6/False flag, ne gobez pas tout.
12/04/2018
"La première victime de la guerre c'est la vérité."
Avant même l'affaire de la fiole de Colin Powell à l'ONU, qui aurait du décrédibiliser les déclarations officielles (d'autant plus péremptoires que mensongères) pour longtemps, il y eut pas mal de précédents dans l'histoire, mais cela n'a pas servi de leçon à l'opinion et aux médias qui oublient vite et ne se posent guère de question...
Les images atroces déclenchent des émotions qui enlèvent tout sens critique. Quand il s'agit d'enfant en particuliers. Manipulation odieuse mais récurrente. C'est ainsi que l'on déclenche des opérations désormais pour être suivi par l'opinion.
On sait aussi que des scènes données pour vraies lors de l'intervention en Lybie avaient été tournées en studio.La guerre des images prépare le terrain et tout est permis.
-Le Quatar et sa chaine Al Jazzera ont construit dans leur studio une réplique de la Place verte et de Bab el-Azizia où furent tournées de fausses images de l’entrée des « rebelles » pro-Us dans Tripoli. Le président du Conseil national de transition (CNT), Mustafa Abdul Jalil revendiqua cette mascarade comme une ruse de guerre et se réjouit d’avoir ainsi accéléré la chute de la Jamahiriyas.-
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L’affaire des couveuses au Koweït désigne le scandale du faux témoignage fait le 14 Octobre 1990 lors de l'invasion du Koweït par les forces armées irakiennes de Saddam Hussein, qui alléguait d'atrocités commises contre des nouveau-nés koweïtiens. Le témoignage se révèlera être mensonger et avoir servi à favoriser l'entrée en guerre des Occidentaux.
Le 14 octobre 1990, une jeune femme koweïtienne, appelée par les médias « l'infirmière Nayirah », témoigne, les larmes aux yeux, devant une commission du Congrès des États-Unis. L'événement est retransmis rapidement par les télévisions du monde entier :
« Monsieur le président, messieurs les membres de ce comité, je m'appelle Nayirah et je reviens du Koweït. Ma mère et moi étions au Koweït le 2 août pour passer de paisibles vacances. Ma sœur aînée avait accouché le 29 juillet et nous voulions passer quelque temps au Koweït auprès d'elle. […] Pendant que j'étais là, j'ai vu les soldats irakiens entrer dans l'hôpital avec leurs armes. Ils ont tiré les bébés des couveuses, ils ont pris les couveuses et ont laissé mourir les bébés sur le sol froid. J'étais horrifiée. Je ne pouvais rien faire et je pensais à mon neveu qui était né prématuré et aurait pu mourir ce jour-là lui aussi. […] Les Irakiens ont tout détruit au Koweït. Ils ont vidé les supermarchés de nourriture, les pharmacies de médicaments, les usines de matériel médical, ils ont cambriolé les maisons et torturé des voisins et des amis. J'ai vu un de mes amis après qu'il a été torturé par les Irakiens. Il a 22 ans mais on aurait dit un vieillard. Les Irakiens lui avaient plongé la tête dans un bassin, jusqu'à ce qu'il soit presque noyé. Ils lui ont arraché les ongles. Ils lui ont fait subir des chocs électriques sur les parties sensibles de son corps. Il a beaucoup de chance d'avoir survécu. »
Ce témoignage, avec d'autres comme ceux conçus par l'agence de communication Rendon Group (en) chargée de superviser la communication de la CIA et du Pentagone, a beaucoup ému l'opinion publique internationale et a contribué à ce qu'elle soutienne l'action des puissances occidentales contre les armées de Saddam Hussein lors de la guerre du Golfe.
En fait, ce témoignage était entièrement faux. La jeune fille, coachée selon certaines sources par Michael Deaver ancien conseiller en communication de Ronald Reagan, s'appelait al-Ṣabaḥ, et était la fille de l'ambassadeur du Koweït à Washington Saud bin Nasir Al-Sabah. L'association Citizens for a Free Kuwait (en), organisée par le gouvernement du Koweït exilé avait commandé cette campagne à la compagnie de relations publiques Hill & Knowlton (en) (pour la somme de 10 millions de dollar3).
La machination a fonctionné grâce à l'intervention de Lauri Fitz-Pegado, qui a convaincu les députés que l'identité n'était pas révélée pour protéger la famille de la jeune femme. Lauri Fitz-Pegado avait travaillé pour le gouvernement auparavant, dans l'Agence de l'Information.
Par ailleurs, le gouvernement américain aurait payé 14 millions de dollars à cette compagnie pour l'avoir aidé à médiatiser la guerre du Golfe sous un jour favorable à l'intervention occidentale .
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Dans cette perspective , réagir sans enquête préalable indépendante est forcément suspect, et affirmer détenir des preuves ne suffit pas, si on ne les expose pas clairement ...
False flag (fausse bannière) (page wikipédia)
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