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18/04/2018

Intermède

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Tubular bells

 

Mike Oldfield's
-Steve Hillage
-Fred Frith
-Mick Taylor
-Mike Ratledge
-Terry Oldfield

 

Mike Oldfield est âgé de dix-sept ans lorsqu'il entreprend de composer une véritable symphonie rock.

Il est alors bassiste et guitariste au sein du groupe The Whole World, qui accompagne Kevin Ayers. Au début de 1971, il enregistre, de façon artisanale, une démo où tous les grands thèmes de l'album sont déjà, pour la plupart, construits et enchaînés. Dans les mois qui suivent, il ne trouve aucune maison de disques prête à publier un album sans paroles chantées ni batterie. À l'automne 1971, Mike Oldfield rencontre des membres de Virgin (à l'époque seulement distributeur de disques), en train de démarrer le nouveau studio d'enregistrement The Manor, près d'Oxford, et leur soumet sa maquette. Ce n'est seulement qu'un an plus tard, quand Richard Branson a décidé de lancer un nouveau label discographique, qu'il est recontacté, signé et admis à enregistrer pendant les jours où le studio n'est pas loué. Mike Oldfield a alors dix-neuf ans.  (wikipédia)

 

Tubular Bells est le premier album du musicien britannique Mike Oldfield.

Album de musique purement instrumentale, c'est une des plus grosses ventes des années 1970 au Royaume-Uni et le succès fondateur de l'empire Virgin.

Le thème introductif est mondialement célèbre comme thème caractéristique du film L'Exorciste.

L’intrication quantique a lieu à la fois dans le temps et l’espace

Le monde quantique révèle parfois d’étranges phénomènes. L’un des processus décrit par la mécanique quantique et activement étudié par les physiciens est l’intrication quantique. Deux particules intriquées ne forment plus qu’un seul système solidaire dans l’espace… mais aussi dans le temps. 

 

Durant l’été 1935, les physiciens Albert Einstein et Erwin Schrödinger ont entretenu une riche et vive correspondance épistolaire à propos des implications théoriques de la naissante mécanique quantique. Ils se sont principalement entretenus sur ce que Schrödinger appellera plus tard « l’intrication » : lorsque deux systèmes quantiques (par exemple des particules) sont intriqués, ils ne forment alors plus qu’un seul système unique partageant le même espace mathématique – la mesure de l’un entraîne instantanément la mesure de l’autre.

Jusqu’à sa mort, Einstein est resté persuadé que l’intrication révélait l’incomplétude de la mécanique quantique. Schrödinger, quant à lui, pensait qu’elle représentait la caractéristique majeure de cette nouvelle physique ; pour autant, il ne l’a pas accepté facilement. « Je sais, bien sûr, comment cet hocus pocus fonctionne mathématiquement, mais je n’aime pas ce genre de théorie » écrivait-il à Einstein le 13 juillet 1935.

En 1935, Einstein et ses collègues publient des travaux sur l’intrication conduisant au principe de « non-localité » de la mécanique quantique – un étrange lien doit exister entre les deux particules intriqués. Le père de la relativité parlera même « d’action fantomatique à distance ». Aujourd’hui, l’intrication a été testée avec succès à plusieurs reprises, sur des distances toujours plus grandes.

L’aspect non-local de la mécanique quantique concerne généralement la spatialité de l’intrication. Mais existe-t-il également une « non-localité temporelle » ? Une étude de l’université hébraïque de Jérusalem de 2013 a répondu par l’affirmative en montrant que deux photons n’ayant jamais coexisté pouvaient être intriqués. De précédentes expériences avaient déjà montré des corrélations temporelles dans l’intrication en utilisant une technique appelée « échange d’intrication » permettant de retarder la mesure de l’une des deux particules intriquées.

intrication temporelle

Mais le physicien Eli Megidish et ses collègues sont allés encore plus loin en démontrant l’établissement

de l’intrication entre des photons n’ayant jamais coexisté. Pour ce faire, il ont tout d’abord créé une paire

de photons « 1-2 » intriqués (étape I). Ensuite, ils ont mesuré la polarisation (direction de l’oscillation

lumineuse) du photon 1, faisant ainsi disparaître ce dernier (étape II). Les physiciens ont par suite

envoyé le photon 2 à travers le dispositif, tout en créant une nouvelle paire de photons intriqués

 « 3-4 » (étape III).

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Xenia Fedorova

Xenia Fedorova  la jeune patronne de la chaîne russe RT France, est accusée par l'Elysée de participer activement à la vague des « fake news ». Elle défend au contraire son offre d'information « alternative ». Un entretien décapant. (source Les Echos)

©Samuel Kirszenbaum pour Les Echos Week-End

Main de fer glacée dans un gant de velours soyeux ? Placide, bras croisés et regard candide, Xenia Fedorova toise son visiteur derrière ses longs cils courbés. À seulement 37 ans, la présidente et directrice de l'information de RT (ex-Russia Today) affiche le flegme des vieux briscards de l'info rompus aux coups tordus. Espionne, simple James Bond Girl à la sauce moscovite, ou cosaque de l'info sabre au clair ? Dans son bureau d'angle vitré du quai du Point du Jour, à la limite entre Paris et Boulogne, dans la même tour que BBC Worldwide France, la patronne de RT France reprend sa respiration. Comme un félin prêt à bondir ? Celle qui a été stigmatisée comme l'émissaire de la machine à « fake news » du Kremlin par Emmanuel Macron, en mai dernier, se voit plutôt en startupeuse frugale. Et se défend bec et ongles.

« Nous ne sommes pas un organe de propagande ou d'influence. C'est une vision démodée. Je pense qu'on veut nous faire taire. Nous ne sommes toujours pas autorisés à suivre les conférences de presse de l'Elysée », s'insurge Xenia Fedorova, un mois après le lancement de la version française de RT sur le réseau de Free. Elle affirme apporter une offre inédite et utile. « Je suis de plus en plus sceptique sur les médias traditionnels qui traitent tous les mêmes sujets avec les mêmes angles. 'Le Monde' et 'Le Figaro', comme la plupart des grands médias, publient beaucoup de copier-coller des dépêches de l'AFP, Reuters ou AP. Nous voulons promouvoir une approche alternative de l'info : c'est pourquoi nous avons créé Ruptly [agence de contenus vidéos, NDLR] à Berlin. Initialement, notre modèle était assez proche de CNN, mais désormais nous voulons créer notre propre modèle en mettant l'accent sur le 'live' et le direct », insiste celle qui a rejoint RT il y a douze ans déjà.

Dès 2005, Xenia Fedorova a participé au lancement de RT en langue anglaise, à Moscou. Elle voulait être diplomate, mais devient finalement journaliste, comme sa mère. Cinquième d'une famille de sept enfants, elle a perdu très jeune son père, scientifique de l'armée dans le domaine spatial. Après des études de journalisme à Moscou et un MBA à la School of Creative leadership de la Steinbeis University à Berlin, elle devient productrice spécialisée sur l'international. Son principal mentor - même si elles ont le même âge - est la pétulante Margarita Simonian, fille d'un modeste réparateur de frigos arménien devenue l'ambitieuse patronne du groupe RT, proche du président Poutine. « Je continue à apprendre tous les jours auprès d'elle », murmure-t-elle avec déférence.


 

« Longuement préparée pour le rôle »

©Francois Mori/AP/SIPA

Pourquoi l'a-t-on retenue ? « Je suis douée pour lancer des start-up. J'ai l'expérience des projets compliqués. J'imagine que c'est pour cette raison que j'ai été choisie. » « Elle fait partie des bébés Simonian et a été préparée à ce rôle depuis longtemps : elle n'a pas été sélectionnée pour sa connaissance de la langue ou des codes français », estime l'universitaire Cécile Vaissié, auteur des Réseaux du Kremlin en France (éditions Les Petits Matins), en notant que le lancement de RT France a même été repoussé pour lui permettre de perfectionner son français, encore très limité, alors que son anglais est impeccable. « Lorsqu'on aborde des sujets importants, je préfère parler en anglais pour éviter les malentendus », s'excuse la journaliste.

« Xenia Fedorova défend clairement une approche incisive pour se démarquer du politiquement correct des médias mainstream », la défend Alexandra Kamenskaya, ex-cheffe du bureau parisien de l'agence publique RIA Novosti à Paris, l'ancêtre de Sputnik, l'agence multimédia issue de la réorganisation de l'information russe en 2014. « Ce n'est pas au président à décider qui est journaliste ou qui ne l'est pas ! » tempête de son côté l'économiste russophile Jacques Sapir, qui anime sur la chaîne une émission avec Jean-Marc Sylvestre. La présidente de RT France a bien besoin d'alliés dans la guérilla qui l'oppose aux hommes du président Macron. «Il faut être vigilant mais il ne faudrait pas diaboliser RT a priori. Attendons de voir leur traitement de l'info », estime Caroline Janvier, jeune députée de LREM (La République en marche), qui préside le groupe d'amitié franco-russe à l'Assemblée nationale. En revanche, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, compare volontiers la chaîne au site ultraconservateur américain Breitbart News et s'agace, en privé, que la chaîne russe ait pu chercher à nouer des conventions de stages avec diverses écoles de journalisme, y compris celle de Sciences Po.

« Nos débuts ont été très difficiles, soupire Xenia Fedorova. Les discussions avec le CSA [Conseil supérieur de l'audiovisuel, NDLR] ont été longues. La chute du rouble nous a ralentis et j'ai dû quitter la France pour l'Allemagne où j'ai dirigé Ruptly pendant un an et demi. Je pensais que l'Allemagne était le pays le plus bureaucratique et le moins flexible en Europe et j'ai découvert que ce n'était pas le cas. » Elle reconnaît qu'après le désistement d'Hélène Carrère d'Encausse en septembre 2017, la formation du comité d'éthique de la chaîne imposé par le CSA a été laborieuse - Jean-Luc Hees, l'ex-patron de Radio France, l'ex-ministre LR Thierry Mariani, la diplomate Anne Gazeau-Secret, et les journalistes Jacques-Marie Bourget et Majed Nehmé l'ont récemment rejoint.

Au nom des grands principes

Mais aujourd'hui est venu le temps de la riposte. D'abord la réponse aux accusations : « Tous les grands médias ont répandu des fake news sur le fait que nous diffusions des rumeurs sur l'homosexualité d'Emmanuel Macron. Or, nous n'avons jamais donné la parole à Nicolas Dhuicq [l'ancien député LR avait évoqué le soutien d'un 'très riche lobby gay' à Emmanuel Macron, NDLR]. Nous ne sommes pas Sputnik, nous ne faisons même pas partie de la même organisation, même si l'Etat finance les deux. » Elle n'a de cesse d'éviter tout amalgame avec le site douteux, au format plus tabloïd, dirigé en France par Nathalie Novikova, autre « bébé » RT. « C'est comme si on blâmait Radio France pour ce que diffuse France Télévision », tente de convaincre Xenia Federova. Reste que Cécile Vaissié assure du contraire : « Ils essaient de distinguer les deux, mais c'est la même maison. » De son côté, la directrice de Sputnik France, Nathalie Novikova, insiste sur le fait que le site qu'elle dirige n'a pas relayé les « rumeurs » évoquées par Sputnik International sur Macron.

Au sujet du projet de loi anti-fake news, annoncé par Emmanuel Macron le 3 janvier, elle prévient : « C'est un projet dirigé contre vous, pas seulement contre nous. Nous sommes un excellent prétexte dans cette affaire. Le plan du gouvernement va bien au-delà de ce qu'ils disent. Qui va décider ce que sont les fake news ? Bien sûr nous allons souffrir en tant que médias alternatifs, mais c'est surtout une nouvelle étape dans la réduction de la liberté de la presse en France. » Elle va jusqu'à invoquer - le plus sérieusement du monde - les « exemples du passé en Union soviétique ».

Dans l'immédiat, RT France poursuit ses discussions avec Orange et SFR en vue d'élargir sa diffusion. « Mais tout dépendra des pressions qu'ils subiront », affirme sa présidente, décidément dans une posture de bouc émissaire.

                                                                                   ***

Il suffit de cliquer (ou double-cliquer) sur la vidéo pour l'avoir en grand écran et pouvoir lire les sous-titres.

17/04/2018

Robert Fisk à Douma

Robert Fisk est un journaliste britannique né le 12 juillet 1946.Grand reporter et correspondant au Proche-Orient du journal The Independent.

Il a publié un nombre important de livres sur la révolution iranienne, des guerres du Liban, du Golfe, d'Afghanistan, de l'invasion de l'Irak en 2003, du Kosovo et d’Algérie. Fisk a reçu plus de récompenses pour son travail de journaliste que n’importe quel autre grand reporter britannique.Il n’hésite pas à se rendre dans des zones en guerre pour obtenir des informations de première main, et a suffisamment de crédibilité pour écrire des choses qui fâchent.

Le site Les Crises a traduit le reportage exclusif de Robert Fisk, qui a enquêté à Douma.

Source : Robert Fisk, The Independent, 16/04/2018

Exclusif : Robert Fisk rend visite à la Clinique syrienne au cœur d’une crise globale.

C’est l’histoire d’une ville appelée Douma, un endroit putride, ravagé, plein d’immeubles résidentiels défoncés, et où se trouve une clinique souterraine dont les images de souffrance ont permis à 3 des plus grandes puissances du monde occidental de bombarder la Syrie la semaine dernière. Il y a même un docteur sympa en blouse verte qui, alors que je le localise justement dans cette même clinique, me dit avec entrain que la vidéo du « gaz » qui a horrifié la planète – malgré tous les sceptiques – est absolument authentique.

Les récits de guerre, cependant, ont pour habitude de tourner au cauchemar. Et ce même médecin-chef syrien de 58 ans ajoute ensuite une chose profondément dérangeante : les patients, dit-il, ont été exposés non pas à du gaz, mais à un manque d’oxygène (hypoxie) dans les tunnels jonchés de déchets, et dans les sous-sols où ils vivaient, au cours d’une nuit de grand vent et de bombardements intensifs qui ont déclenché une tempête de poussière.

Tandis que le docteur Assim Rahaibani énonce cette conclusion extraordinaire, il est important d’observer qu’il n’est pas, de son propre aveu, un témoin lui-même, et que bon angliciste, il se réfère 2 fois aux djihadistes armés de Jaish el-islam [l’armée de l’Islam] à Douma comme à des terroristes, l’expression du régime qui désigne ses ennemis, et un terme utilisé par beaucoup de gens partout en Syrie. Ai-je bien entendu ? Quelle version des événements sommes-nous supposés croire ?

Par malchance aussi, les médecins de garde lors de cette nuit du 7 avril sont tous les 2 à Damas, afin d’apporter leurs indices de preuve à une enquête sur les armes chimiques, qui devra tenter de fournir une réponse définitive à cette question dans les semaines à venir.

Entretemps, la France a dit qu’elle avait « la preuve » que des armes chimiques avaient été utilisées, et les médias US ont cité des sources qui attestaient aussi ce fait. L’Organisation des Casques Blancs a aussi déclaré que ses partenaires sur le terrain traitaient 500 patients « présentant des signes et des symptômes correspondants à une exposition à des substances chimiques toxiques. »

Au même moment, les inspecteurs de l’OPCW, [Organisation pour l’Interdiction des Armes chimiques OIAC], sont dans l’impossibilité de parvenir ici sur le site de l’attaque au gaz alléguée, apparemment parce qu’ils n’avaient pas les bonnes autorisations de l’ONU.

Avant d’aller plus loin, les lecteurs doivent savoir que ce n’est pas le seul récit qui a cours à Douma. Il y a beaucoup de gens avec qui j’ai discuté au milieu des ruines qui déclarent qu’ils n’ont jamais cru à ces histoires de gaz – qui ont été fabriquées, disent-ils, par les groupes islamistes armés. Ces djihadistes d’un genre particulier ont survécu sous un déluge d’obus, en vivant dans les logements d’autres gens, et dans de vastes et larges tunnels équipés de routes souterraines creusées dans la roche par des prisonniers à l’aide de pioches sur 3 niveaux sous la ville. Je me suis promené dans 3 d’entre eux hier, des couloirs immenses faits de roche naturelle qui contenaient encore des roquettes russes – oui, russes – et des voitures carbonisées.

Ainsi, l’histoire de Douma n’est donc pas qu’une histoire de gaz ou pas, comme l’affaire en a l’air. Il s’agit de celle de milliers de gens qui ont choisi de ne pas évacuer la zone dans des bus la semaine dernière, aux côtés des combattants avec lesquels ils étaient forcés de vivre comme des troglodytes pendant des mois afin de survivre. Je me suis promené dans cette ville assez librement hier, sans soldats, sans policiers ou garde du corps qui scrute mes pas, juste 2 amis syriens, un appareil photo et un carnet. Parfois je devais escalader des remparts de plus de 6 mètres, ou gravir comme des murs de terre. Heureux de trouver un étranger parmi eux, plus heureux encore que le siège de la ville soit enfin terminé, la plupart ont le sourire ; enfin ceux dont vous pouvez voir les visages bien sûr, parce qu’à Douma, un nombre surprenant de femmes portent le hijab noir qui couvre tout leur corps.

Je me suis d’abord rendu à Douma en tant que membre d’un convoi de journalistes sous escorte. Mais une fois qu’un général ennuyeux nous eût annoncé sur le parvis d’une mairie démolie « Je n’ai pas d’informations. » – ce foutu langage officiel arabe d’une utilité remarquable – je me suis éclipsé. Plusieurs autres reporters, la plupart syriens, en firent autant. Même un groupe de journalistes russes – tous en treillis militaire – s’écarta du groupe.

Je pus rejoindre au bout d’une courte marche le docteur Rahaibani. Depuis la porte de sa clinique souterraine – appelée « Point 200 », dans la géologie bizarre de cette ville partiellement enterrée – il y a un couloir qui descend. C’est là où il m’a montré son hôpital inférieur, et les quelques lits où une petite fille pleurait tandis que des infirmières s’occupaient d’une coupure au-dessus de son œil.

« J’étais avec ma famille dans le sous-sol de ma maison, à 300 mètres d’ici au cours de la nuit. Mais tous les docteurs ici savent ce qui s’est passé. Il y avait un bombardement intense [par les forces gouvernementales] et les avions survolaient toujours Douma la nuit – mais cette nuit-là, il y avait du vent et des nuages de poussière gigantesques se sont engouffrés dans les sous-sols et les caves où les gens vivent. Des personnes qui souffraient d’hypoxie, en manque d’oxygène, commencèrent à arriver ici. C’est alors que quelqu’un à la porte, un « Casque Blanc », cria « Gaz ! », et ce fut la panique. Les gens se mirent à s’asperger d’eau les uns les autres. Oui, la vidéo a été filmée ici, elle est authentique, mais ce que vous voyez, ce sont des gens qui souffrent d’hypoxie – et non d’empoisonnement au gaz. »

Le correspondant pour le Moyen Orient de l’INDEPENDENT Robert Fisk dans l’un des tronçons de tunnels déblayé sous Douma par des prisonniers des rebelles syriens (yara Ismail)

Bizarrement, après avoir bavardé avec plus de 20 personnes, je me suis retrouvé incapable d’en trouver une seule qui montre le moindre intérêt pour le rôle que Douma avait pu jouer dans le déclenchement des attaques occidentales. En fait, 2 m’ont même dit qu’elles ignoraient qu’il y avait un lien.

Mais c’est un monde étrange dans lequel je me suis aventuré. 2 hommes, Hussam et Nazir Abu Aishe, me confièrent qu’ils étaient incapables de me dire combien de personnes avaient été tuées à Douma, bien que le second eût admis qu’il avait un cousin qui avait été exécuté par Jaish el-Islam [l’armée de l’Islam], pour avoir été suspecté d’être « proche du régime ». Ils haussèrent les épaules lorsque je les interrogeai sur les 43 personnes censées avoir péri lors de l’infâme attaque de Douma.

Les Casques Blancs – les secouristes médicaux déjà célèbres en occident mais dont la propre histoire présente des recoins intéressants – ont joué un rôle désormais bien connu durant les combats. Ils sont en partie financés par le Foreign Office [Ministère des Affaires Etrangères britannique], et la plupart des bureaux locaux étaient administrés par des hommes de Douma. J’ai retrouvé leurs bureaux démolis pas très loin de la clinique du docteur Rahaibani. Un masque à gaz trainait sur un container de nourriture avec un œil percé, et une pièce était occupée par une pile d’uniformes camouflés très sales. Mise en scène ? Je me le suis demandé mais j’en doute. L’endroit était jonché de capsules, d’équipements médicaux hors d’usage, et de dossiers, de lits et de matelas.

Bien sûr que nous devons écouter leur version des faits, mais ce ne sera pas le cas ici : Une femme nous a dit que tous les membres des Casques Blancs à Douma avaient abandonné leur Quartier Général et choisi de prendre les bus affrétés par le Gouvernement et protégés par les Russes, pour rejoindre la province rebelle d’Idlib avec les groupes armés, lorsque la trêve fut négociée.

Les étalages étaient ouverts, il y avait une patrouille de la Police militaire russe – un ajout optionnel lors de tout cessez-le-feu en Syrie à présent – et personne ne s’était même donné la peine d’investir les sous-sols de la prison islamiste interdite près du Square des Martyrs où les victimes étaient supposées être décapitées. Le complément de Police civile est fourni par le Ministère de l’Intérieur – ils portent de façon étrange des vêtements militaires – et ils sont surveillés par les Russes qui eux-mêmes peuvent – ou pas- être sous surveillance des seconds. Là encore, mes questions sérieuses sur le gaz furent accueillies avec ce qui sembla être une authentique perplexité.

Comment se pourrait-il que des réfugiés en provenance de Douma arrivés jusque dans les camps de Turquie aient pu décrire une attaque au gaz dont personne aujourd’hui à Douma ne semble se souvenir ? Je me suis dit, alors que je marchais dans les tunnels entrecroisés de ces misérables prisonniers, que les citoyens de Douma vivaient si isolés les uns des autres depuis si longtemps que « l’information » au sens que nous lui prêtons, n’avait tout simplement aucune signification pour eux. « La Syrie n’en produit pas comme la démocratie à la Jefferson » – comme j’aime cyniquement à le dire à mes collègues arabes – et c’est effectivement une dictature impitoyable, mais pas au point d’intimider ces gens heureux de voir des étrangers parmi eux, et de les empêcher de réagir avec quelques paroles de vérité. Alors que m’ont-ils dit ?

Ils m’ont parlé des islamistes sous le pouvoir desquels ils ont été obligés de vivre. Ils m’ont parlé de la façon dont les groupes armés avaient volé des logements aux civils pour se prémunir du gouvernement syrien et des bombardements russes. Les [islamistes de] Jaish el-Islam avaient brûlé leurs bureaux avant de fuir, mais les constructions massives qu’ils avaient édifiées à l’intérieur des zones de sécurité avaient été presque toutes réduites en bouillie par les raids aériens. Un colonel syrien que j’ai rencontré derrière l’une de ces constructions m’a demandé si je voulais me rendre compte de la profondeur de ces tunnels. Je me suis arrêté au bout de 2 kilomètres, lorsqu’il me fit observer en langage codé que « ce tunnel pourrait aussi bien mener jusqu’à la Grande Bretagne. » Ah oui… Mme May, me dis-je, dont les frappes aériennes ont été si intimement liées à ce lieu de tunnels et de poussière… Et de gaz ?

Source : Robert Fisk, The Independent, 16/04/2018

Traduit par BR pour le site www.les-crises.fr.

L'addiction au portable prévue en 1947...

 

 

Assez troublant extrait d'un documentaire intitulé "La télévision oeil de demain", réalisé en 1947 par JK Raymond Millet, et basé sur une oeuvre pré-existante signée René Barjavel.

Dans cette archive de plus de 60 ans , l'omniprésence des Smartphones et autres portables était annoncée...

Röyksopp

Röyksopp  (en français : vesse-de-loup) est un groupe de musique norvégien formé en 1998 et composé de Svein Berge et Torbjørn Brundtland, originaires de Tromsø.

Le groupe a affirmé sa place sur la scène électronique avec son premier album, Melody A.M..

Au fil de ses albums, Röyksopp a abordé différents genres se raccrochant à l'électronique et la musique afro-américaine. Le groupe est également connu pour ses performances travaillées lors de ses concerts, aux accents parfois perçus comme excentriques.

Reportage à Douma de journalistes américains

 

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 source: http://www.oann.com/oan-investigation-finds-no-evidence-o...

Les journalistes américains de OAN Investigation n’ont pas trouvé de preuves d’une attaque chimique à Douma

One America News Network , également connu sous le nom de One America News , est une chaîne de télévision par câble conservatrice américaine lancée le 4 juillet 2013 et détenue par Herring Networks, Inc. Le siège social du réseau est à San Diego, en Californie , et exploite un bureau de nouvelles à Washington, DC  et à New York .

Initialement lancé dans le but de cibler un public conservateur et de centre-droit ,  OAN affirme avoir pour objectif de diffuser une couverture d'information nationale et internationale crédible tout au long de la journée.  Cette chaine est connue pour sa couverture pro- Trump et certains reportages dissidents.

"Un journaliste américain de OAN, Pearson Sharp, a visité la ville déchirée par la guerre de Douma, à l'extérieur de la capitale Damas, à la recherche de preuves d'une attaque chimique. Cependant, les résidents nient les allégations d'une attaque, et disent qu'il a été organisé pour aider les rebelles à s'échapper."

Ayant visité Douma pour retrouver des signes d’usage d’armes chimiques, des journalistes américains n’ont pas réussi à recueillir de preuves confirmant que l’attaque chimique avait réellement eu lieu.

Pearson Sharp, un journaliste de la chaîne qui s'est rendu à Douma avec des représentants des autorités syriennes, a annoncé en direct qu'il s'était entretenu avec les habitants de la ville et que personne n'avait confirmé que l'attaque en question avait eu lieu.

«J'ai parlé avec une dizaine d'habitants de la région qui se trouve dans le quartier où l'attaque présumée aurait eu lieu. Personne parmi ces gens-là, avec lesquels j'ai parlé, ne m'a dit qu'il avait entendu parler ou qu'il avait vu quelque chose concernant l'attaque chimique. Ils ont dit que ce jour-là, tout était comme toujours dans ce quartier et qu'ils n'avaient rien remarqué d'extraordinaire», a-t-il expliqué.

Il poursuit en disant avoir interrogé encore 40-50 personnes dans la ville sans que personne n'ait rien entendu relativement à cette «attaque».

«Lorsque je leur ai demandé ce que c'était, à leur avis, comme attaque, ils m'ont appris que c'était une mise en scène, organisée par les radicaux qui occupaient la ville à ce moment-là. (…) Quand j'ai demandé pourquoi, ils m'ont répondu que les radicaux étaient désespérés et qu'ils avaient besoin d'une astuce pour fuir l'armée syrienne qui leur mettait la pression», a précisé M.

 

Dans le même temps, le journaliste a expliqué qu'il avait pu visiter le lieu où cette attaque présumée se serait déroulée mais qu'il n'avait pu retrouver aucune preuve. Par la suite, M. Sharp s'est rendu dans un hôpital qui se trouvait sous le contrôle de radicaux. Il est rentré dans la chambre filmée dans les vidéos où des «victimes» de l'attaque chimique présumée auraient été emmenées.

«J'ai parlé avec l'un des médecins. (…) Ce jour-là, lors de l'attaque, il était de service. J'ai demandé ce qu'il avait vu. Il m'a répondu que c'était une journée ordinaire mais qu'il y avait beaucoup de poussière. Beaucoup de gens sont venus se plaindre de toux et d'irritations des voies respiratoires. Mais aucun autre symptôme n'a été signalé. (…) Soudain, un groupe d'inconnus est arrivé en criant qu'une attaque chimique s'était produite. Ils ont apporté des personnes qui, comme ils l'affirmaient, étaient affectées et se sont mis à les asperger d'eau. (…) Les médecins ont commencé à s'en occuper tandis que des inconnus filmaient cette scène», a relaté le journaliste.

Se référant à des témoins, Pearson Sharp a expliqué que dès que ces inconnus ont terminé de filmer, «ils sont partis et tout s'est arrêté là».

«Le médecin a dit que lorsque les patients y étaient [à l'hôpital], il n'a vu aucun symptôme d'une attaque chimique. (…) Les personnes qui sont venues avaient l'air être en forme», a-t-il ajouté.

 

Le journaliste a également souligné qu'il avait interrogé les habitants au sujet de «l'opposition modérée» qui contrôlait la ville.

«Ils ont dit qu'il n'y avait pas d'opposition modérée mais il y avait des personnes qui les faisaient mourir de faim. (…) Les radicaux ne leur donnaient ni nourriture, ni médicaments. Ils gardaient tout pour eux et si quelqu'un se plaignait, ils le tuaient ainsi que sa famille», a-t-il annoncé.

Comme l'a indiqué Pearson Sharp, les habitants remercient le Président syrien d'avoir libéré la ville.
Dans le même temps, le journaliste a affirmé que lors de sa visite à Douma, c'est lui qui interrogeaient les personnes avec qui il s'entretenait.

«Ce n'est pas la propagande dont on nous accuse. Ce sont simplement les faits que nous avons découverts sur place et ce que nous avons vu de nos propres yeux», a-t-il conclu.