L'obéissance immorale
30/01/2019
Il est utile de rappeler de temps en temps l'expérience de Milgram (1960/63) qui avait pour but de mesurer le niveau d'obéissance à un ordre même contraire à la morale de celui qui l'exécute.
Expérience réitérée plusieurs fois avec le même résultat. La plupart des variantes permettent de constater un pourcentage d'obéissance maximum proche de 65 %.
Plus d'une personne sur deux accepte de torturer un inconnu si celà lui est ordonné dans un certain cadre par une forme d'autorité (perçue comme légitime).
Cette notion de légitimité est donc essentielle.
* cette expérience est régulièrement controversée mais elle est aussi corroborée par d'autres, les chiffres dépendant des variantes, des sujets (homme ou femme) et des contextes.
L’expérimentateur (E) amène le sujet (S) à infliger des chocs électriques à un autre participant, l’apprenant (A), qui est en fait un acteur.
La majorité des participants continuent à infliger les prétendus chocs jusqu'au maximum prévu (450 V) en dépit des plaintes de l'acteur.
>>> Analyse de la désobéissance
Une analyse plus pointue des résultats de Milgram a démontré que les sujets qui avaient désobéi à l'autorité n'avaient pas tant réagi à la souffrance qu'à la première demande de la victime de faire cesser l'expérience, à 150 V.
La capacité du sujet à percevoir chez sa victime un droit capable d'invalider le droit de l'autorité de conduire son expérimentation serait l'élément nécessaire à la désobéissance, tandis que l'escalade de la souffrance, de nature quantitative et graduelle, n'amènerait pas de changements cognitifs suffisants.
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