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31/01/2017

Eric Buzzati 3/

Vaille que vaille

Elle se débat

Elle pique et elle mord

Shoote et bastonne.

A coups de boules, à corps et à cri

Elle s’élance, elle escalade

C’est un bolide , un projectile

Casaque, mongole, babiroussa

De ses bijoux elle a recouvert ses blessures

et

par son sourire elle éclabousse…

Comme le piétinement des chevaux

 

 

***


 

Tout papouasait l’ orgie simple

ses jambes, comme un ciseau

m’éluardisant,

s’enchevêtraient avec mes plumes.

Ses paroles comme un couteau

dardaient ma douceur de peau,

de mon âme le repos…

 

 

***

 

 

L’oiseau de mal augure

au bec jaune et poil noir

qui béquille dans les bars

et s’balance dans les arbres…

 

***

 

Et ce qui t’apparaît comme un enfer abominable totalement insupportable
te deviendra banal, quotidien, morne et lassant.

Et ce dont tu rêvais comme un paradis  enchanteur et fascinant
te deviendra banal, mortel, et sans saveur.

 

***

 

Toujours, encore et continuellement se détachent de nous des actes,

des paroles qui en s’éloignant parcourent des chemins d’une abracadabrante complexité.

En chacune de ces actions survit une parcelle de nous-même…

Qui reviendra un jour vers nous,
sous formes de rencontres inattendues, de chances, revers, coups du sort.

C’est nous même, ainsi, jour après jour, qui récoltons nos actions passées et semons nos futurs destins.

 

***

 

Vache juteuse de lait
Eve pâturante de lune
et ses croissants…

 

***

 

Tout peut arriver et vice versa…

 

 ***

 

Les murs, la pub, les télés ne diffusent qu’un seul toujours même message
une unique image, lisse et grise, l’informule magique
genre ratatam et badaboum

faites le! tout le monde le fait!


pensez le comme tous les autres
ou plus exactement ne pensez pas, croyez le puisqu’on vous le dit!

Je recule épouvanté, je m’écroule, je rampe.

 

@eric buzzati

28/01/2017

Eric Buzzati 2/

   

Dans l'aube ignée apparut l'ange à la gorge épicée...

En un rire insolent,

comme une ile levante étoile.

Avaleuse de tout et vomisseuse au loin,

telle une ève ivoirée urinant ses entrailles,

cette géante immergée était usée.

C'était demain.

 

 

****

 

 

Ça se bousculait comme sur un marché oriental.

Les uns eussent aimé lâcher leur jaguar

dans tes souterrains, tes passages secrets,

faire surgir leur boa dans ta luxuriance,

ta jungle humide et obscure,

faire fendre à leurs caïmans

les eaux de ton marigot,

la surface de ton Indus, ton Gange,

ton Brahmapoutre...

D'autres se seraient voulus poulains

dans tes écuries, ta prairie,

châmelon sous ta palmeraie, sur tes dunes...

Tous désiraient se planter en toi

comme un minaret dans ton Arabie

(c'est où , dites?)

comme un menhir dans ta terre sacrée

(ta Bretagne)...

Je fus le seul  pour laisser les loutres

plonger dans ton torrent.

 

 

****

 

 

Fontaine ou vase débordant

sur mon crâne d'auguste.

Mille oiseaux en colloque

gavés de champignons.

Averse sur le chêne

tout mélangé d'étoiles.

J'arrive chaviré dans un présent unique.

 

 

****

 

 

J'aimais voir les mots s'enfouir dans le papier
comme des graines dans la terre


mais de nos jours
tout saute en dehors des pages


tout explose
irradie
les indiens, les paradis...

 

****

 

Comme l'eau du désert
les yeux (ou) verts
la chaleur en hiver
 
 
***

Sous l'oblique étreinte du soleil
elle était là, chaude et vrombissante sous la main

comme un zinc prêt à décoller

vers une brêche ouverte
sur de verts immenses paradis...

 

****

Que devient notre esprit quand tombe notre corps en poussière?

 

 

@ eric buzzati

27/01/2017

Eric Buzzati 1/

 

 

 

« Il n’y a rien à dire mais par où commencer? »

 

*****

 

Un vide en toi attend l’éclair
mais rien toujours obstinément.

Dans l’épaisseur des jours
ne s’étire que ta patience
ne se déploie que ta lumière.

 

*****

 
 
L’automne est là, tiède et sensuel.
Des trombes d’eau déja ont déboulé
puis le vent a tout balayé.
 
Je déambule dans la forêt
parmi les arbres et les rochers.
Je vagabonde le nez par terre.
 
Du sol monte un peu de brûme.
Y a des girolles, des noix, des figues
y a toi qui te mêle à mes songes, féerique
comme un fruit d’or ,  une amanite,
miraculeuse, vénéneuse.
 
T’es mon champignon hallucinogène
ma préférée des mammifères
mon blues, ma samba…
 
Tes seins comme des oranges,
des cèpes, des tourterelles,
comme de la glaise entre les doigts.
 
Tes jambes en l’air, comme des marcassins
couchés dans l’humus, la boue, l’argile,
les feuilles chues…
 
 
 
 
*****
 
 
Les pieds pleins d’araignée
un ange blotti derrière moi
je chavire dans le nirvana
d’un toujours plus grand désarroi.

Sous l’averse légère des chiens
les gouttes au travers des parois
le piétinement des souris…

Rien à espérer, rien à craindre.

 

*****

                                                                                                            @eric buzzati

 

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