Dolder club, Depakine, Macron, Weinberg.
26/04/2020
Eléments concrets pour mieux saisir le pouvoir de la pieuvre Bigpharma.
Article de B. Blavette daté de Juin 2019 publié sur AED (Association pour l"économie distributive).
Le DOLDER Club
Le Dolder Grand est un hôtel cinq étoiles situé dans la forêt, sur les hauteurs entourant la ville de Zurich. Avec ses tours, ses tourelles, ses colombages, le bâtiment semble sorti d’un film d’aventures ou d’espionnage.
C’est en ce lieu, à la fois ultra luxueux et discret, qu’en 1970 une trentaine de hauts dirigeants de l’industrie pharmaceutique mondiale choisissent de se réunir pour la première fois. Depuis cette date, la rencontre se déroule une ou deux fois par an dans divers pays du monde et a adopté en toute modestie le terme de « Dolder Club » qui dans divers patois allemands et en alsacien désigne « la cime la plus haute, qui domine toutes les autres ».
C’est tout à fait par hasard que j’ai appris, il y a quelques semaines, l’existence du Dolder Club par l’intermédiaire d’un site faisant la promotion de la santé naturelle par les plantes. Car, plus encore que le « Groupe de Bidelberg », cette réunion est ultra confidentielle. Le Dolder Club ne possède pas de site internet, nulle mention n’en est faite sur le site de la Fédération Internationale des Fabricants Pharmaceutiques (IFPMA pour International Federation of Pharmaceutical Manufacturers) qui en est pourtant l’organisatrice, nulle mention non plus dans les agendas des divers participants.
La dernière réunion du Dolder Club s’est tenue à Paris les 7-8-9 juillet 2018. Mais cette fois l’anonymat intégral avait été brisé par une dépêche de l’AFP, reprise par différents organes de presse (La Croix, Le Point, Le Monde…), qui relate succinctement la rencontre et précise que le groupe a été reçu le 9 juillet au soir par Emmanuel Macron bien que ne figurant pas sur l’agenda officiel du Président. Le site internet de l’Elysée ne comporte pas non plus de compte rendu de ces discussions.
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La réunion est présidée par une vieille connaissance, Serge Weinberg, Président du Conseil d’Administration de Sanofi. Ce personnage s’est particulièrement illustré par son intransigeance dans le cadre du scandale de la Dépakine, cet anti épileptique produit par Sanofi qui, administré aux femmes enceintes, engendre des enfants mentalement handicapés.Selon un rapport de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) du 22/6/2018, entre 16.600 et 30.400 enfants exposés à la Dépakine avant la naissance seraient atteints de troubles du comportement. Mais le pire c’est que tout porte à croire que Sanofi connaissait les effets délétères de la Dépakine depuis au moins le milieu des années 80 grâce à un rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS)
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À l’issue de la réunion, Édouard Philippe a annoncé deux mesures phares auxquelles l’industrie pharmaceutique est très attachée :
• La réduction à 180 jours des autorisations de mise sur le marché des nouveaux produits, au lieu de 300 jours actuellement. Ceci en dépit des multiples scandales qui secouent actuellement le secteur pharmaceutique : Médiator, Lévothyrox, Dépakine, implants mammaires….
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Parmi les revendications que les laboratoires espèrent pouvoir faire aboutir dans un futur rapproché on citera notamment l’obligation de la vaccination contre la grippe pour les plus de 65 ans (tout comme les fournisseurs d’eau, l’industrie pharmaceutique adore les consommateurs captifs), le déremboursement, voire, dans certains cas, l’interdiction des médecines alternatives : homéopathie, utilisation des huiles essentielles…
Le marché mondial du médicament avoisine les 830 milliards d’euros annuels, ce qui donne à ses acteurs une formidable force de frappe.
On peut considérer qu’aujourd’hui l’industrie du médicament est hors de tout contrôle, qu’elle impose sa loi aux États ainsi qu’aux instances internationales comme l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) par une généralisation de la corruption et du conflit d’intérêts. Il s’agit là d’une atteinte supplémentaire à nos processus démocratiques.
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