11/01/2017
Alep libérée (les habitants)
Je reposte ici un article du Saker francophone ( site alternatif d'information à connaître absolument) présentant la traduction du témoignage de Jan Olberg , photographe allemand présent à Alep, sur son blog.
"Pour la plupart des médias, des commentateurs et des politiciens occidentaux, cela ne faisait aucun doute : Alep est tombée (de nouveau) aux mains du « régime », du « dictateur ». Ils se sont concentrés sur les civils et les rebelles modérés, comme ils les appellent, tués dans les dernières heures de la bataille autour d’Alep orientale, qui était occupée depuis mi-2012.
J’étais là – autant à l’est qu’à l’ouest d’Alep – quand c’est arrivé. J’étais dans le quartier Hanano d’Alep, sa vieille ville et dans la ville industrielle de Shaykh Najjar.
Je marchais dans les rues et je pouvais parler à n’importe qui et photographier ce que je voulais, personne ne me guidant vers des personnes particulières.
Ces images sont réelles, elles sont authentiques.
Voila ce que j’ai vu et entendu."
Suite de la traduction de cet article
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Alors même qu'Alep a été libérée, et que bon nombre de journalistes français ont mis de l'eau dans leur vin, ou pris conscience de leur aveuglement, beaucoup (de politiques, journalistes, artistes) continuent de rester dans un déni étrange ...
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Mais JF Kahn dans un article (Syrie, une victime de plus : la crédibilité médiatique)
de Marianne du 3 Janvier reconnait ces mensonges (même s'il essaie de les justifier)
"Concernant la Syrie, une vision, purement idéologique, s’est substituée à la prise en compte objective d’une situation qui échappait totalement au confort intellectuel d’un tel schématisme binaire.
Aussi respectable et même juste soit-elle, une cause justifie-t-elle que, pour la défendre, on abolisse le réel à partir du moment où il devient dérangeant, jusqu’à se construire un monde complètement imaginaire ?
Le cas syrien est certes moins limite. Il n’en était pas moins louable, a priori, de se déclarer solidaire d’une rébellion qui entendait lutter contre une implacable dictature. Est-ce à dire qu’il convenait de plier totalement, comme on l’a fait, le réel à une vision manichéenne que rien de dérangeant ne devait brouiller ? L’approche journalistique devait-elle à ce point se transformer en approche ultra militante ?
La façon dont certains grands médias ont rendu compte de cette épouvantable tragédie correspondait de moins en moins à la vérité complexe de ce drame.
Pour des raisons sans doute respectables, on s’est de plus en plus raconté des histoires, auto-intoxiqué. Une vision, purement idéologique, s’est substituée à la prise en compte objective d’une situation qui échappait totalement au confort intellectuel d’un tel schématisme binaire."
etc...
Ajout ultérieur:
Lettre ouverte de Pierre Le Corf ...
extrait:
".../Quel que soient les pays où ils ont été utilisés, les vidéos et contenus créés par les djihadistes et partisans, parfois montés de toute pièce, ont été diffusés en prime time par nos médias, instrumentalisant la mort et la souffrance des gens vivant au milieu des combats, l’amour et la compassion de ceux qui regardaient ces images. Comme les terroristes, nous avons vendu tellement de peur que personne ne s’est rendu compte que ces contenus avaient tous une visée et étaient créés en conséquence, sans jamais donner une voix aux civils concernés, sinon à des partisans ou combattants (je précise que les civils pouvaient difficilement s’offrir du pain, alors une caméra et surtout un réseau internet 3G c’était le bout du monde, coutant l’équivalent de 5 kilos de viande). À défaut d’avoir le nombre de combattants pour détruire le gouvernement, nous avons complété notre impact sur le conflit en jouant sur les sentiments pour influencer l’opinion publique et son consentement tacite dans ce conflit./..."
01:37 Publié dans Histoire, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alep | Facebook
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