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08/07/2022

Un conseil de Jo Dispensa


Petite vidéo de Jo Dispensa expliquant la technique pour ressentir l'émotion du futur avant qu'il ne devienne réalité. (Cela recoupe assez bien les explications de Philippe Guillemant).



Le chant du cygne (l'agonie de l'Occident).


Article de Thierry Meyssan sur le site Réseau Voltaire (Source)

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Le président Joe Biden et le Premier ministre Boris Johnson lors du sommet du G7 à Elmau (Allemagne).

Les sommets du G7 en Bavière et de l’Otan à Madrid devaient annoncer la punition par l’Occident du Kremlin pour son « opération militaire spéciale en Ukraine ». Mais, si l’image donnée a mis en avant celle de l’unité des Occidentaux, la réalité atteste de leur déconnexion des réalités, de leur perte d’audience dans le monde et en définitive de la fin de leur suprématie.

Alors que les Occidentaux se persuadent que l’enjeu est en Ukraine, le monde le voit affronter le « piège de Thucydide » [1]. Les relations internationales continueront-elles à s’organiser autour d’eux ou deviendront-elles multipolaires ? Les peuples jusqu’ici soumis s’affranchiront-ils et accéderont-ils à la souveraineté ? Sera-t-il possible de penser autrement qu’en termes de domination globale et de se consacrer au développement de chacun ?

Les Occidentaux ont imaginé un narratif de l’« opération militaire spéciale » russe en Ukraine qui fait l’impasse sur leur propre action depuis la dissolution de l’Union soviétique. Ils ont oublié leur signature de la Charte de la Sécurité européenne (dite aussi déclaration d’Istanbul de l’OSCE) et la manière dont ils l’ont violée en faisant adhérer un à un presque tous les anciens membres du Pacte de Varsovie et une partie des nouveaux États post-soviétiques. Ils ont oublié la manière dont ils ont changé le gouvernement ukrainien en 2004 et le coup d’État par lequel ils ont placé au pouvoir à Kiev des nationalistes bandéristes en 2014. Ayant fait du passé table rase, ils accusent la Russie de tous les maux. Ils refusent de remettre en question leurs propres actes et considèrent, qu’à l’époque, ils sont passés en force. Pour eux, leurs victoires font le Droit.

Pour préserver ce narratif imaginaire, ils ont déjà fait taire les médias russes chez eux. On a beau se prétendre « démocrates », il vaut mieux censurer les voix discordantes avant de mentir.

Ils abordent donc le conflit ukrainien, sans contradiction, en se convaincant qu’ils ont le devoir de juger seuls, de condamner et de sanctionner la Russie. En faisant chanter de petits États, ils sont parvenus à obtenir un texte de l’Assemblée générale des Nations-unies qui semble leur donner raison. Ils envisagent maintenant de démanteler la Russie comme ils l’ont fait en Yougoslavie et ont tenté de le faire en Iraq, en Libye, en Syrie et au Yémen (stratégie Rumsfeld/Cebrowski).

Pour ce faire, ils ont commencé à isoler la Russie de la Finance et du Commerce mondial. Ils ont coupé son accès au système SWIFT et aux Lloyds, l’empêchant d’acheter et de vendre tout autant que d’assurer son transfert de marchandise. Ils pensaient ainsi provoquer son effondrement économique. De fait, le 27 juin 2022, la Russie s’est avérée incapable d’honorer une dette de 100 millions de dollars et l’agence de notation Mody’s l’a déclarée en défaut de paiement [2].

Mais cela n’a pas eu l’effet escompté : tout le monde sait que les réserves de la Banque centrale russe regorgent de devises et d’or. Le Kremlin a payé les 100 millions, mais n’a pas pu les transférer en Occident du fait des sanctions occidentales. Il les a placés sur un compte bloqué où ils attendent leurs débiteurs.

Pendant ce temps, le Kremlin qui n’est plus payé par les Occidentaux s’est mis à vendre sa production, notamment ses hydrocarbures, à d’autres acheteurs, particulièrement à la Chine. Les échanges ne pouvant plus être effectués en dollars le sont en d’autres monnaies. Par conséquent, les dollars que leurs clients utilisaient d’habitude refluent vers les États-Unis. Ce processus avait déjà commencé il y a plusieurs années. Mais les sanctions unilatérales occidentales l’ont brutalement accéléré. L’énorme quantité de dollars qui s’accumule aux USA y provoque une hausse des prix massives. La Réserve fédérale fait tout son possible pour la partager avec la zone euro. La hausse des prix se propage à grande vitesse sur tout le continent ouest-européen.

La Banque centrale européenne n’est pas un organisme de développement économique. Sa mission principale est de gérer l’inflation à l’intérieur de l’Union. Constatant qu’elle ne peut absolument pas ralentir la brusque hausse des prix, elle tente de l’utiliser pour diminuer sa dette. Les États membres de l’Union sont donc invités à compenser, par des baisses d’impôts et des allocations, la baisse du pouvoir d’achat de leurs « citoyens ». Mais c’est un cercle sans fin : en aidant leurs citoyens, ils se lient les pieds et les mains à la Banque centrale européenne, ils s’enchaînent un peu plus aux dettes US et s’appauvrissent encore.

Il n’y a pas de remède à cette inflation. C’est la première fois en effet que l’Occident doit éponger les dollars que Washington a imprimé avec insouciance durant des années. La hausse des prix en Occident correspond au coût des dépenses impériales des trente dernières années. C’est aujourd’hui et aujourd’hui seulement que l’Occident paye ses guerres de Yougoslavie, d’Afghanistan, d’Iraq, de Libye, de Syrie et du Yémen.

Jusqu’à présent les États-Unis tuaient tous ceux qui menaçaient la suprématie du dollar. Ils ont pendu le président Saddam Hussein qui la refusait et ont pillé la Banque centrale iraquienne. Ils ont torturé et lynché le guide Mouamar el-Kadhafi qui préparait une nouvelle monnaie panafricaine et ont pillé la Banque centrale libyenne. Les sommes gigantesques amassées par ces États pétroliers ont disparu sans laisser de traces. On a seulement vu des GI’s embarquer des dizaines de milliards de dollars emballés dans de grands sacs-poubelles. En excluant la Russie des échanges en dollar, Washington a lui-même provoqué ce qu’il redoutait tant : le dollar n’est plus la monnaie de référence internationale.

La majorité du reste du monde n’est pas aveugle. Elle a bien compris ce qui se passe et s’est précipitée au Forum économique de Saint-Pétersbourg, puis a tenté de s’inscrire au sommet virtuel des Brics. Elle réalise —un peu tard— que la Russie a lancé le « Partenariat de l’Eurasie élargie », en 2016 et que son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, l’avait solennellement annoncé à l’Assemblée générale de l’Onu, en septembre 2018 [3]. Durant quatre ans, quantités de routes et de chemins de fer ont été construits pour intégrer la Russie dans les réseaux des nouvelles « routes de la soie », terrestres et maritimes, imaginés par la Chine. Il a donc été possible de déplacer en quelques mois les flux de marchandise.

Le reflux des dollars et le déplacement des flux de marchandise provoquent une hausse plus marquée encore du prix des énergies. La Russie, qui est l’un des premiers exportateurs d’hydrocarbures au monde, a vu ses revenus augmenter considérablement. Sa monnaie, le rouble, ne s’est jamais aussi bien portée. Pour y faire face, le G7 a fixé un prix plafond du gaz et du pétrole russe. Il a ordonné à la « communauté internationale » de ne pas payer plus cher.

Mais la Russie ne va évidemment pas laisser les Occidentaux fixer les prix de ses produits. Ceux qui ne veulent pas les payer aux prix du marché ne pourront pas les acheter et aucun client n’a l’intention de se priver pour faire plaisir aux Occidentaux.

Le G7 tente d’organiser, au moins au plan intellectuel, sa suprématie [4]. Cela ne fonctionne plus. Le vent a tourné. Les quatre siècles de domination occidentale sont terminés.

En désespoir de cause, le G7 a prit l’engagement de résoudre la crise alimentaire mondiale que sa politique a provoqué. Les pays concernés savent ce que les engagements du G7 veulent dire. Ils attendent toujours le grand plan de développement de l’Afrique et autres miroirs aux alouettes. Ils savent que les Occidentaux ne peuvent pas produire les engrais azotés et qu’ils empêchent la Russie de vendre les leurs. Les aides du G7 sont uniquement des pansements sur des jambes de bois chargés de les faire patienter et de ne pas remettre en question les principes sacrés du libre-échange.
Le sommet de l’Otan à Madrid était une manifestation d’unité et de puissance. Mais ses Etats membres étaient convoqués pour signer ce que Washington et Londres avaient décidé pour eux. Leur unité n’était qu’une forme de servitude dont beaucoup songeaient à s’affranchir.

La seule option possible pour le sauvetage de la domination occidentale, c’est la guerre. Il faut que l’Otan parvienne à détruire militairement la Russie comme jadis Rome avait rasé Carthage. mais c’est trop tard : l’armée russe dispose d’armes bien plus sophistiquées que l’Occident. Elle les a déjà expérimentées depuis 2014 en Syrie. Elle peut à tout instant écraser ses ennemis. Le président Vladimir Poutine a exposé devant ses parlementaires, en 2018, les progrès stupéfiants de son arsenal [5].

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Le sommet de l’Otan de Madrid était une belle opération de communication [6]. Mais ce n’était que le chant du cygne. Les 32 États membres ont proclamé leur unité avec le désespoir de ceux qui craignent de mourir. Comme si de rien n’était, ils ont d’abord adopté une stratégie pour dominer le monde durant les dix prochaines années, désignant la « croissance » de la Chine comme un sujet de préoccupation [7]. Ce faisant ils ont admis que leur but n’est pas d’assurer leur sécurité, mais bien de dominer le monde. Ils ont alors ouvert le processus d’adhésion de la Suède et de la Finlande et envisagé de s’approcher de la Chine avec, pour commencer, une possible adhésion du Japon.

Le seul incident, rapidement maîtrisé, aura été la pression turque qui a contraint la Finlande et la Suède à condamner le PKK [8]. Incapables de résister, les États-Unis ont lâché leurs alliés, les mercenaires kurdes en Syrie et leurs leaders à l’étranger.

Sur ce, ils ont décidé de multiplier par 7,5 la Force d’action rapide de l’Otan, en la faisant passer de 40 000 à 300 000 hommes, et de la stationner à la frontière russe. Ce faisant ils ont violé une fois de plus leur propre signature, celle de la Charte de la Sécurité en Europe, en menaçant directement la Russie. En effet, celle-ci n’a pas la possibilité de défendre ses immenses frontières et ne peut assurer sa sécurité qu’en veillant à ce qu’aucune force étrangère n’installe de base militaire à ses frontières (stratégie de la terre brûlée). D’ores et déjà, le Pentagone fait circuler des cartes prospectives du démantèlement de la Russie qu’il espère mettre en œuvre.

L’ancien ambassadeur russe à l’Otan et actuel directeur de Roscosmos, Dmitry Rogozin, leur a répondu en publiant sur son compte Telegram les coordonnées de tir des centres de décisions de l’Otan, salle du sommet de Madrid comprise [9]. La Russie dispose de lanceurs hypersoniques, pour le moment impossibles à intercepter, qui peuvent porter une charge nucléaire en quelques minutes sur le siège de l’Otan à Bruxelles et sur le Pentagone à Washington. Pour qu’il n’y ait pas de méprise, Sergueï Lavrov a précisé, faisant allusion aux Straussiens, que les décisions martiales de l’Occident n’étaient pas prises par les militaires, mais au département d’État US. C’est lui qui serait la première cible.

La question est donc : les Occidentaux joueront-ils le tout pour le tout. Prendront-ils le risque d’une Troisième Guerre mondiale pourtant déjà perdue, juste pour ne pas mourir seuls ?

Thierry Meyssan

Notes
1] Destined For War : Can America and China escape Thucydides’s Trap ?, Graham T. Allison, Houghton Mifflin Harcourt (2017).

[2] « Government of Russia : Missed coupon payment constitutes a default », Moody’s, June 27, 2022.

[3] “Remarks by Sergey Lavrov to the 73rd Session of the United Nations General Assembly”, by Sergey Lavrov, Voltaire Network, 28 September 2018. « Onu : naissance du monde post-occidental », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 2 octobre 2018.

[4] « Communiqué des chefs d’Etat et de gouvernement du G7 d’Elmau », Réseau Voltaire, 28 juin 2022.

[5] “Vladimir Putin Address to the Russian Federal Assembly” by Vladimir Putin, Voltaire Network, 1 March 2018. « Le nouvel arsenal nucléaire russe rétablit la bipolarité du monde », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 6 mars 2018.

[6] « Ce qu’il faut retenir du Sommet de l’OTAN 2022 à Madrid », Réseau Voltaire, 29 juin 2022.

[7] « OTAN 2022 Concept Stratégique », Réseau Voltaire, 29 juin 2022.

[8] “Turkiye, Sweden, Finland Memorandum”, Voltaire Network, 28 June 2022.

[9] « La Russie menace les centres de décision occidentaux », Réseau Voltaire, 28 juin 2022.

07/07/2022

L'impératrice...

06/07/2022

Le mythe de la contamination épidémique.

Sur le site Kairos Pierre Chaillot démonte le principal modèle mathématique utilisé (propagation exponentielle de la soi-disant contamination) lors des "épidémies".

Il propose une hypothèse alternative avec la corrélation entre courbe des décès et courbe des températures.

(Dans la SÉRIE: Covid-19: fabrique de la panique et braquage des comptes publics, épisode 5.)

https://www.kairospresse.be/le-mythe-de-la-contamination-...


« Des groupes de gens sont malades parce qu’il ont vécu la même chose en même temps et c’est tout. On n’a pas besoin de ce principe de contamination qui n’a jamais été prouvé ».

Iliona

05/07/2022

Guerres et économie

Posté sur son blog le 4 Juillet 2022 par Jp Petit, un bon résumé des divers types de guerre, dont on voit aujourd'hui l'apothéose chaotique.

(source https://www.jp-petit.org/nouv_f/videos_liens/Liens_et_videos.htm)

Pour un état, il y a de multiples façons de mener ce qu'on peut qualifier d'actions de guerre. Les guerres ne sont jamais présentées comme des actions agressives. D'ailleurs le terme "ministre de la défense" a progressivement remplacé celui de "ministre de la guerre". Quant aux guerres, elles sont présentées comme menées, c'est bien connu, pour préserver les intérêts de nations, pas ceux de petits groupes d'hommes (...).

La première façon plus conventionnelle de mener une guerre est de faire se battre ses propres soldats dans une région frontalière, comme ce fut le cas lors de la première guerre mondiale. Opération hautement dommageable humainement et matériellement, pour la nation impliquée, quoique profitable pour les vendeurs d'armes.

La seconde est d'envoyer se battre et se faire tuer ses propres soldats sur des terres étrangères, comme ce fut le cas dans les différents conflits qui se situèrent en terre afghane.

La troisième formule consiste à envoyer se faire tuer les citoyens d'autres pays, comme c'est le cas actuellement en Ukraine.

La quatrième consiste à contraindre un ennemi potentiel à consentir des dépenses de plus en plus lourdes pour sa défense comme le firent les Américains vis à vis de l'URSS jusqu'à ce que cette charge entraîne l'effondrement de celle-ci. Durant les vingt années qui viennent de s'écouler l'Amérique les USA tentèrent de reconduire cette stratégie, qui leur avait si bien réussi, en dénonçant les accords SALT, où les deux grandes puissances s'interdisaient de se doter d'armes anti-missiles. Les dépenses liées au fait de se doter d'un tel "bouclier" auraient une fois encore été telles que la Russie, incapable de se payer à la fois "le beurre et les canons" se serait effondrée à son tour. Mais les Russes échappèrent à ce piège en développant et secret des armes nouvelles, hypersoniques, révolutionnaires, ainsi que des drones sous-marins opérant à très grandes profondeur et grande vitesse, capables de percer toutes ces défenses. La "parité stratégique" fut donc rétablie avec un budget de dépenses militaires dix fois inférieur à celui de Etats-Unis. La Chine pourra évoluer dans ce sens si s'instaurent entre elle et la Russie des accords stratégiques et de transferts de technologies adéquats.

La cinquième façon de mener une guerre est de mettre en oeuvre des sanctions d'ordre économique contre une autre nation, appuyées par des actions similaires menées par des alliés. L'efficacité est alors discutable, car elles ne frappent que les populations civiles, comme ce fut le cas vis à vis de l'Iran.

La sixième façon de mener une guerre se situe sur le plan de l'idéologie et se mène dans la sphère médiatique. Hitler, se déplaçant en avion et utilisant la radio, usa très efficacement d'une telle "arme", avec le succès que l'ont sait. Le complément consiste évidemment, soit à supprimer physiquement toute possibilité d'opposition (assassinats, camps d'internement), soit de discréditer celle-ci, en diffusant entre autre de fausses informations. Cette guerre médiatique est essentielle pour "fabriquer l'ennemi" et dresser sa population contre celui-ci. Pour pouvoir user d'une telle "arme" toute oligarchie, dans tous pays, devra au préalable s'assurer un contrôle médiatique sans faille (ce qui est pratiquement le cas en France).

La septième façon, est de soutenir chez l'ennemi tout mouvement d'indépendance, de nature ethnique (ou/et) religieuse, afin d'affaiblir celui-ci, quitte à ce que ce soutien puisse à terme se traduire par l'émergence de mouvements similaires, contre ses propres citoyens, ou ressortissants, ou corps expéditionnaire, voire sur son propre sol.

La huitième façon se situe sur le terrain monétaire. La monnaie est un instrument de conquête, d'hégémonie. On peut dominer, dans un conflit, en faisant s'effondrer la monnaie d'un adversaire. On peut mener des conquêtes en contraignant d'autres pays a accepter sa monnaie comme "monnaie de référence". Le prêt est aussi une arme terrible. En soudoyant des chefs d'états et des responsables politiques on peut alors amener des pays à s'endetter. Quand le constat de la faillite s'impose il est alors aisé de monnayer un "soutien", une "aide", contre des avantages concernant les matières premières produites dans le pays "cible", son industrie, les taxes, les flux commerciaux et la main d'oeuvre locale. On peut ainsi mener des actions neo-coloniales et s'approprier de larges fraction des forces vives d'un pays avec ... du papier.
En quoi le fait de posséder "la monnaie de référence" donne-t-il un avantage majeur ? Tout accroissement de la masse monétaire par le pays qui la détient (et fait marcher la planche à billets) est automatiqement générateur d'inflation (voir l'Economicon) . Si l'usage excusif la dite monnaie imposée, le phénomène se trouve "dilué" à une échelle panétaire. Le pays dominant fait alors payer par l'ensemble de ses économies le prix de cette opération de "fausse monnaie" que représente toute impression de nouveaux billets. Si d'autres monnaies concurrencent cette monnaie dominante, cette dernière peut se voir refusée par des partenaires économiques. L'effet de "dilution" ne pourra alors plus s'opérer : si le dollar cesse d'être une monnaie de référence, qui ne pourra dès lors plus circuler qu'à l'intérieur des USA, toute création de nouveaux "billets verts" entraînera immédiatement l'inflation à l'intérieur du pays .


La neuvième se situe sur le terrain de la production industrielle est des activités commerciales. L'arme repose alors sur modicité du poids salarial, la capacité d'organisation et de gestion du transport de produits manufacturés. Sur ce terrain le "dominant" absolu est la Chine. Il est moins coûteux (et plus rapide!) en France de commander quelque chose en Chine qu'aux fournisseurs de son propre pays. L'impact est évidemment le déséquilibre des balances commerciales et l'effondrement de l'industrialisation locale (en France, la démonstration n'est plus à faire).

La dixième relève d'actions prédatrices menées, non par un pays, mais relevant de l'union des oligarchies de plusieurs pays. C'est ce que mènent "les dirigeants de l'Union Européenne", non élus. L'adoption d'une monnaie commune supprime toute possibilité de spéculation monétaire entre ressortissants des différents pays membres, comme ce fut le cas dans le passé, ce qui est un point positif. La généralisation de l'interdiction pour les pays de "faire marcher la planche à billets" en imposant (traité de Maaschrift du 1° janvier 1994) que toute création de monnaie se traduise par un emprunt "sur les marchés internationaux", auprès des systèmes bancaires, s'oppose à tout accroissement incontrôlé de la masse monétaire, générateur d'inflation (voir l'Economicon). L'avantage présenté est la maîtrise de la masse monétaire qui est censée croître en même temps que l'activité économique (dans l'idée d'une "croissance théorique idéale" de 3%). En échange de "prêts à taux variables, allant jusqu'au taux zéro", "d'aides", on peut alors contraindre les dirigeants d'un pays à "accroître sa rentabilité" en réduisant ses dépenses sociales et en autorisant "la libre circulation des personnes et des biens", ceci permettant aux investisseurs d'implanter des activités industrielles et commerciales dans des zones à plus faibles coûts salariaux. présentée commes une politique visant à l'intérêt collectif, elles profitent en fait aux oligarchies des pays membres, "où les riches de viennent de plus en plus riches et les pauvres de plus de plus pauvres". La France est un exemple d'une telle retombée. Le but ultime est évidemment la Mondialisation, présentée comme stabilisatrice, globalement bénéfique, et inévitable.

Le conflit ukrainien marque une date historique, celle de la brutale et complète faillite de ce mouvement de mondialisation. Les sanctions économiques, si elles profitent au USA, vont se retourner dramatiquement contre les pays européens qui les auront appliquées. Sur le plan monétaire, au lieu de s'effondrer, comme ce qui était visé, le rouble se maintient. La situation entraîne une réorientation drastique des flux énergétiques, en particulier la cessation d'exportation d'hydrocarbures depuis la Russie vers l'Europe, (et ... le Japon!) et leur redirection (rapide, moins de 2 ans) vers la Chine et l'Inde. La situation économique et monétaire mondiale se radicalise. Encore dépendante de ses exportations en direction des pays européens, la Chine modère ses propos, avançant ses pions à pas feutrés. Une de ses démarches a consisté à monter son stock d'or à 24.000 tonnes, le plus important du monde, au fins d'appuyer sa propre monnaie, le Wuan, sur celui-ci. La Russie mène de son côté le même mouvement de discrète thésaurisation, dans le même but ultime : entraîner la chute du dollar en tant que monnaie de référence. Car là est est point faible des Etats-Unis. Dans le passé deux actions militaires, terriblement dommageables, humainement, socialement et économiquement, ont sanctionné des velléités de rebellion (Saddam Hussein voulait se faire payer son pétrole en euros, Khadafi voulait créer une monnaie africaine). Les USA réalisent que leur principal ennemi n'est pas la Russie, mais la Chine, dont ils dénoncent ... l'impérialisme économique !

Si l'existence des arsenaux nucléaires des uns et des autres ne rendait pas les choses si compliquées et dommageables, une III° guerre mondiale aurait déjà éclaté, ou serait sur le point de naître.
J'ai été très lié d'amitié avec feu François Meyer, professeur de philosophie de la faculté des lettres d'Aix en Provence, où je fus également enseignant, à l'époque où il existait encore ... d'authentiques philosophes. En 1974 celui-ci publia cet ouvrage :

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Meyer avait récolté toutes les données concernant les différentes croissances possibles (nombres d'êtres humains au mètres carré, consuméristes, environnementales, pollution, etc) à une époque où l'intérêt pour ces questions était à peine naissant. On était deux ans après la publication du rapport du club de Rome, en 1972, signalant "que la croissance aurait nécessairement une limite". Meyer voyait dans toutes ces croissances une évolution exponentielle avec des constantes de temps très voisines. La conclusion de cette étude était l'émergence d'une situation ingérable que Meyer situait en ... 2024. En 1974 c'était loin ...

Il semble que notre planète entre, sur tous les plans (y compris celui des connaissances scientifiques) dans une phase critique majeure de son évolution. Et si cela se confirmait ce que je pense, cela signifierait qu'il existerait une possibilité de prédire des évènements des décennies à l'avance, en analysant simplement des chiffres, ce que Meyer avait fait.