09/06/2012
Le juge Ti
Le juge Ti est un personnage littéraire inspiré de Di Renjie (ou Ti Jen Tsié), une figure historique qui vécut en Chine sous la dynastie des Tang, au VIIe siècle (de 630 à 700 environ).
L'extraordinaire capacité de déduction du juge Ti le rendit célèbre de son vivant, si bien qu'il entra dans les annales judiciaires chinoises. Il termina sa carrière comme ministre de l'impératrice Wu Zetian (624-705), seule impératrice de toute l'histoire de la Chine.
Il fut repris dès le XVIIIe siècle comme héros d'un roman policier chinois, par Dee Goong An (Trois affaires criminelles résolues par le juge Ti).
Ce texte fut redécouvert et traduit en anglais par le diplomate hollandais Robert van Gulik en 1946. Ce dernier, désireux de faire renaître le roman policier chinois traditionnel, écrivit lui-même une suite en dix-sept volumes aux aventures du juge Ti Jen-tsie , romans alliant rigueur historique et qualité littéraire.
Les 17 sont parus en livre de poches 10/18 donc très accessibles.
Encore plus près de nous, le personnage du juge Ti fut repris dans les années 1990 par deux Américains, Eleanor Cooney et Daniel Altieri, dans deux romans : L'Impératrice des mensonges et La Révolte des lettrés.
Un Français, Frédéric Lenormand, a ressuscité à son tour le juge Ti dans une série de romans toujours en cours aux éditions Fayard : Thé vert et Arsenic, Guide de survie d'un juge en Chine, Mort d'un maître de go, (dix-sept tomes parus à ce jour), dont les affaires s'intercalent entre celles écrites par Robert van Gulik (ce qui n'est pas le cas des romans écrits par Eleanor Cooney et Daniel Altieri, qui en sont totalement indépendants).
Un prolongement plus moderne (la femme du juge s'y émancipe quelque peu , jusqu'à enquêter elle aussi...) mais dans le même esprit que la série de Van Gulik: c'est çà dire agréable mélange entre recherche historique et fiction policière...
Plus récemment Zhu Xiaodi ,un auteur chinois vivant aux États-Unis, a écrit un recueil de courtes histoires intitulé Les Nouvelles Affaires du juge Ti (Tales of Judge Dee) en 2006 et un autre Français, Sven Roussel, nous a donné La Dernière Enquête du juge Ti.
Les enquêtes écrites par le diplomate néerlandais Robert Van Gulik (né à Zutphen 1910 – La Haye 1967) retranscrivent sa passion pour la culture chinoise.
Le contexte historique y est fidèlement dépeint.Il n’hésite pas à référencer ses sources dans sa postface (documents anciens etc...) et à apporter des explications sur les circonstances historiques.
Ce qui permet de mieux comprendre ( et de façon progressive au fil des enquêtes) certaines particularités de la pensée chinoise.
A noter que le film de Hark Tsui (2010) Détective Dee: le mystère de la flamme fantôme est inspiré par le personnage du juge TI.
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08/06/2012
Les drones
Entendu hier 7 Juin sur France-info:
"Portrait d'un redoutable tueur en série... (le maître des drones)
Il n'a qu'une obsession : liquider. En presque quatre ans, il a déjà des dizaines de morts sur la conscience, sans doute plus. C'est un tueur redoutablement intelligent et organisé : avant de choisir une cible, il l'étudie soigneusement, et même dit-on avec un soin maniaque.
Ce psychopathe suit toujours le même rituel macabre : sur son bureau, il étale un jeu de cartes, on les appelle "les cartes de baseball". Sur chacune de ces cartes qui sont en fait des fiches, une biographie plus ou moins détaillée, une photo. Le bureau sur lequel sont posées ces fiches mortelles n'est pas n'importe quel bureau, il est sans doute ovale, le tueur s'appelle Barack Obama." .../...
"A la fin du processus, avec son jeu de "cartes de baseball", c'est Barack Obama qui a le dernier mot et qui désigne ceux qui entrent sur la "kill-list", la liste des cibles, ceux qui doivent mourir. A ce moment-là, des drones décollent à l'autre bout du monde, en Afghanistan, au Yemen ou en Somalie. Le dernier vol mortel d'un drone, au début de la semaine, a fait une quinzaine de morts, dont le numéro deux d'Al-Qaïda."
D'après le livre "Tuer ou capturer", de Daniel Klaidman, journaliste d'investigation réputé qui est aussi l'un des meilleurs spécialistes américains du terrorisme.
Edit le 8/6
Polémique : Les révélations du New York Times sur les assassinats ciblés de militants islamistes et les cyberattaques contre l'Iran ont déclenché une violente polémique à Washington, où la Maison-Blanche pourrait être amenée à rendre des comptes sur ces fuites censément «orchestrées» pour faire apparaître Obama comme un "dur, courageux et impliqué" en cette période préélectorale (et ce, au mépris de la "sécurité" nationale US).
01:26 Publié dans Politique, Science | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : drone, obama, assassinat politique, terrorisme d'état | Facebook
07/06/2012
Passage de Vénus...
Quelques jours après l'éclipse annulaire du Soleil obscurci par la Lune, c'est au tour de Vénus, (plus lointaine donc plus petite en vue apparente) de venir passer en ombre chinoise devant le Soleil...
On ne parle pas d'éclipe dans ce cas étant donnée la taille apparente minuscule au regard du Soleil.
Ce "transit" vu ce 6 Juin 2012 depuis New York:
L'orbite de Vénus étant inclinée d'environ 3 degrés par rapport à celle de la Terre autour du Soleil, ces "transits" sont assez rares.
Ils surviennent par paires espacées de huit ans.
Ces couples d'événements sont eux-mêmes séparés, une fois de 122 ans, l'autre de 105 ans - le tout formant un cycle de 243 ans.
L'alignement Soleil-Vénus-Terre de cette nuit du 6 Juin est le second du XXIe siècle, après celui observé en juin 2004, qui avait eu lieu en bas du Soleil.
Le précédent couple de phénomènes est survenu en 1874 et 1882 et il faudra attendre 2117 et 2125, puis 2247 et 2255, 2360 et 2368, etc.
Vue en accéléré depuis l' observatoire solaire (Solar Dynamics Observatory) développé par la NASA et lancé le 11 février 2010:
23:57 Publié dans Notes diverses, Science | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vénus, éclipse, transit, conjonction, soleil | Facebook
05/06/2012
Le "Grand Pitt" dit "le Régent"...
Ce diamant est considéré comme le plus beau de la Couronne de France et a longtemps été le symbole de la royauté.
Le Régent a été découvert en Inde en 1698,
la légende dit qu'il aurait été dérobé par un esclave travaillant dans les mines du Grand Moghol (dans les ruines du royaume de Golconde).
Celui-ci aurait caché la pierre brute dans le bandage d'une blessure (qu'il se serait infligée) et l'aurait échangé contre sa liberté (ou sa vie), non pas directement avec le capitaine de vaisseau anglais Thomas Pitt, comme cela est souvent résumé, mais avec un soldat.
De là, la gemme voyagera jusqu'à Madras, sur la côte est de l'Inde, dans les bagages d'un marchand.
Appelé durant des années le "Grand Pitt", cette pierre devint enfin le "Régent" lorsqu'en 1717 le Régent Philippe d'Orléans en fit l'acquisition. Il fut monté avec le Sancy sur la couronne exécutée pour le sacrement de Louis XV en 1722.
Ensuite il fut démonté et serti sur diverses parures. Jusqu'à la fin de son règne, Louis XV aurait porté ce diamant sur son chapeau.
En 1792, peu après le renversement de la monarchie, il disparut lors du vol du Garde-meuble national (fameux vol des joyaux de la Couronne) dans la nuit du 13 au 14 septembre 1792, mais a été retrouvé le 9 décembre 1793, caché dans la charpente d'une maison .
Le Régent servit par deux fois à garantir des emprunts contractés pour financer les armées de la Révolution qui assureront de nombreuses victoires sous Bonaparte.
Le Premier Consul considéra la pierre comme un talisman et se l'appropria en 1800 pour la faire sertir sur son glaive consulaire, puis sur le pommeau de son épée d'apparat lorsqu'il fut sacré empereur en 1804.
Après son abdication, l'impératrice emporta le Régent, à l'instar des autres diamants de la couronne, en Autriche. Son père, l'empereur François Ier d'Autriche, l'obligea à les restituer à Louis XVIII, qui les ramena à Paris en 1815.
Le Régent fut monté sur la couronne de Charles X en 1824. Napoléon III le fit ensuite porter par Eugénie sur trois bijoux différents. Fort heureusement, il échappa sous la IIIe République à la vente aux enchères des joyaux de la Couronne. On peut l'admirer aujourd'hui dans la galerie d'Apollon du musée du Louvre.
Le Régent est encore considéré aujourd'hui comme le plus beau diamant du monde. Sa couleur est de la « première eau » (c'est-à-dire parfaitement blanche).
04:05 Publié dans Modes & Bijoux, Notes diverses, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le régent, diamant, grand pitt, pitt, napoléon, charles x, couronne de france, thomas pitt | Facebook