28/03/2014
Proverbe...
"Seuls les poissons morts flottent dans le sens du courant..."
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16/03/2014
Rousse plastique
Je suis comme un arc tendu
vers ta rousse plastique inconnue
Dans les désertes terres du Milieu, j'erre, je navire, je caracole
toi, tu n'y apparais qu'en rêve, imprécise, de dos
parée des couleurs de l'automne.
Est-ce l'éclat de ta chevelure sanguine, ou ton invraisemblable profil,
insoumis, mathématique
cette incroyable volupté qui m'inonde...
Je voudrais t'épouser davantage,
mais en être empêché par miracle.
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11/03/2014
Pour Çiva... ...
"Des déserts et ténèbres
je suis le djinn, le prince obscur,
L'ETENDARD FLOTTANT...
J'en rapport le sang, l'éclat,
l'ébène, le grenat...
J'en rapporte le CRI, le silence..."
Le Verbe, intransigeant, retentit,
il éclate au creux des Images.
Il a désagrègé mes sirènes, mes fantômes...
Sous les cratères de la Lune, entre les seins de Vénus,
par les sorciers peaux-rouges, les cavaliers d'Allah,
par les cornes des bisons, des gnous, des éléphantes,
par le feu des dragons, des volcans,
par les étoiles enfouies dans nos parallèles
univers,
je rugis, je tonne, je tempête.
Pour la fureur des enfants, leurs rires,
leurs élans.
Pour le chant, pour la danse
Pour Çiva...
D-E Boer
00:05 Publié dans Nouvelles,poésies | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : civa, djinn | Facebook
04/03/2014
Souffle l'Esprit...
Mais par où commencer ?
Ici toujours souffle l’Esprit
De la terre émane la force
Du Ciel descend la Grâce
Dans les puits l’eau
Dans les arbres les fruits
De ce qui advient l’acceptation
Oui de la terre émane la force
et du ciel descend la grâce.
La poussière nous abîme,
le vent nous asphyxie.
Nous, êtres obscurs,
plongés au bord du désert
dans la profusion des simples
nous ne respirons plus.
Une autre logique nous arrive,
comme aux oiseaux les arabesques
comme aux humbles les majestueux palmiers…
Ici toujours souffle l’Esprit.
On ne sait trop pourquoi.
Dans les puits l’eau, dans les arbres les fruits.
De ce qui advient,
et la rage, et l’acceptation.
Tout cela glisse, coule et serpente
à travers les racines de nos lourds
troncs anciens…
Cela défait nos nœuds passés
nous ramène au cœur du Tout,
seul l’être infini, le Ciel..
Si nous ne sommes que toujours
le seul et même Etre
en train de vivre
sous des milliards de formes.
Cet être là se donne,
se répand, se gaspille...
Il se condamne et s'emmure,
s'étrangle, se mutile et se viole,
se brûle, s'écorche,
se fusille...
00:05 Publié dans Nouvelles,poésies | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : d-e boer, boer, esprit, rien à dire | Facebook
01/03/2014
Maitriser le désir dans l'étreinte
On laissera flotter le désir comme un canot dont on a coupé le moteur.
Après avoir suspendu le glissement sur la pente de la volupté, les amants aguerris et sereins se retrouvent mêlés dans une étreinte immobile, épanouis, détachés de leurs corps au milieu des courants de caresses et d'enlacements où tels des poissons s'estompent les pulsions.
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24/02/2014
Kéa
"En septembre 7O, je m'étais installé pour quelques semaines
dans une maison abandonnée sur la côte sauvage et désertique
d'une petite ile grecque, Kéa. La masure était à l'extrémité
d'une presqu'ile, au bout d'un village en ruine, calciné et
infesté de reptiles. Des algues vertes et rouges avaient envahi
les étroits bassins d'un ancien port minuscule aux ancres
et aux treuils rongés par la rouille. Evitant le soleil écrasant,
je passais les journées a écrire dans 1'ombre des murs épais
ou d'un rare feuillage.Je ne quittais ce refuge que le soir
venu pour marcher le long des falaises,descendant parfois
jusqu'à la mer dont le bleu se colorait de nuances intraduisibles.
Les rares êtres humains que j'eûsse vus jusqu'alors étaient deux
garçons et une fille, trés chahuteurs, trés rieurs. Ils se baignaient
souvent au soleil couchant dans une petite baie toute proche et
campaient un peu plus loin.
Assis sur un talus face à 1' ouest embrasé,l'un des garçons
me parla plusieurs fois. Cet endroit d'où la vue s'imposait
aux sens favorisait nos quelques rencontres. Les propos
qu' il me tint dés lors ne manquèrent pas de me troubler.
Bientôt mon travail fut complètement détourné par
l' impression encore obscure que son étrangeté suscitait chez moi.
Un soir que le soleil était encore chaud mais qu'il n'éclairait
plus la terre, ce jeune être aux cheveux roux me rendit visite.
Les verres emplis d'un de ces vins légers au gout de résine prononcé,
nous parlions assez joyeusement. Une remarque que je fis
sur l'action fructueuse du temps dans toute activité créatrice
le fit se redresser soudainement. "Tu plaisantes?
Le temps est notre ennemi,notre seul inévitable ennemi! répliqua-t-il
vivement. il s'empare de tout, récupére tout, détruit tout. D'une
nature sauvage et généreuse, il a fait un univers conditionné,pollué
et surexploité.Des hommes, il fait des vieillards laches, malades,aigris
ou repus, pleins de reniements,tolérant toutes les bassesses et
tous les compromis.
Qu'en est-il de leur enthousiasme,de leurs idéaux,de leurs rêves?"
Il était assis dans l'ouverture de la fenêtre et je ne voyais pas
son visage qui se découpait comme une ombre chinoise sur le bleu
sombre de la nuit tombée.
" Je ne peux accepter que toutes les possibilités qui m'habitent
s'enlisent peu a peu dans la grisaille d'un monde soumis à l'ordre
du pognon et au confort technique.Je ne veux pas être dévoré par le
temps, je refuse de vieillir.Tu comprends?
-Et l'évolution intérieure,l'accomplissement de celui qui a appris
à s'accepter,qu'en fais-tu? suggérais-je.
-Jamais vu! Cette sagesse-la me semble tout à fait inutile et sans
attrait.Ce qui m'attire c'est l'instant où tout l'avenir encore
est contenu,où rien n'est accompli justement.J'ai pas envie de
devenir un seul personnage façonné par les ans,je veux rester la
somme des futurs éventuels que le temps réduirait en une seule
certitude,fatalement décevante...
Et si je n'invente pas le moyen de pouvoir vivre ainsi, mieux vaut
pour moi sacrifier cette richesse intérieure que l'avilir."
II inspira profondément, et devant ma mine surement perplexe,il éclata
d'un rire libérateur, puis sortit, me saluant d'un geste amical.
J'étais assez déconcerté par ces déclarations péremptoires.Dans la
clarté du jour elles m'auraient fait sourire mais la nuit ouvre d'autres portes.
J'écrivis difficilement,jusqu'au matin,à la lueur ambrée d'une lampe à gaz.
Les jours suivants je ne le revis plus.Je pensais qu'ils étaient partis.
Une semaine aprés pourtant je découvris le corps de la fille sur un ponton
de bois pourri dans les décombres d'un bassin abandonné.Elle était étendue,
à demi nue,au milieu de débris de verre.
Les flics m'apprirent plus tard qu'elle était morte de plusieurs morsures
de vipères. Des pêcheurs découvrirent un autre corps cette même semaine
la nuque brisée par les récifs d'une petite baie au sable d'or. Mais mon
interlocuteur grandiloquent d'un soir avait lui , bel et bien disparu."
D-E Boer
00:13 Publié dans Nouvelles,poésies | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : grèce, d-e boer, kéa, temps | Facebook