Chaka Zoulou
17/07/2013
Chaka zoulou (ou Shaka Zulu ou Chaka kaSenzangakhona ) est né en 1787 et mort en 1828
C'est un roi zoulou, le fondateur du Royaume zoulou, autrefois présenté dans certains romans sous les traits d'un horrible tyran sanguinaire mais devenu dans les années 70 une figure de la revendication africaine.
Enfant, Chaka fut traité en bâtard, rejeté et humilié par son père, maltraité par ses camarades. Ces expériences l’endurciront et marqueront sa personnalité.
Nandi, la mère de Chaka, était une princesse autoritaire et se facha avec son mari et ses co-épouses.Elle fut répudiée.
Chaka ne s'entendait pas avec les membres de la famille royale qwabe (contre lesquels il devra guerroyer plus tard). Il part chez les Bathwetwa et devient membre de l’armée de Dingiswayo, le souverain des Bathwetwa. Il devient rapidement le guerrier le plus remarquable de son armée. Doué d’une force physique et d'une endurance prodigieuses, il excelle au combat où il se révèle être un fin stratège. Sa réputation s’étend. Charismatique, il devient bientôt le porte-parole et le bras droit de Dingiswayo.
À la mort de son père, l'un des demi-frères de Chaka, Sigujana , assure la succession et devient le chef du clan zoulou. Dingiswayo appuie Chaka pour qu'il prenne le pouvoir. Dans la bataille, Sigujana trouve la mort.
Chaka règne sur son peuple et commence à lui appliquer ses idées révolutionnaires pour créer une puissante armée. Il continue à combattre pour Dingiswayo, qui a quelques démêlés avec un puissant voisin aux visées impérialistes, Zwide, chef de la tribu des Ngwane. En quelques années, celui-ci parvient à ses fins : il réussit à faire prisonnier et à assassiner Dingiswayo, grâce à l'appui de ses espions. À la suite de cet événement, les régiments bathwetwas élisent Chaka au titre de chef souverain.
Après la mort de Dingiswayo, Chaka défit Zwide lors de deux batailles difficiles où il utilise son sens aigu de la stratégie. Ensuite, s'ouvre le temps des conquêtes. Il devient le chef d'une grande partie des tribus nguni du Natal. Il les assimile à sa tribu, et leur fait porter son nom, celui de Zoulou. Pour ce faire, il remodèle son peuple en une armée de métier constituant le pivot de la société, ce qui en bouleverse les structures traditionnelles. Il astreint au service militaire tous ses sujets, crée un corps féminin, impose la langue zoulou à ses voisins. Il réorganise l’armée zouloue, qui devient permanente. Il supprime l'initiation des jeunes hommes mais conserve la division en classe d'âges pour former des régiments. Il les stimule par des concours d’épreuves : aux vainqueurs sont offertes les plus belles filles nubiles, initiées à la lutte et au combat. Il multiplie les exercices physiques et accroît la part de nourriture carnée de ses troupes.
Il révolutionne ensuite la stratégie militaire de son armée : il opte pour la stratégie d’attaque "en tête de buffle" : les troupes sont divisées en quatre corps, deux ailes forment les cornes de buffle et deux corps centraux placés l’un derrière l’autre forment le "crâne". Opérant en mouvement tournant, l’une des ailes attaque, tandis que l’autre se cache et n’intervient que lorsque le combat est engagé. Il mène une guerre totale et utilise la tactique de la terre brûlée grâce à des régiments spéciaux, les régiments rouges.
L’armée de Chaka à son apogée comptera plus de 100 000 hommes, auxquels il faut ajouter environ 500 000 hommes des tribus voisines. Chaka oriente l’expansion des Zoulous dans deux grandes directions : vers l’ouest et vers le sud contre les Tembou, Pondo et Xhosa. Ils sèment la terreur chez les Nguni, les Swazi, les Sotho et les Xhosa. En dix ans, Chaka se taille un empire dans le Natal.
Il fait pratiquer un eugénisme systématique : les vieillards des peuples vaincus sont supprimés, les femmes et les jeunes incorporés. Les jeunes ont la vie sauve à condition de s’enrôler dans les impi, d’abandonner leur nom et leur langue, et de devenir de véritables Zoulous.
En 1820, quatre ans après le début de sa première campagne, Chaka avait conquis un territoire plus vaste que la France.
À partir de 1822, Chaka déploie ses armées à l’est . Face à lui, de nombreuses collectivités choisissent de fuir, attaquant au passage leurs voisins, ce qui ajoute à la confusion. La carte ethnique de la région est bouleversée (ce processus est nommé Mfecane, « mouvement tumultueux de populations). La tradition tend à rendre Chaka coupable du Mfecane. En vérité, ce mouvement de migration avait déjà commencé avant sa prise de pouvoir, avec, entre autres, les combats entre Zwide et Matiwane.
L'un des généraux de Chaka le quitte pour conquérir l’Afrique australe en appliquant ses méthodes brutales : Moselekatse (ou Mzilikazi), après sa rupture avec Chaka en 1821, se dirige vers le sud-ouest avec les Ndébélé, disperse les Sotho sur les bords du Vaal et s’installe entre le Vaal et l’Orange jusqu’en 1836. De leur côté, parmi les chefs vaincus de Zwide, Manoukosi (ou Soshangane) soumet les Tonga au Mozambique actuel (1830) et Zwagendaba migre trois mille kilomètres vers le nord .
Chute
Le déclin de Chaka commencera avec sa tendance de plus en plus affirmée à la tyrannie, qui lui valut l’opposition de son propre peuple. À la mort de sa mère Nandi en 1827, Chaka fit exécuter plus de 7 000 hommes et femmes. Pendant un an, il fut interdit aux gens mariés de vivre ensemble et à tous de boire du lait. Notons néanmoins que ce rite de deuil extrême faisait exceptionnellement partie de la tradition zouloue.
Les circonstances de sa mort, survenue en 1828, sont floues: Chaka serait mort poignardé par ses demi-frères Dingane et Mhlangane, victime d'un complot orchestré par ses frères et sa tante Mkabayi, avec l'aide d'un de ses hommes de confiance, Mbopa.
Chaka fut un chef charismatique, un stratège et un organisateur de génie, fondateur d’une nation. Son action influença la vie et le destin de régions entières de l’Afrique australe.
Chaka a été un symbole important dans la lutte idéologique entre les Noirs et les Blancs en Afrique du Sud. Les Blancs l'ont beaucoup diabolisé, le présentant comme un tyran barbare. Pour les Zoulous, il est un personnage complexe, semi-légendaire, un fabuleux guerrier auquel on peut faire remonter la fierté de la nation.
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