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19/03/2019

Le sanglier jaune (artisan reporter)

Ici et là,  en vadrouille dans l'Ouest... (Guérande, Nantes, St Malo etc...)

 

 

A Paris...  (à voir si vous croyez vraiment qu'il n' y avait  que 10000 personnes sur les Champs... )

avec Florence en guest star. Vidéo recommandée (10mn de vérité).

La colère elle monte...

"Casse impressionnante mais marginale et très ciblée."

Y a qu'ensemble qu'on s'ra plusieurs !  (lol)

15/03/2019

Redif

                                                 

 

      Petits cris diffus de mon coeur opaque

 
 
 
 
Clic clac ! Elle inonde...
Elle déborde à travers moi.
 
Comme une gerbe de blé qui rompt son lien et s'étale,
se renverse ma reine de Saba.
Ses oooh , ses bas...
 
Une et 1000 nuits d'ébats, de ressac
c'est paradisiaque
mais survient le krach
coup de Jarnac! Patatrac!
 
A travers moi elle se débande,
ça craque et éclate,
je flippe et je flaque.
Caramba ça m'estomaque!
J'ai même avalé du Cognac.
 
Lancelot du lac est en vrac.
 
Ah la la quel bric à brac!
                                                  C'était plus que haut juste avant le couac.
 
 
 
 
 
 
                                            E Buzzati
 
 


02/03/2019

Se souvenir du futur

Philippe Guillemant a écrit une préface pour le livre "Se souvenir du futur" de R. Leterrier et J. Morisson.

Celle-ci est en libre accès sur son site.

Préface:

Se souvenir du futur ? Quelle drôle de suggestion, à première vue, plutôt sympathique au demeurant, mais qui pourrait vite faire passer celui qui l’agite pour un dingue s’il n’a pas l’air de plaisanter. Car, évidemment, comment se souvenir d’un futur qui n’a encore jamais été vécu ?

Il faut aller chercher plus profond, sous la logique trompeuse que les mots peuvent transporter lorsqu’on ne détecte pas que leur contexte implicite de pensée est erroné, pour comprendre le bien fondé de cette suggestion. Autrement dit, il faut sortir de la boite du mental, aveuglé par une croyance qui donne l’impression que cette proposition est fausse, pour comprendre, à la lumière d’une réalité plus juste, qu’il s’agit au contraire d’une profonde vérité.

De grands esprits comme Einstein ou Nietzsche l’ont fait, en remettant en question notre vision d’un futur qui n’existe pas encore. Ils se sont positionnés dans la perspective d’un futur déjà réalisé, c'est-à-dire déjà présent quelque part à nous attendre. Nietzsche est même allé jusqu’à affirmer que « notre avenir exerce son influence sur nous, même lorsque nous ne le connaissons pas encore », c'est-à-dire en l’absence d’un souvenir du futur. Car, selon lui, « c’est notre avenir qui détermine notre présent ». Si Einstein n’est pas allé aussi loin, aujourd’hui, ce sont d’illustres physiciens qui abondent dans le même sens, en affirmant que le futur et le passé ont le même statut et que les lois de la physique fonctionnent dans les deux sens du temps, ainsi que la causalité.

Si cette nouvelle vision spatiale du temps n’atteint pas encore toutefois un véritable consensus en physique, au point de sensibiliser le grand public ou la politique, ce n’est pas tant faute d’arguments en sa faveur - lesquels abondent de toutes parts* - que parce qu’elle se heurte à l’inertie d’un système enfermé par des dogmes qui perpétuent l’ancienne croyance, celle d’un temps qui présiderait à la création dans le présent de notre futur immédiat.

Si l’on sait, au contraire, relativiser ces dogmes, alors la physique toute seule nous conduit devant l’évidence que notre futur ne nous attend pas pour se structurer en notre absence, et la seule question qui subsiste réellement est de savoir dans quelle mesure il pourrait ne rester que partiellement configuré, et donc encore susceptible de nous laisser une part de libre arbitre.

Je ne vais pas développer dans cette préface les réponses à cette question, que j’ai proposées dans mes propres livres et conférences** et qui se résument sous l’intitulé de « théorie de la double causalité » ou encore de « théorie de l’espace-temps flexible ». Car si les auteurs de ce livre m’ont demandé de la rédiger, c’est justement parce qu’ils s’appuient sur cette théorie et qu’ils l’ont reformulé à leur manière et avec grand talent dans leur livre.

Avant d’entamer sa lecture, je m’attendais d’ailleurs à n’y découvrir que des idées avec lesquelles j’étais déjà familiarisé, qu’il s’agisse des miennes ou de celles des auteurs que je pensais déjà connaître car j’ai déjà eu de nombreuses discussions avec eux. Quelle n’a donc pas été ma surprise de me retrouver passionné par sa lecture, au cours de laquelle chaque page m’a apporté un nouveau regard sur le futur paradigme que nous enrichissons ensemble.

Je me suis même senti parfois dépassé par le degré de maturation de mes propres idées auquel les auteurs sont parvenus et que Romuald, en particulier, a pu acquérir grâce à sa pratique, inspirée en premier lieu de sa propre transformation intérieure liée à un changement de vie et, en second lieu, par les stages qu’il a organisé et durant lesquels il a tenté de faire vivre aux participants les fameuses boucles de rétroaction temporelle dont il est question dans cet ouvrage.

Il m’a personnellement fallu des années pour intégrer ce concept que la présence du futur implique que nous puissions, d’une certaine manière, jouer avec lui, car, entre la compréhension intellectuelle que j’avais de cette possibilité à l’origine et l’intégration intuitive et émotionnelle qui s’en est suivie peu à peu au cours des années, il y a un fossé difficile et long à traverser pour la grande majorité d’entre nous. Il me semble donc utile de revenir là-dessus pour faciliter l’intégration des informations à la fois puissantes et fascinantes qui sont données dans ce livre.

La faisabilité d’une boucle de rétroaction temporelle mettant en jeu des relations à double sens entre présent et futur repose sur cinq prémisses de la théorie de la double causalité que l’on peut résumer ainsi: (1) notre futur est déjà réalisé, (2) il peut changer, (3) l’intention excite un nouveau futur, (4) celui-ci influence le présent, (5) l’attention le fait rentrer dans la réalité.

Et le tour est joué, pourrait-on dire si c’était aussi simple ! Bien évidement, ça ne l’est pas, car deux facteurs contribuent à rendre tout cela très délicat : d’une part, les conditionnements qui nous enferment en nous empêchant d’exercer le libre arbitre que ces boucles temporelles impliquent et, d’autre part, le fait qu’elles s’inscrivent dans une durée plus ou moins longue au cours de laquelle il sera indispensable d’avoir lâché prise, c'est-à-dire littéralement oublié que l’on était en train de jouer avec son futur.

La meilleure façon, à mon sens, de comprendre mentalement la possibilité que nous puissions jouer avec notre futur est de prendre l’image du GPS. L’ensemble de nos futurs probables, aujourd’hui décrit par la physique sous la forme d’un multivers quantique, peut être visualisé sous la forme d’un territoire à explorer durant la randonnée que constitue tout le reste de notre vie. On peut y adjoindre la métaphore de l’arbre de vie qui va correspondre à l’ensemble des chemins qui rendent possible la traversée de ce territoire. On peut alors représenter notre futur déjà réalisé au sein de ce territoire par le tracé d’un GPS qui nous dévoilerait les chemins que nous avons à emprunter pour atteindre une destination… qui nous échappe encore, et c’est bien là le problème.

Le conditionnement dans lequel nous sommes enfermés n’est alors rien d’autre que la tendance que nous avons à suivre naturellement les instructions qui nous sont données par le GPS. Et la difficulté que nous pouvons avoir à jouer avec notre futur, faute de savoir lâcher prise, n’est rien d’autre que notre incapacité à ressentir pourquoi, à certains croisements, nous gagnerions à ne pas écouter notre GPS, pour emprunter une autre voie que celle qui nous est indiquée.

Mais, pour refuser d’écouter la dame qui nous dit d’aller tout droit, en tournant par exemple à gauche, il nous faut à priori une bonne raison. Cependant, est-ce bien la raison qui devrait intervenir dans cette affaire ? Certainement non, car la raison exige l’intellect, or ces deux aspects du mental sont, tout comme le cerveau, prisonniers du temps, c'est-à-dire sous le contrôle de la dame qui a déjà prévu toutes les réflexions que nous pourrions nous faire devant toutes les bifurcations, en vertu du déterminisme cérébral qu’elle incarne et qui affecte toutes nos pensées, ne nous laissant plus qu’un libre arbitre illusoire.

C’est donc autre chose que le cerveau ou le mental qui doit intervenir dans la perspective que notre futur puisse changer parce qu’on parviendrait à transgresser les instructions de notre GPS. Et c’est bien évidemment la conscience elle-même, en tant qu’entité tout à la fois corrélée au cerveau mais bien distincte de lui, qui pourrait réaliser cette transgression, à condition d’apprendre à se débarrasser des trois sources de conditionnement mental (les croyances), émotionnel (les jugements) et énergétique (l’égo) qui permettent à notre GPS de bien stabiliser son tracé dans notre espace-temps futur.

Les auteurs expliquent très bien dans ce livre comment parvenir à cet apprentissage, sans oublier d’analyser l’exemple de l’échec que constitue le nouvel âge lorsqu’on le sous-estime en privilégiant le business juteux que l’on peut faire à partir de l’idée que « notre conscience crée notre réalité », ce à quoi l’on ne peut que rétorquer : si c’était aussi simple ça se saurait.

Le potentiel de la conscience est donc sévèrement malmené, entre, d’un coté, le paradigme mécaniste qui imprègne encore la science aujourd’hui et, de l’autre coté, le besoin de faire du business sur ce potentiel humain, ce qui conduit, là aussi, à le dénaturer. Il semblerait que l’humanité soit enfermée dans une sorte de « règne du mental » agissant comme un véritable cercle vicieux qui la confronte à l’échec dès qu’elle tend à éveiller sa conscience.

Conscient de cet enfermement et de la nécessité de briser ce cercle vicieux, c’est en véritable « guerrier de la conscience » que Romuald Leterrier avance les concepts de « conscience rétrocausale » ou de « tectonique de l’espace-temps », pour faire apparaître, telle une évidence, l’art de provoquer les synchronicités dont il est question ici. Et Jocelin Morisson de profiter de chaque fissure engendrée par son acolyte pour y introduire une sorte de produit de la connaissance qui achève de la propager. J’ose croire que le lecteur ressentira la même impression jouissive que celle que j’ai eue en ayant terminé la lecture : ils ont réussi à faire tomber le mur !

Pour donner, en tout cas, le maximum de chances au lecteur d’aboutir à la même sensation libératrice que moi en fin de lecture, je vais maintenant procéder à quelques remarques afin que sa lecture ne s’arrête pas prématurément en si bon chemin.

Tout d’abord, que le lecteur un tant soit peu rationaliste ne se hérisse pas en entendant parler de communication avec l’esprit des plantes, car si notre futur est déjà là quelque part dans l’invisible à nous attendre, alors qui pourrait prétendre connaître sa structure au point d’affirmer qu’elle ne saurait, par exemple, être peuplée d’esprits ? Mais qu’entend-on déjà ici par « esprit » ?

J’avertis ainsi le lecteur que le simple mot « esprit » pourrait chagriner - parce qu’il ne peut, selon lui, signifier rien d’autre qu’un concept religieux ou irrationnel - qu’il convient de redéfinir ce terme comme désignant une structure d’informations plus ou moins autonome et appartenant à l’invisible (dans un sens élargi au vide lui-même), qui jouerait un rôle aussi important dans la construction du réel à partir du futur que celui des tourbillons, tornades ou cyclones dans notre météorologie quotidienne. J’entends donc ici un rôle essentiellement « dynamique » qui serait relatif à une mécanique atemporelle de l’espace-temps, qui pourrait être décrite par une physique du futur ayant appris à modéliser son évolution hors du temps: un sujet dont les physiciens découvrent, dès aujourd’hui, la pertinence et commencent doucement à aborder en faisant appel, par exemple, à des dimensions supplémentaires ou à des modèles de gravité quantique.

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J’aimerais aussi prévenir le lecteur que la tentative faite dans ce livre de clarifier les concepts liés à l’interaction de notre conscience avec notre futur est inévitablement trop simplificatrice, risquant ainsi d’amener à transformer en règles ou recettes les séduisantes schématisations de ces concepts. Or, comme je l’ai déjà rappelé précédemment, le mental qui adore les recettes est un perturbateur dans cette affaire, si ce n’est une source de confusion. Autant nous avons besoin du mental pour comprendre rationnellement que notre conscience peut agir sur la dynamique de notre espace-temps, autant nous avons besoin de nous en débarrasser pour entrer dans une réelle dynamique de l’expérience qui ne soit pas biaisée par le moindre raisonnement du mental.

Résumé en une petite phrase, voici ce qu’il convient de retenir ici : il faut aider le mental à se débarrasser du mental. Ce livre doit ainsi être compris comme fournissant cette aide. Le lecteur qui voudrait aller plus loin et appliquer à la lettre les principes dévoilés dans ce livre risque de faire la même erreur que celui qui voudrait apprendre à faire du vélo en partant de la théorie qui stipulerait que l’on ne doit pas appuyer sur une pédale avant d’avoir relâché la pression exercée sur l’autre : si cela peut permettre une première impulsion maladroite mais utile, cela devient ensuite, évidemment, le meilleur moyen de se casser la figure. Car il ne s’agit pas d’appliquer une recette, mais de débloquer le mental, afin qu’il lâche prise et ne perturbe pas le corps avec la moindre croyance.

Cette remarque s’applique à l’interprétation du sous-titre même de ce livre qui nous propose d’apprendre à « créer des synchronicités pour choisir son avenir ». Il importe de préciser que, de tout temps, l’homme a, sans le savoir, toujours créé des synchronicités pour choisir son avenir. J’ai moi-même fini par comprendre, a postériori, en m’étonnant de la façon dont ma carrière avait dépendu de hasards, que non seulement les meilleures de mes innovations avaient été orientées par la synchronicité, mais aussi que les meilleures de mes idées avaient été introduites dans mon cerveau. Qu’il s’agisse de synchronicités ou d’intuitions, nous sommes là en face d’informations en provenance du futur qui débarquent par surprise soit dans l’environnement, soit à l’intérieur du cerveau, une intuition n’étant, en fin de compte, qu’une synchronicité purement mentale.

La proposition de ce sous-titre est donc déjà appliquée par les personnes qui ont l’habitude de prendre en compte leurs intuitions, ou signes chargés de sens, pour faire leurs choix; et, ce qu’il est important de noter ici, c’est que ces choix devenus habituels sont, en fin de compte, automatiques, comme si le libre arbitre était vraiment une illusion, même lorsqu’il met en jeu des informations du futur.

On pourrait alors ne plus rien y comprendre au point d’acter que « les voies du futur sont impénétrables », car même lorsqu’on se met à l’écoute de ses intuitions ou que l’on s’éveille aux « signes » de l’environnement, une fois débarrassé du mental, on se positionne sous la coupe d’un nouveau déterminisme qui provient, cette fois, du futur et qui, tenez vous bien, est parfaitement capté par la dame de notre GPS, qui se met alors à nous indiquer le parcours choisi par la synchronicité afin de nous conduire à notre nouvelle destination.

Le libre arbitre n’existerait-il donc pas ?

En apparence seulement, car c’est le contraire qui vient d’être mis en évidence: qui pourrait, en effet, croire qu’un futur construit sous l’égide d’un mental conditionné par la pseudoscience matérialiste devrait être le même que celui qui procède par l’écoute des intuitions ou synchronicités ? Devant les bifurcations, des choix différents sont bel et bien effectués, et il faut se rendre à l’évidence que le fait qu’ils soient automatiques ne va pas à l’encontre du libre arbitre. Les véritables choix sont simplement déjà faits, hors du temps des bifurcations.

Si, pour le mental prisonnier du temps, il est clair que ces choix et bifurcations n’existent pas, pour la conscience éveillée à la réalité que passé et futur sont tout entiers inclus dans le présent, la question ne se pose même pas, car son « épaisseur de temps » devient tellement large une fois éveillée, que la richesse de toutes les possibilités de son arbre de vie lui apparait hors du temps comme évidente. Elle se retrouve, en effet, dans la même situation qu’un randonneur disposant d’une carte géographique du reste de sa vie : une carte remplie de souvenirs du futur ! La conscience n’a plus qu’à poser un regard plein d’amour sur les souvenirs qu’elle désire particulièrement revivre, et la dame fait le reste.

Philippe Guillemant, novembre 2018

Pour en lire plus: http://www.editions-tredaniel.com/se-souvenir-du-futur-p-...

* Voir par exemple les fameuses communications de Mathew Leifer et Huw Price sur la rétrocausalité quantique ou les publications d'illustres physiciens comme Yakir Aharonov et Holger Bech Nielsen: Y Aharonov et al, " Accomodating retrocausality with free will ", Quanta 5, 56-60, 2016 & H.B. Nielsen, " Influence from future, arguments ", arXiv :1503.07840, 2018

** Voir http://www.guillemant.net

 

 

Shlomo Sand, homme libre et lucide.

À propos des sémites et des antisémites, des sionistes et des antisionistes

28 Fév 2019   Shlomo Sand    (source: Blog Médiapart)

Si toute expression antijuive dans le monde ne cesse de m’inquiéter, j’éprouve un certain écœurement face au déluge d’hypocrisie et de manipulations orchestré par tous ceux qui veulent désormais incriminer quiconque critique le sionisme.

Bien que résidant en Israël, « Etat du peuple juif », j’ai suivi de près les débats, en France, sur : antisémitisme et antisionisme. Si toute expression antijuive dans le monde ne cesse de m’inquiéter, j’éprouve un certain écœurement face au déluge d’hypocrisie et de manipulations orchestré par tous ceux qui veulent désormais incriminer quiconque critique le sionisme.

Commençons par les problèmes de définition. Depuis longtemps déjà, je ressens un malaise non seulement face à la récente formule en vogue : « civilisation judéo-chrétienne », mais aussi face à l’utilisation traditionnelle du vocable : « antisémitisme ». Ce terme, comme l’on sait, a été inventé dans la seconde moitié du 19ème siècle par Wilhelm Marr, nationaliste-populiste allemand qui détestait les juifs. Conformément à l’esprit de cette époque, les utilisateurs de ce terme tenaient pour présupposé de base l’existence d’une hiérarchie des races dans laquelle l’homme blanc européen se situe au sommet, tandis que la race sémite occupe un rang inférieur. L’un des fondateurs de la « science de la race » fut, comme l’on sait, le français Arthur Gobineau.

De nos jours, l’Histoire un tantinet plus sérieuse ne connaît que des langues sémites (l’araméen, l’hébreu, et l’arabe, qui se sont diffusées au Proche Orient), et ne connaît, en revanche, nulle race sémite. Sachant que les juifs d’Europe ne parlaient pas couramment l’hébreu, qui n’était utilisé que pour la prière, (de même que les chrétiens utilisaient le latin), il est difficile de les considérer comme des sémites.

Faut-il rappeler que la haine raciale moderne envers les juifs constitue, avant tout, un héritage des églises chrétiennes ? Dès le quatrième siècle, le christianisme s’est refusé à considérer le judaïsme comme une religion légitime concurrente, et à partir de là, il a créé le fameux mythe de l’exil : les juifs ont été exilés de Palestine pour avoir participé au meurtre du fils de Dieu ; c’est pourquoi, il convient de les humilier pour démontrer leur infériorité. Il faut pourtant savoir, qu’il n’y a jamais eu d’exil des juifs de Palestine, et, jusqu’à aujourd’hui, on ne trouvera pas le moindre ouvrage de recherche historique sur le sujet !

Personnellement, je me range dans l’école de pensée traditionnelle qui se refuse à voir les juifs comme un peuple-race étranger à l’Europe. Dès le 19ème siècle, Ernest Renan, après s’être libéré de son racisme, avait affirmé que :  Le juif des Gaules… n’était, le plus souvent, qu’un Gaulois professant la religion israélite. » L’historien Marc Bloch a précisé que les juifs sont : « Un groupe de croyants recrutés, jadis, danstout le monde méditerranéen, turco-khazar et slave ». Et Raymond Aron d’ajouter : « Ceux que l’on appelle les juifs ne sont pas biologiquement, pour la plupart, des descendants des tribus sémites… ». La judéophobie s’est, cependant, toujours obstinée à voir les juifs, non pas comme une croyance importante, mais comme une nation étrangère.

Le lent recul du christianisme, en tant que croyance hégémonique en Europe ne s’est pas accompagné, hélas, d’un déclin de la forte tradition judéophobe. Les nouveaux « laïcs » ont transformé la haine et la peur ancestrales en idéologies « rationalistes » modernes. On peut ainsi trouver des préjugés sur les juifs et le judaïsme non seulement chez Shakespeare ou Voltaire, mais aussi chez Hegel et Marx. Le nœud gordien entre les juifs, le judaïsme et l’argent semblait allait de soi parmi les élites érudites. Le fait que la grande majorité des millions de juifs, en Europe orientale, ait souffert de la faim, et ait vécu en situation de pauvreté, n’a absolument pas eu d’effet sur Charles Dickens, Fiodor Dostoïevski, ni sur une grande fraction de la gauche européenne. Dans la France moderne, la judéophobie a connu de beaux jours non seulement chez Alphonse Toussenel, Maurice Barrès et Edouard Drumont, mais aussi chez Charles Fourier, Pierre-Joseph Proudhon, voire, pendant un temps, chez Jean Jaurès et Georges Sorel.

Avec le processus de démocratisation, la judéophobie a constitué un élément immanent parmi les préjugés des masses européennes : l’affaire Dreyfus a fait figure d’événement « emblématique », en attendant d’être surpassée, et de loin, par l’extermination des juifs durant la seconde guerre mondiale. C’est entre ces deux événements historiques qu’est né le sionisme, en tant qu’idée et mouvement.

Il faut cependant rappeler que jusqu’à la seconde guerre mondiale, la grande majorité des juifs et leurs descendants laïques étaient antisionistes. Il n’y avait pas que l’orthodoxie, forte et organisée, pour s’indigner face à l’idée de précipiter la rédemption en émigrant vers la Terre Sainte ; les courants religieux plus modernistes (réformateurs ou conservateurs), s’opposaient aussi vivement au sionisme. Le Bund,parti laïque en qui se reconnaissait la majorité des yddishophones socialistes de l’empire russe, puis de la Pologne indépendante, considérait les sionistes comme des alliés naturels des judéophobes. Les communistes d’origine juive ne perdaient pas une occasion de condamner le sionisme comme complice du colonialisme britannique.

Après l’extermination des juifs d’Europe, les rescapés qui n’avaient pas réussi à trouver à temps refuge en Amérique du Nord, ou en URSS, adoucirent leur relation hostile au sionisme, alors même que la majorité des pays occidentaux et du monde communiste en venait à reconnaître l’Etat d’Israel. Le fait que la création de cet Etat se soit effectuée, en 1948, aux dépens de la population arabe autochtone ne gêna pas outre mesure. La vague de la décolonisation en était encore à ses prémices, et ne constituait pas une donnée à prendre en compte. Israel était alors perçu comme un Etat-refuge pour les juifs errants, sans abri ni foyer.

Le fait que le sionisme ne soit pas parvenu à sauver les juifs d’Europe, et que les survivants aient souhaité émigrer en Amérique, et malgré la perception du sionisme comme étant une entreprise coloniale au plein sens du terme, n’altèrent pas une donnée significative : le diagnostic sioniste concernant le danger qui planait sur la vie des juifs dans la civilisation européenne du vingtième siècle (nullement judéo-chrétienne !), s’était avéré exact. Théodore Herzl, le penseur de l’idée sioniste, avait, mieux que les libéraux et les marxistes, compris les judéophobes de son époque.

Cela ne justifie pas, pour autant, la définition sioniste selon laquelle les juifs forment un peuple-race. Cela ne justifie pas davantage la vision des sionistes décrétant que la Terre Sainte constitue la patrie nationale sur laquelle ils auraient des droits historiques. Les sionistes ont, cependant, créé un fait accompli politique, et toute tentative de l’effacer se traduirait par de nouvelles tragédies dont seront victimes les deux peuples qui en ont résulté : les Israéliens et les Palestiniens.

Il faut en même temps se souvenir et le rappeler : si tous les sionistes ne réclament pas la poursuite de la domination sur les territoires conquis en 1967, et si nombre d’entre-eux ne se sentent pas à l’aise avec le régime d’apartheid qu’Israel y exerce depuis 52 ans, tout un chacun qui se définit comme sioniste s’obstine à voir en Israel, au moins dans ses frontières de 1967, l’Etat des juifs du monde entier, et non pas une République pour tous les israéliens, dont un quart ne sont pas considérés comme juifs, parmi lesquels 21% sont arabes.

Si une démocratie est fondamentalement un Etat aspirant au bien-être de tous ses citoyens, de tous ses contribuables, de tous les enfants qui y naissent, Israel, par-delà le pluralisme politique existant, est, en réalité, une véritable ethnocratie, à l’instar de ce qu’étaient la Pologne, la Hongrie, et d’autres Etats d’Europe de l’Est, avant la seconde guerre mondiale.

La tentative du président français Emmanuel Macron et de son parti visant aujourd’hui à criminaliser l’antisionisme comme une forme de l’antisémitisme s’apparente à une manœuvre cynique et manipulatoire. Si l’antisionisme devenait une infraction pénale, je recommanderais à Emmanuel Macron de faire condamner, à titre rétroactif, le bundisteMarek Edelman, qui fut l’un des dirigeants du ghetto de Varsovie et totalement antisioniste. Il pourrait aussi convier au procès les communistes antisionistes qui, plutôt que d’émigrer en Palestine, ont choisi de lutter, les armes à la main, contre le nazisme, ce qui leur a valu de figurer sur « l’affiche rouge ».

S’il entend faire preuve de cohérence dans la condamnation rétroactive de toutes les critiques du sionisme, Emmanuel Macron devra y joindre ma professeure Madeleine Rebérioux, qui présida la Ligue des Droits de l’Homme, mon autre professeur et ami : Pierre Vidal-Naquet, et aussi, bien évidemment : Éric Hobsbawm, Edouard Saïd, et bien d’autre éminentes figures, aujourd’hui décédées, mais dont les écrits font encore autorité.

Si Emmanuel Macron souhaite s’en tenir à une loi réprimant les antisionistes encore en vie, la dite-future loi devra aussi s’appliquer aux juifs orthodoxes de Paris et de New-York qui récusent le sionisme, à Naomi Klein, Judith Butler, Noam Chomsky, et à bien d’autres humanistes universalistes, en France et en Europe, qui s’auto-identifient comme juifs tout en s’affirmant antisionistes.

On trouvera, bien évidemment, nombre d’idiots à la fois antisionistes et judéophobes, de même qu’il ne manque pas de pro-sionistes imbéciles, judéophobes aussi, pour souhaiter que les juifs quittent la France et émigrent vers l’Etat d’Israel. Faudra-t-il les inclure également dans cette grande envolée judiciaire ? Prenez garde, Monsieur le Président, à ne pas vous laisser entraîner dans ce cycle infernal, au moment précis où la popularité décline !

Pour conclure, je ne pense pas qu’il y ait une montée significative de l’antijudaïsme en France. Celui-ci a toujours existé, et je crains, hélas, qu’il n’ait encore de beaux jours devant lui. Je n’ai, toutefois, aucun doute sur le fait que l’un des facteurs qui l’empêche de régresser, notamment dans certains quartiers où vivent des gens issus de l’immigration, est précisément la politique pratiquée par Israel à l’encontre des Palestiniens : ceux qui vivent, comme citoyens de deuxième catégorie, à l’intérieur de « l’Etat juif », et ceux qui, depuis 52 ans, subissent une occupation militaire et une colonisation brutales.

Faisant partie de ceux qui protestent contre cette situation tragique, je soutiens de toutes mes forces la reconnaissance du droit à l’autodétermination des Palestiniens, et je suis partisan de la « désionisation » de l’Etat d’Israel. Devrai-je, dans ce cas, redouter que ma prochaine visite en France, ne m’envoie devant un tribunal ?

 

Traduit de l’hébreu par Michel Bilis

Autre point de vue sur le même sujet

 

16/02/2019

Slogans...

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10/02/2019

Burning Man 2018 en 4 minutes.

02/02/2019

Uranus en Taureau

Je fais remonter ce billet de mai 2018 pour y ajouter quelques remarques en bas en jaune.

Cela concerne l'analogie d'Uranus entrant en Taureau (à nouveau le 6 Mars)

avec tout ce qui concerne la symbolique y correspondant (au premier degré, matériel) :

tremblement de terre/éruption volcanique/ écroulement de pont et bâtiment/

affaissement de terrain ou barrage etc...

*A mettre aussi en relation avec la présence et conjonction de Saturne - Pluton en Capricorne (signe de Terre) qui appuie le coté "destruction des structures trop vieilles".

 

 

******************************

Uranus en Taureau 

C'est ce mercredi !

(note: le 15 mai 2018)

 

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et Mars entre en Verseau en formant un carré parfait, du coup...

Il s'agit d'une première incursion qui sera suivie de rétrogradations , plus précisément:

  • le 8 août 2018 : Uranus rétrograde à 2° en Taureau
  • le 6 novembre 2018 : Uranus rétrograde revient en Bélier
  • le 6 janvier 2019 : Uranus redevient direct à 28° en Bélier
  • le 6 mars 2019 : Uranus entre à nouveau en Taureau jusqu’au 26 avril 2026

Les entrées d’Uranus au premier degré d’un signe sont parfois synchroniquement spectaculaires. Lors de son entrée en Bélier, le 12 mars 2011, il y eut au même moment l’explosion d’un réacteur nucléaire de Fukushima au Japon, à la suite d'un séisme de magnitude 9 et du raz de marée qui suivit.

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Uranus est l'éveilleur et le briseur de chaînes... (Il évoque l'originalité, l'indépendance).

Il est associé pour la vie extérieure aux changements brutaux, imprévus, aux révolutions, aux inventions (venues du futur) et pour la vie intérieure à la conscience haute et fine (éclairs de génie, intuition fulgurante, octave supérieure de l'intelligence déductive mercurienne, ).

Le Taureau est un signe créateur, fécond et féminin, à la force tranquille  et stable.Il préfère toujours la sécurité et s’en tenir à ce qu’il sait. Il est matériel: agriculture, monnaie, mode, arts concrets, sculpture, architecture, santé et sensualité du corps.

Comment ces deux opposés dans la symbolique vont-ils pouvoir se combiner dans la réalité actuelle?

Au négatif, on est dans la symbolique du krach boursier, ou du tremblement de terre.

(le négatif advient quand il y a une résistance au changement).

Au positif, dans l'invention, l'innovation ou la révolution pour tout ce qui concerne l'agriculture et l'alimentation saines, les finances (Bourse), la Terre (Nature, dépollution).

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On attribue assez souvent (en fonction de leurs thèmes horaires) les pays suivants au Taureau:

Suisse, îles Grecques, Chypre, Irlande, Iran. 

A noter que la Californie est devenue le 9 septembre 1850 le 31e État de l’Union, Uranus était alors au même degré du zodiaque (29°50' du Bélier, rétrograde). Le système de failles de San Andréas en Californie pourrait subir un séisme (depuis longtemps redouté) en cette période.

 

uranus,taureau,carré uranus mars

 

A suivre donc...

Quelques pistes de réflexion sur Uranus et le Taureau

NB du 22 mai

1/

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Le Kilauea est l'un des volcans les plus actifs du monde et l'un des cinq que compte l'île de Hawaï, la plus grande de l'archipel. Son éruption le 3 mai a entraîné l'évacuation de quelque 2.000 personnes de leurs maisons. Les scientifiques estiment que l'activité volcanique est peut-être annonciatrice d'une éruption majeure similaire à celle du milieu des années 1920.

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2/ Depuis une dizaine de jours, la terre ne cesse de trembler à Mayotte.

Ajout du 4 Juin:

3/ Eruption du Volcan de Feu au Guatémala le 3/6 au moins 60 morts aux dernières infos.

Ajout du 30 Juillet après l'éclipse lunaire (conjointe à Mars carré à Uranus)

4/ - Indonésie 29 Juillet : l’île touristique de Lombok secouée par un séisme meurtrier (ici)

-Incendies en Grèce depuis 6 jours près d'Athènes : le bilan s’aggrave, au moins 91 personnes sont mortes (ici)

-Californie: Quatorze incendies ont fait six morts et gagnent rapidement du terrain en Californie (ici).

 

 

--------  Ajout de Février 2019 -------

 

-14 Aout 2018 Effondrement d'un viaduc autoroutier à Gênes (43 morts) pendant un orage.

>>>  Débat sur le vieillissement des infrastructures en Italie.

-28 Septembre 2018 Très puissant séisme en Indonésie 2200 morts !

(nombreux ouragans et typhons en Septembre Japon,Philippines,Indonésie,USA)

-15 Octobre Coulée de boue ,inondations dans l'Aude  (14 morts)

-5 Novembre 2018 Effondrement de 2 immeubles vétustes à Marseille  (8 morts)

>>>  Débat relancé sur le vieillissement des immeubles de certains quartiers en France.

-8 Novembre Effondrement sans victime d'un immeuble à Charleville-Mézières.

-25 Janvier 2019 Effondrement d'un barrage minier à Brumadhino (88m de haut) au Brésil  (115 morts)  ci-dessous

 

 

 

11/01/2019

L'arrière plan neptunien des cagnottes...

Des cagnottes internet s'étaient mises en place en solidarité entre gilets jaunes ces dernières semaines, sans que cela pose problème.  Elles s'inscrivaient dans la symbolique du Neptune en Poissons (carré à Jupiter en Sagittaire).

Elles comportaient donc, par là même, un petit risque de flou/zones d'ombre , de démesure/inflation , d'illusion/désillusion ou de tromperie/escroquerie.

A l'approche du carré exact (ce dimanche 13) et pendant le carré Mercure-Mars (du 4 au 15 Janvier), on a vu surgir :

-1/ l'incident de la cagnotte Christophe Dettinger " pour régler ses frais de justices et venir en aide à la famille du boxeur incarcéré" qui a atteint en quelques heures plus de 100.000 euros.

Cela a suscité indignations, protestations de policiers et de ministres en premier lieu et d'une part de l'opinion.(Cela aurait-il été autant le cas si elle avait plafonné à 1000 ou 1500€ ?)

Le montant  a d'abord été masqué par l'initiateur (premier surpris) puis elle a été bloquée et soumise à condition  par la plateforme Leetchi , en prétextant abusivement ses CGU qui sont consultables en ligne. "Sont interdites les cagnottes pour des activités de « promotion de la haine [ou de la] violence ".

Ce qui n'est évidemment pas le cas ici, ni dans l'intitulé ni dans la destination. C'est un procès d'intention sur des dons de solidarité familiale, postérieures à l'acte reproché (et ne pouvant donc l'encourager). Quand on veut noyer son chien on dit qu'il a la rage.

Cette fermeture sous un prétexte mensonger , mais dans un climat de fortes pressions , semble totalement illégale, c'est en tous cas injuste et abusif. Quand on sait que la patronne du site est proche de LREM, on comprend mieux ce qui a pu advenir.

-2/en réaction (il n'y avait pas pensé avant) Renaud Muselier a lancé le mardi 8 une cagnotte"Soutien aux forces de l'ordre" qui a dépassé en 48h le million d'euros de dons. Surpris par la somme énorme quelques internautes (le blog du Yeti notamment) ont enquêté suspectant un gonflement artificiel des dons par robots interposés. Libération ou Marianne ont aussi interrogé Leetchi à ce sujet, qui a d'abord nié en bloc, en invoquant "un simple problème d'affichage" puis en reconnaissant un bug, puisque il y avait non seulement des dons réguliers à chaque minute de la nuit, mais aussi de nombreux doublons, triples , quadruples etc.. (dans les dons et dans les commentaires , stéréotypés).

Il semble bien, à lire Marianne qui a interrogé Fabrice Epelboin, qu'il y a eu un gonflement artificiel.

"Il y a toujours une possibilité qu'il y ait eu, comme le clame Leetchi, un problème d'affichage", déclare pour sa part Fabrice Epelboin, entrepreneur et enseignant à Sciences Po, spécialiste des médias sociaux et du web. L'enseignant se montre tout de même méfiant : "Le faisceau d'indice que les internautes ont déjà rassemblés - noms des donateurs, commentaires similaires, progression linéaire du montant des dons pendant la nuit - installe la forte présomption d'une manipulation". Il avance l'hypothèse que la cagnotte Leetchi a été la cible d'astroturfing. Derrière ce terme barbare se cache une technique particulièrement utilisée en politique et en publicité : simuler, de toute pièces, une activité ou une initiative d'apparence citoyenne, afin d'influencer l'opinion. "Quoi de mieux, qu'une collecte de fonds en forme de plébiscite pour la police, en cette période tendue ?, argue-t-il, ajoutant très vite : "Il ne s'agit que d'une hypothèse, impossible à prouver à l'heure actuelle".

(voir l'article complet de Marianne)

Bref c'est louche et cela même pour des journaux classiques.

Mais cela ne saurait nous étonner dans le climat actuel de manipulation tout azimuth.

-3/Eric Drouet a lancé dans la foulée une cagnotte pour les blessés Gilets Jaunes (100.000 euros en 2 jours). Non plus sur Leetchi que beaucoup de Gilets jaunes veulent désormais boycotter, mais sur Paypal. Il y en avait déja pas mal d'ouvertes ici ou là pour ces nombreux blessés. Mais apparemment, un certain nombre d'entre elles sont des escroqueries, ou du moins elles se font abusivement ( au nom de Drouet par exemple alors qu'il n'est pas au courant).

-4/ Une cagnotte ouverte "pour que Schiappa se la ferme " a atteint plus de 2000€. Leetchi a contraint l'initiateur a en changer le nom sous peine de blocage.Désormais c'est "Cagnotte pour que Schiappa se taise" .L'argent sera offert aux GJ de Cambrai. L'humour à la Coluche est bien présent.

On le voit les cagnottes à leur façon participent aussi au coté Neptunien (solidarité, idéal, utopie, illusion, générosité, inflation, flou, tromperie, humour) de ce mouvement de fond.

Et là aussi on pourrait noter que, concrètement  les premiers bénéficiaires de ce mouvement, en bas, ne sont pas les gilets jaunes pour le moment, mais les policiers. Ce qui est mérité d'ailleurs au vu de la façon dont ils sont exploités et instrumentalisés, mais ce qui montre bien que la répression est la seule vraie réponse actuelle.