13/02/2014
1+1=0
07:33 Publié dans Dessins, art graphiques..., Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gag, fun, humour, égalité | Facebook
Novlangue
Le mot, masculin, novlangue est la traduction française d'Amélie Audiberti pour le mot anglais Newspeak inventé par George Orwell dans son roman 1984 (publié en 1949). Il désigne la langue officielle d’Océania, pays fictif où se déroule ce roman.
Ce langage a pour but de favoriser la parole officielle et d'empêcher l'expression de pensées critiques ou décalées.
Syme, responsable du dictionnaire dans ce roman :
"—Nous détruisons chaque jour des mots, des vingtaines de mots, des centaines de mots. Nous taillons le langage jusqu’à l’os."
"— Ne voyez-vous pas que le véritable but du novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? À la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer. "
Une des techniques consiste à supprimer toutes les nuances de la langue pour ne conserver que des concepts manichéens afin d' éliminer toute réflexion élaborée.
Si tu n'es pas pour, tu es contre, il n'y a pas de milieu.
Ce type de simplification binaire permet de favoriser les raisonnements émotionnels, et d'éliminer tout débat argumenté, toute discussion dépassionnée.
Or une mauvaise maîtrise de la langue rend les gens manipulables puisque la pensée dépend des mots dont on dispose.
Dit avec humour:
***
Hors du contexte de ce roman, le mot novlangue est, depuis, passé dans l'usage courant (au féminin, par analogie avec "la" langue) et il désigne péjorativement tout langage destiné à déformer ou à distordre une réalité.
En ce sens on peut le rapprocher de la langue de bois qui en usant d'amalgames, de flou artistique et de lieux communs tend à endormir l'assistance, à dissimuler une impuissance ou à éviter certains sujets.
Les deux s'opposent au langage de vérité et participent aux discours des idéologies dominantes.
Ce fut le cas dans la Russie soviètique, ou dans n'importe quelle dictature mais c'est encore le cas dans notre monde libéral "démocratique".
La novlangue s'illustre particulièrement de nos jours en écoutant ou en lisant les représentants des gouvernements en place et leurs relais (notamment les principaux médias alignés).
Voir ci-dessous quelques exemples réels du langage gouvernemental actuel:
La novlangue utilise divers procédés et techniques pour empêcher ou altèrer tout vrai débat critique et diaboliser les opposants:
-Inversion ou perversion du sens de mots qui peuvent signifier le contraire de ce qu’ils exprimaient auparavant (ex: gauche pour droite, citoyen pour consommateur, sécurité pour répression, réforme pour déconstruction, terroriste pour résistant, libération pour annexion, etc.)
-Eléments de langage et marqueurs répétitifs que martèle l’idéologie dominante (valeurs de la république, débat démocratique, laïcité, associations multiculturelles, économie de marché, égalité des droits, mesures de sécurité, droit de l'homme, justice, etc.)
-Anathèmes qui visent à disqualifier les adversaires du système, à les exclure du jeu et à les rejeter à l'extérieur sans discussion possible ( terroriste, complotiste, antisémite, fachiste, raciste, islamiste, propos nauséabond, secte, etc.) On est pas très loin de l'excommunication, ou de la mise au ban.
-Amalgames ("entre musulmans et islamistes", "entre délinquance et maladie mentale" "entre antisionistes et antisémites" "entre chomeurs et fainéants") ou mensonges cyniques ("armes de destruction massives en Irak" , "la quenelle est un salut nazi inversé" )
mais elle évite aussi
-certains mots tabous ou presque autour de concepts non orthodoxes que l’idéologie dominante s’efforce de supprimer (exploitation, riches, pauvres, catholiques, classe ouvrière, nation, frontières, patrie, occupation, colonisation, noirs, juifs, arabes, capitalisme, indépendance, dissidence)
07:25 Publié dans Livres, BD..., Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : 1984, orwell, océania, big brother | Facebook
12/02/2014
Guerrières pictes...
On sait si peu de choses sur l’origine des Pictes (Celtes d'Ecosse) que des historiens parlent de "l'énigme picte"...
Le nom "Pictes" (hommes peints) évoque les relations belliqueuses qu’eurent avec Rome ces tribus établies au nord du mur d’Hadrien (construit en 122 après JC), puisque les peintures (souvent bleues) auxquelles ce qualificatif fait allusion étaient des peintures de guerre.
Malgré leurs divisions, les Pictes résistèrent à l’Empire romain, puis aux envahisseurs saxons pendant plusieurs siècles.
On sait grâce au moine Bède que la succession royale des Pictes était matrilinéaire, (filiation par les femmes), donc liée au "sang" car à l'époque on est sûr de la mère, mais pas du père. C'était plus précisément une filiation d’oncle maternel à neveux (transmission dite avonculaire), ce qui favorisait les alliances...
Cela est encore en discussion par certains ethnologues. En savoir plus
Ce qui est sur, c'est que de nombreuses légendes courrent sur les femmes pictes, guerrières féroces et sans pitié...
Appelées "Femmes bleues" du fait de leurs peintures de guerre, (car elles sont souvent rousses), elles auraient participé à la guerre et à la chasse à cheval au même titre que les hommes.Des récits avancent qu'elles ne se seraient pas mariées tant qu’elles n’avaient pas tué un homme à la guerre.
C'est ainsi qu'elles ont inspiré l'imaginaire collectif à travers romans, BD, photographies ou même des films, mêlant charme et combativité:
Personnage du jeu vidéo Civilisation V:
Dans le film Centurion (2010) Olga Kurylenko joue Etain, guerrière picte muette et impitoyable, qui meure au combat.
dans le Roi Arthur (2004) Keira Knightley, joue Guenièvre (princesse picte)
Son personnage en a inspiré beaucoup d'autres, dans des jeux de rôle "Grandeurs Natures"
ou des séances photos...
Le modèle Tina Rybakova incarne pour quelques photos Mérida,
rousse princesse inspirée des guerrières celtes...
autres amatrices en guerrières pictes ou celtes
00:09 Publié dans Film, Histoire, Photos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guenièvre, picte, amazone, guerrières, centurion, olga kurylenko | Facebook
11/02/2014
Le Meilleur parti...
En savoir plus: http://www.gentside.com/insolite/le-maire-de-reykjavik-jo...
Copyright © Gentside
Ce parti politique islandais ("Le meilleur parti") avait été créé en 2009 en tant que parti humoristique par le "clown anarchiste" (ce sont ses mots): Jón Gnarr , poète, ancien bassiste, comédien et humoriste islandais.
Surprise, le 15 Juin 2010, il est élu maire de Reykjavik, la capitale islandaise.
Gnarr (né le 2 janvier 1967 ) s'était fait connaître des Islandais avant cela en incarnant à la télé puis au cinéma le personnage parfois odieux de Georg Bjarnfredarson, un communiste excentrique suèdophile plutôt érudit, et traumatisé dans son enfance par une mère féministe.
Dès le début de son engagement comico-politique , Jon Gnarr avait reconnu qu'il ne pourrait pas honorer une de ses promesses, faite avant les élections. (Il revendiquait que tous les autres partis islandais étaient secrètement corrompus, et promettait, ironiquement, d'être ouvertement corrompu.)
Son objectif initial était d'apporter de la satire dans les thèmes habituels de la politique islandaise, en imitant notamment la langue de bois et le jargon utilisé par les politiciens islandais.
Ses slogans: «un seul Père Noël pour faire des économies», «des serviettes gratuites à la piscine», «un ours polaire pour le zoo de Reykjavik», «Disneyland à l’aéroport», «un Parlement sans drogues d’ici 2020»
Toutefois depuis son succès électoral à la mairie de Reykjavik en 2010, le parti est devenu beaucoup plus sérieux (trop ?) et a montré un véritable intérêt pour gouverner.
Dans son conseil municipal, on trouve des citoyens sans expérience de la politique, notamment un chanteur punk ou une femme au foyer.
Bien que Jón Gnarr se définisse comme anarchiste, voire taoiste, le parti dans son ensemble est plus proche du centre-gauche (pour une justice sociale), et il défend des revendications sociétales "en vogue" (pour le mariage gay et l'adoption par des couples homosexuels).
Donc si la forme change, le fond ne semble pas pour autant radicalement à contre-courant.
Jon Gnarr n'est pas gay, mais il a défilé lors de la Gay Pride travesti en "mémère-queen", avec rouge à lèvres, perruque blonde et sac à main jaune fluo.
Il avait beaucoup misé sur le Net pour sa campagne et est resté apparemment très accessible, autant sur la Toile qu'en chair et en os, à ses électeurs comme à ses opposants.
Pour voter en 2013, il s'était habillé en Jedi (maître Obi Wan Kenobi dans Star wars)
Il ne se représentera pas aux prochaines élections.
02:20 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : islande, jón gnarr, reykjavik, anarchiste | Facebook
09/02/2014
Goethe
"Nul n'est plus esclave que celui qui se croit libre sans l'être."
03:30 Publié dans Photos, Politique, Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : goethe, occupy wall street, liberté | Facebook
Fanzines underground des seventies...
Un fanzine est un « journal libre », underground, souvent sans existence officielle (une large majorité des fanzines n'avaient/n'ont pas de dépôt légal).
Très répandus dans les années 70, ils n'étaient soumis à aucun impératif de vente mais seulement à la liberté d' expression dans l'esprit de la contre-culture (poésie, SF, dessin et BD, écologie, contestation, anarchisme, pacifisme, dissidence, drogue initiatique, exploration, créativité).
Ils étaient parfois juste photocopiés ou ronéotypés et agraffés.
"L'âge d'or" des fanzines de ce type va, en gros, de 1970 à 1977 (dans les années 80, graff'zines, ils se sont plus tournés vers la musique punk ou le "mouvement alternatif").
-Il en existe encore (par internet: le e-zine ou webzine) et il en existait aux USA dès 1930.-
On se les procurait dans certains lieux ( librairies, disquaires, lycées, universités, cinémas indépendants) lors de concerts et surtout par correspondance, d'un fanzine à l'autre ou par le biais d'Actuel.
Un réseau d'échanges et de communication , précurseur du Net en quelque sorte, s'est alors tissé sur tout le territoire.
Voici une liste alphabétique non exhaustive mais assez complète des principaux fanzines de l'époque (de 1970 à 77) un peu partout en France:
A COMME… ( Moulins )
APINIOU ( Saint Mandé )
ASHRANN BITHUNE ( Quillan )
ASPHALTE ( Toulouse )
AUTRE ( Marseille)
BEUARK (Troyes )
BARABAJAGAL ( Allier )
BARBARE ( Gap )
BAZOOKA ( Paris )
CANAILLE Le ( Paris )
CANARD du 13 ème Le ( Paris)
CHEVAL D’ATTAQUE + CAVALIER SEUL ( Paris )
CITRON HALLUCINOGENE Le ( Draguignan )
CLAMPIN LIBERE Le ( Lille )
COMBAT NON VIOLENT
COTE d’ALERTE La ( Dijon )
CRAYON NOIR Le ( Ardèche )
CRECELLE NOIRE La ( Paris )
CRIEE La ( Marseille )
CRISPUR ( Paris )
DEMAIN puis PARLE NOUS DE DEMAIN ( Paris )
DERIVE (Paris )
DIRTY ( Antony )
DOCKS ( Marseille )
DRAGON ROUGE ( Fougères )
ECCHYMOSE L’ ( Caen )
ELAN ( Linselles )
ESCARGOT l’ ( Paris )
ESSAIS ( Angoulême )
ESTRASSA ( Nice puis Cuers )
ET APRES ( Lyon )
FAITS DIVERS ( Lyon )
FALATOFF ( Soisy sous Montmorency )
GARE DU NORD ( Paris )
GERANONYMO ( Paris )
HAGA ( Toulouse )
HOP ( Aurillac )
KANAR ( Steenvorde )
KHANIBAL ( Choisy le Roi )
LOLITA ( Montpellier )
MAGNUS
MARGE ( Paris )
MEFI ( Marseille )
NOTUNG + Le PETIT LABORIEUX ( Levallois )
ŒDIPE ( Talence )
OREILLE L’ ( Hainault )
ORGONE ( Montpellier )
OR VERT ( Salon de Provence )
PARLONS EN ( Clichy /Asnières)
PRESSE PIRATE La (Angoulême )
PRISME ( Morans )
QUETTON Le ( Cherbourg )
RICTUS OCCITAN Le (Toulouse)
SOROR ( Campus de Nanterre )
STARSCREWER the ( Berguette)
STP ( Poitiers )
TEXTICULES du HASARD Les (Avignon )
TREPONEME BLEU PALE Le (Paris )
TRACES ( Le Pallet )
USS’M FOLLICH ( Strasbourg )
VACHE ENRAGEE La (Avranches )
VROUTSCH ( Strasbourg )
ZOUNDS ( Suresnes )
00:08 Publié dans Dessins, art graphiques..., Livres, BD..., Notes diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : underground, fanzines, contre-culture | Facebook
07/02/2014
Exportations
En 2011:
00:05 Publié dans Notes diverses, Politique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : exportateurs | Facebook
05/02/2014
Actuel
Phénomène emblématique des années 70, Actuel fut un magazine mensuel publié en France , d'abord underground (de 1967 à 75) puis "magazine de société" (de 1979 à 94)...
Dans sa toute première version, en 1967, Actuel fut d'abord un fanzine (ils foisonnaient à l'époque) spécialisé dans le jazz d'avant-garde et les musiques alternatives.
A partir de 68, il se consacre à la contre-culture commence à s’ouvrir au rock , à la BD, aux voyages et à la culture hippie, ainsi qu’a des sujets de société (contestation politique, féminisme, drogue, écologie).
***
Actuel Novapress.
Mais c'est la reprise du titre en mai 1970 par Jean-François Bizot qui, tout en restant proche du courant initial, va lui donner un nouvel essor.C'est en effet le mensuel parallèle le plus lu, le plus vendu en France entre 1970 et 1975.
On y trouve notamment des pages colorées (parfois psychédéliques) de "petites annonces gratuites", véritable "forum internet avant l'heure", permettant échanges et contacts variés d'un bout à l'autre de la France.
"Elles instaurent une véritable complicité entre les lecteurs et le journal : c’est là que se retrouvent ceux qui veulent mettre leurs rêves et leurs idées en pratique : fonder une communauté, créer un groupe de rock, ou simplement rechercher de nouveaux amis partageant les mêmes aspirations."
cliquer dessus pour agrandir
Jean-François Bizot, Michel-Antoine Burnier, Patrick Rambaud, Cécile Maugendre et Jean-Pierre Lentin en constituent la charpente rédactionnelle.
Le "vrai" Actuel (underground) cesse en Octobre 75 après 58 numéros , d'une façon inattendue puisque le journal se saborde, avec panache, estimant ne pas se renouveler et ne rien avoir à dire dans l'immédiat, et ce,alors que c'est la première année où le journal est bénéficiaire...
Mort fort honorable.
Hélas, Actuel renaît de ses cendres en octobre 1979 et deviendra le magazine "branché" de référence dans les années 1980-90.
Récupéré par le système en quelque sorte.
***
Dans ces deux périodes successives, Actuel symbolise assez bien cette époque transitoire.
Avec le recul on peut se poser quelques questions sur les conséquences de cette épopée libertaire...
Son coté positif fut d'avancer vers un idéal de liberté, d'explorer de nouvelles idées, d'expérimenter la vie en communauté, ou de faire tomber certaines frontières mais son coté négatif fut peut-être (du fait de la déconstruction de ces frontières) de rendre "possible" dans le subconscient collectif l'émergence de l' ultra libéralisme sauvage basé sur la sur-consommation (permissivité, consumérisme, dictature des désirs, publicité omniprésente)
(lire Clouscard sur ce sujet avec le concept libéral/libertaire)
A méditer...
00:05 Publié dans Dessins, art graphiques..., Livres, BD..., Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actuel, bizot, mondialisation, libertaire, petites annonces, fanzine, contre-culture | Facebook