gens de différents types de connaissance peut être aussi bénéfiques. La proximité physique, la création de moments de contacts entre des personnes aux spécialités différentes et des filtres relais efficaces facilitent les découvertes accidentelles.


Les cadres marketing et commerciaux de la société Colgate Palmolive étaient réunis en séminaire spécial pour savoir comment accroître la vente des tubes de dentifrice. Plusieurs jours passèrent sans que d'idée n'émerge. Puis, un soir, épuisé et désabusé, un responsable demande à la femme de ménage qui passait par là pour nettoyer les bureaux, à une heure où d'habitude plus personne ne la voit, ce qu'elle ferait, elle, à sa place. Et, là un grand tonnerre de sérendipité s'abattit. "Vous n'avez qu'à élargir l'orifice d'ouverture !" Son idée permit de faire croître rapidement les ventes. En effet, les gens, habitués à une certaine pression sur le tube avait gardé leur geste quotidien et consommaient donc plus de dentifrice. CQFD.


 


 Le zapping et surf.
L'utilisation de la technologie, liée à la consommation des médias, est source de sérendipité : télécommande de la télévision, changement au hasard des stations de radio ou parcours de page en page sur internet.



En 2005, trois chercheurs australiens, LEONG Tuck W, VETERE Frank et HOWARD Steve, ont fait une étude sur l'impact du shuffling, à partir du livre de J. McCarthy et P. Wright (Technology as Experience). Ils mettent en valeur la sérendipité et l'apprentissage qu'ont les individus à interagir avec la technologie.


Certains fabricants comme Apple ont inséré dans leur produit (ipod), un procédé qui choisit au hasard des morceaux de musique sur une liste préétablie (bibliothèque musicale).
Selon leur étude, le shuffling provoque chez les interviewés, l'impression de surprises auditives « comme dans une caverne d'Ali Baba ». Ces  expériences ressenties reposent sur des aspects sensuels, émotionnels et d'imagination de dialogue. Ce procédé provoque ainsi plaisirs et dépendances car il met en relation le consommateur avec une découverte non anticipée et infinie.
C'était déja l'effet recherché dans certains jeux comme les cadavres exquis ou l'ouverture de livres au hasard.



 L’heure de l'ordinateur et de l’hypertexte.
Avec le développement des Technologies de l'information et de la communication, la sérendipité a pris une dimension toute particulière dans la recherche documentaire actuelle sur ordinateur et particulièrement sur Internet.



 Découvertes, inventions et vocations sérendipiennes:
La sérendipité remonte jusqu’à la création de l'humanité. La création du feu est-elle une découverte sérendipitienne ?


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Les témoignages ou les documents nous manquent pour l'attester. Mais, on suppose que oui, soit par l'observation de la foudre ou de l'entrechoquement de deux silex. Le pain et le vin (vinaigre de xérès, vin de madère) sont aussi caution à l'interrogation de découvertes sérendipiteuses. Sur tous les continents, le phénomène de la sérendipité est présent.


Elle s'immisce là où on ne l'attend pas.



(note du 15/04/2009)

09/01/2020

Science ancienne

16/10/2019

Perfect day

02/09/2019

L’AMÉRIQUE FANTÔME de GILLES HAVARD



Dans son livre, l’historien propose une autre généalogie de la colonisation anglo-américaine du Grand Ouest. Il révèle le rôle prépondérant des aventuriers de langue française, qui se fondaient dans la nature et parmi les Indiens, avec lesquels ils se sont souvent métissés.

"Dans l’Amérique fantôme (Flammarion), l’historien Gilles Havard dresse le portrait d’acteurs historiques oubliés : les premiers aventuriers francophones de l’Ouest américain.
Entre 1550 et 1850, bien avant la «conquête de l’Ouest» qui a lieu surtout dans la deuxième partie du XIXe siècle, des hommes européens de langue française parcouraient déjà l’Amérique. Bien que peu instruits, commerçants, trappeurs ou «truchements» (interprètes permettant le commerce entre les Indiens et les colons), ils possédaient une véritable expertise de ce Grand Ouest et des populations dont ils partageaient bien souvent la vie, la langue et la culture.
Ces hommes ne prenaient pas possession de la terre, et se fondaient dans la nature. Les métissages avec les populations indiennes furent nombreux. Ils parlaient généralement plusieurs langues indiennes et prenaient femmes dans les tribus dans lesquelles ils vivaient. Pour les autorités coloniales et pour l’historiographie anglo-américaine, ces aventuriers étaient bien trop «ensauvagés» pour figurer dans le récit d’une conquête coloniale forcément «civilisatrice» et anglo-saxonne. Après le livre, on n’attend plus que le film, qui serait un anti-western."

"Qui étaient ces coureurs de bois ?

Le terme de «coureur de bois» est apparu à la fin du XVIIe siècle et désignait, de façon d’abord péjorative, les individus qui, en Nouvelle-France, allaient au-devant des Indiens pour «la traite des pelleteries», le commerce de peaux et de fourrures. «Coureur» signifiait vagabond et était un terme à valeur dépréciative, de même que pour les coureurs de nuit, de bals… Tous voyagent parmi les Indiens de façon durable et s’adaptent à leurs mœurs."

Lire la suite (source Libération)