Aguigui

 

"Quand tu n'as besoin de rien, tu es tout de suite servi"

 

 

André Dupont, dit Aguigui Mouna, est né le 1er octobre 1911 en  Haute-Savoie et mort le 8 mai 1999 à Paris.

Considéré comme « le dernier amuseur public de Paris » et « un sage des temps modernes ».

Cavanna disait de lui : « Mouna, c’est une manif à lui tout seul. »

 

Sa philosophie fut un mélange d’antimilitarisme, d'anarchisme et d’écologisme. Il a mené campagne contre le travail des enfants dans le tiers monde et pour l'aide aux réfugiés du Chili, et il a été l'un des premiers à s'opposer au programme nucléaire de la France.

Digne successeur de  Diogène pour les uns, ou pour d'autres de Ferdinand Lop , lui qui proposait de prolonger le boulevard Saint-Michel jusqu'à la mer (et dans les deux sens) afin que les étudiants puissent se baigner plus souvent.

Pour beaucoup, Mouna était tout simplement un apôtre de la bonne humeur.

Résistance non violente, duran adam...

La résistance non violente (dite passive) consiste à utiliser toute possibilité non violente pour accomplir des objectifs sociaux ou politiques au travers de protestations diverses...

Marche pacifique, boy-cott économique , désobéissance civile (comme le « satyagraha » proné par Gandhi)  , etc...

Une résistance par inertie au lieu d' un antagonisme actif.

C'est la forme d'action la plus simple et la plus naturelle de masses populaires désarmées face à des oligarchies (même déguisées en démocratie). La forme d'action intelligente du faible contre le fort, de manière générale.

Avec le Net  et la diffusion instantanée des images, l'originalité, l'humour ou la justesse des symboles peuvent frapper vite au coeur de chacun.

Si hélas beaucoup des mouvements spontanés et révolutionnaires récents se sont avérés assez vite manipulés voire fabriqués par de généreux et ambigus sponsors extérieurs, cela ne doit pas empêcher de saluer l'irruption ici ou là d'une vraie créativité spontanée dans la contestation face aux pouvoirs en place, en général, et abusifs en particulier.

 

Spectaculaire initiative individuelle symbolique (au sens réel et fort de ce mot):

en chemise blanche, droit, immobile, imperturbable, Erdem Gündüz, chorégraphe, est venu braver le gouvernement de Recep Erdogan le lundi 17 juin sur la place Taksim  (haut lieu de la contestation récente à Istanbul et  interdite de manifestation).

      Homme debout :  Duran adam (en turc).

L'acte est simple, c'est le plus simple possible, et en langage des signes , universel: "j'arrête, je proteste, je ne suis pas d'accord, je ne marche plus, mais je suis là, je suis debout, je résiste, je m'oppose, etc..".

Il est simple, à la fois doux et fort, humble et fier, masculin et féminin, celui d'un guerrier et celui d'un sage.

C'est un vrai geste de combat , pacifique et spirituel. A la portée de l'individu, sans intermédiaire, mais à portée collective également. Donc très flexible d'emploi.

A comparer avec l'arme du boycott économique individuel malheurement très peu pratiqué (alors que c'est surement le moyen d'action le plus puissant à la portée des peuples actuellement puisque les élections ne proposent généralement que des mauvais choix).

D'ailleurs depuis quelques jours il est repris abondamment comme le montre ce site qui recense les hommes et femmes debouts , ici , beaucoup dans divers quartiers d'Isatanbul mais aussi un peu partout dans le monde : Moscou, Las Vegas, Zürich, Prague, New York, Toronto, Ankara, Bruxelles, Londres, Oxford etc...

Petits groupes ou individus, hommes femmes ou enfants...