13/03/2009
Incipits...

Aden Arabie (1931) Paul Nizan :
J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie.
Salammbô (1862) Gustave Flaubert :
C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar.
Jacques le Fataliste (1773) Denis Diderot :
Comment s’étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment s’appelaient-ils ? Que vous importe? D’où venaient-ils ? Du lieu le plus prochain. Où allaient-ils ? Est-ce que l’on sait où l’on va? Que disaient-ils ?

Tristes Tropiques (1955) Claude Levi-Strauss:
Je hais les voyages et les explorateurs
Moby-Dick (1851) Herman Melville :
Appelez-moi Ismaël. Il y a quelques années de cela — peu importe combien exactement — comme j’avais la bourse vide, ou presque, et que rien d’intéressant ne me retenait à terre, l’idée me vint de naviguer un peu et de revoir le monde marin. (traduction de Philippe Jaworski)
Du côté de chez Swann (1913) Marcel Proust :
Longtemps je me suis couché de bonne heure.
L'Étranger (1942) Albert Camus :
Aujourd’hui, Maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas.
Mémoires de guerre (1954) Charles de Gaulle :
Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France... Le sentiment me l’inspire aussi bien que la raison.
Aurélien (1944) Louis Aragon :
La première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide.
Cent ans de solitude (1967) Gabriel García Márquez :
Bien des années plus tard, face au peloton d'exécution, le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l'emmena faire connaissance avec la glace.
Les Racines du mal (2003) Maurice G. Dantec :
Adreas Schaltzmann s’est mis à tuer parce que son estomac pourrissait.
Madame Bovary (1857) Gustave Flaubert :
Nous étions à l’étude, quand le Proviseur entra, suivi d’un nouveau habillé en bourgeois et d’un garçon de classe qui portait un grand pupitre.
Germinal (1885) Émile Zola :
Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d’une obscurité et d’une épaisseur d’encre, un homme suivait seul la grande route de Marchiennes à Montsou, dix kilomètres de pavé coupant tout droit, à travers les champs de betteraves.
Manifeste du Parti communiste (1848) Karl Marx et Friedrich Engels :
Un spectre hante l'Europe : le spectre du communisme.
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11/03/2009
Espèce d'anacoluthe!
Ce n'est pas seulement une injure du Capitaine Haddock,

" Exilé sur le sol au milieu des huées /
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher "
(Baudelaire, « L'Albatros » dans Les Fleurs du Mal)
Son but est alors de renforcer l'énoncé et de le mettre en valeur en créant un effet de surprise.
Autres exemples:
" Vous voulez que ce Dieu vous comble de bienfaits
Et ne l'aimer jamais ? "
(Racine, Athalie, I, 4.)
Mais le monde des ruptures syntaxiques s'avère beaucoup plus riche et précis que cela,
parmi les diverses anacoluthes existantes, on trouve en effet quelques figures de style au nom à coucher dehors...
- Le zeugma (rupture de la symétrie syntaxique):
le verbe y régit à la fois un complément d'objet et une subordonnée:
" Ah ! savez-vous le crime et qui vous a trahie ? "
(Racine, Iphigénie)
ou bien il régit une proposition infinitive et une conjonctive:
"Il lui a ordonné de se taire et qu'il lève haut les mains."
(C'est une construction stylistique qui, peu à peu, est passée dans le langage courant.)
- La tmèse (qui intercale un mot ou une expression, entre deux autres habituellement liés.)
1/disjonction syntaxique :
" Les hommes parlent de manière, sur ce qui les regarde, qu'ils n'avouent d'eux-mêmes que de petits défauts. "
(La Bruyère)
"Telles,immenses, que chacune Ordinairement/ se para D'un lucide contour..."
(Mallarmé)
2/disjonction sémantique :
" des pommes bien vieilles de terre "
- Le solécisme
L'exemple classique encore en usage de faute syntaxique dans la correspondance administrative :
(le sujet sous-entendu de la circonstancielle et le sujet de la principale sont différents)
" Dans l'attente de votre réponse, veuillez agréer, Monsieur l'assurance de mes sentiments les meilleurs… "
" Il s’est vu décerner le premier prix. "
(Bien sur, le plus souvent, il ne s'est pas vu en train décerner ce prix, mais en train de le recevoir.
C'est le contexte qui permet de comprendre le sens réel.)
- L’anastrophe
( renversement de l'ordre habituel des termes d'une expression ou d'une phrase )
" Le nez de Cléopâtre, s'il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé. "
(Blaise Pascal, Pensées)
(Ce procédé met l'esprit en attente...)
"D'amour vos beaux yeux, Marquis,mourir me font.
(Molière)
" Toutes les dignités que tu m'as demandées,
Je te les ai sur l'heure et sans peine accordées. "
( Corneille, Cinna)
"Jamais cela ne surviendra"
avec notamment les inversions grammaticales "sujet-verbe" , "sujet-complément" ou "verbe-complément".
« Il viendra quand viendront les dernières ténèbres. »
(Victor Hugo)
- L'anantapodoton
( consistant à omettre l'un des termes d'une expression alternative dans une phrase.)
" Pour les uns, c'est un grand homme, mais ça se discute. "
("pour les autres", attendu, ne vient pas)
"On trouve des erreurs dans ce document. D'autre part, certains mots sont illisibles. "
(id pour "D'une part")
22:29 Publié dans Livres, BD... | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, romans, figure de style, tintin | Facebook
23/02/2009
Créations textiles rétro décalées ...
Un nouveau site de mode alternative où l'on peut découvrir à mini prix et en pièces uniques (faites à la main à partir de tissus de récupération réincarnés pour une deuxième vie):
accessoires de mode, sacs, grigris , fanfreluches, pochettes, jupons et autres tuniques...
Rétro et ludique.
http:// lia-creation.fr/ site fermé depuis
Têtes de mort aux yeux en coeur y côtoient tapisserie, carreaux , rayures, pois et scénes champêtres.
















21:59 Publié dans Modes & Bijoux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jupes, jupons, sacs, tuniques, salopettes, mode, vêtements, pochette, stylisme, grigris | Facebook
02/02/2009
Caméo: le syndrôme d' Hitchcock
.
Un caméo (de " cameo appearance", formule apparue au XIX iéme dans l'univers théatral),est l'apparition fugace dans un film, (une piéce ou un récit) d'un acteur, d'une personnalité, de l'auteur ou du réalisateur.
C'est Hichcock qui a porté à son comble cette pratique ludique et sympathique.
Le caméo est avant tout un bref clin d'œil, la plupart du temps anecdotique et n'intervenant pas sur le cours de l'histoire.
Il est parfois ouvertement indiqué, mais peut aussi n'être décelable que par les seuls spectateurs avertis.
03:02 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cameo, cinema, hitchcock | Facebook
29/01/2009
Bois morts



01:52 Publié dans Dessins, art graphiques... | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bois morts, photos | Facebook
21/01/2009
Ernest Pignon-Ernest
Dans le style art pictural de rue, même si ce ne sont pas des anamorphoses, mais plutôt du trompe l'oeil, il faut citer Ernest Pignon-Ernest, artiste français né à Nice en 1942.
Ernest Pignon-Ernest a commencé par des dessins d'architecture.
« Depuis 25 ans, cet artiste d'origine niçoise réalise des interventions urbaines. Il procède chaque fois de la même manière. Il choisit une ville, par hasard, par défi ou par nécessité. Il marche longtemps, de jour et de nuit, dans les rues. Il s'imprègne des odeurs, des bruits, des couleurs, des matières qui l'entourent. Il s'immerge ensuite dans les livres, les récits, les romans qui parlent de l'histoire et des légendes qui s'y rattachent. Naples l'ancienne lui a offert ses matériaux denses, sa lumière brutale, son architecture baroque et son riche passé. »
Il a collé des images peintes, dessinées ou sérigraphiées sur du papier , contre les murs des cités, dans des cabines téléphoniques...
Les témoignages photographiques accentuent cette fusion et en gardent les traces. Ernest Pignon-Ernest dénonce l'art construit pour les musées et expositions.

ses murs de dessins taille réelle.
" J'ai tendance à penser que Naples, les Napolitains, leur mode de vie,
leur organisation, leur philosophie, constituent une espèce de conservatoire
vivant des valeurs de notre culture humaniste, la dernière tribu d'irréductibles,
disait Pasolini, inflexible face au rouleau compresseur du système anglo-saxon,
médiatique et libéral. La mort, ses représentations et les rites qu'elle suscite
depuis le fond des temps se rencontrent à chaque pa
s dans les rues... Je suis allé là-bas pour interroger notre culture. "



19:33 Publié dans Dessins, art graphiques... | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dessin, art de rue, ernest pignon | Facebook
15/01/2009
L'anamorphose...
Une anamorphose est la transformation réversible d'une image à l'aide d'un système optique (un miroir courbe le plus souvent) ou par un procédé géométrique.
En pratique, c'est donc une image déformée qui retrouve ses proportions d'origine quand on la regarde sous un certain angle ou réfléchie dans un miroir adapté.

Historiquement, l'anamorphose est née comme application des travaux de Piero della Francesca sur la perspective et les techniques de projection.

Certains artistes ont produit des œuvres par ce procédé créant des images déformées que l'on peut recomposer par un point de vue privilégié.
L'exemple le plus connu est surement le tableau Les Ambassadeurs de Hans Holbein le Jeune où l'anamorphose d'un crâne
au sol sépare les deux personnages.Cette forme étrange ne révèle sa vraie nature qu'en vue rasante, le peintre suggère par cette figure allégorique que l'existence terrestre est vaine, précaire et éphémère...












l'architecture et du trompe-l'œil que dans des utilisations publicitaires ou utilitaires,









00:52 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : anamorphose, dessin, perspective | Facebook
11/12/2008
Jeu de GO
Le jeu de go est surement le plus vieux de stratégie connu.
Il est né en Chine il y a plusieurs milliers d'années mais se joue aussi au Japon (depuis 1200 ans environ) ainsi qu'en Corée et au Viet-nam.
Depuis les années 60, il se répand en occident.
Le but du jeu est de construire avec des pions des territoires sur un plateau (le goban). Celui-ci est quadrillé de 19 lignes verticales et horizontales . Ce sont sur les intersections de ces lignes que les joueurs chacun à leur tour posent les pions (appelés pierres) .
A la fin d'une partie, on décompte les points de territoire et le plus grand nombre l'emporte.
Les joueurs se classent par niveau ce qui permet par le biais des handicaps à des joueurs de force différente de s'affronter dans des parties passionnantes.
Si les règles s'apprennent en quelques minutes, le jeu de go se dévoile au fil des parties d'une richesse infinie.

16:37 Publié dans Jeu de stratégie, énigmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook