28/01/2017
Eric Buzzati 2/
Dans l'aube ignée apparut l'ange à la gorge épicée...
En un rire insolent,
comme une ile levante étoile.
Avaleuse de tout et vomisseuse au loin,
telle une ève ivoirée urinant ses entrailles,
cette géante immergée était usée.
C'était demain.
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Ça se bousculait comme sur un marché oriental.
Les uns eussent aimé lâcher leur jaguar
dans tes souterrains, tes passages secrets,
faire surgir leur boa dans ta luxuriance,
ta jungle humide et obscure,
faire fendre à leurs caïmans
les eaux de ton marigot,
la surface de ton Indus, ton Gange,
ton Brahmapoutre...
D'autres se seraient voulus poulains
dans tes écuries, ta prairie,
châmelon sous ta palmeraie, sur tes dunes...
Tous désiraient se planter en toi
comme un minaret dans ton Arabie
(c'est où , dites?)
comme un menhir dans ta terre sacrée
(ta Bretagne)...
Je fus le seul pour laisser les loutres
plonger dans ton torrent.
****
Fontaine ou vase débordant
sur mon crâne d'auguste.
Mille oiseaux en colloque
gavés de champignons.
Averse sur le chêne
tout mélangé d'étoiles.
J'arrive chaviré dans un présent unique.
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J'aimais voir les mots s'enfouir dans le papier
comme des graines dans la terre
mais de nos jours
tout saute en dehors des pages
tout explose
irradie
les indiens, les paradis...
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Sous l'oblique étreinte du soleil
elle était là, chaude et vrombissante sous la main
comme un zinc prêt à décoller
vers une brêche ouverte
sur de verts immenses paradis...
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Que devient notre esprit quand tombe notre corps en poussière?
10:45 Publié dans Nouvelles,poésies | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eric buzzati, poésie, paradis | Facebook
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